Pourquoi étudier en sciences

Les études en sciences mènent à tout… parce que désormais la science est partout

Anne L’Heureux est folle de cuisine. À preuve, elle passe ses journées dans les casseroles et les bols à mélanger. Qu’est-ce qu’elle mijote? Des gâteaux et des biscuits! Cette scientifique de formation est chef de projet en recherche et développement chez Culinar. Son baccalauréat en sciences et techniques des aliments en main, elle s’est mise à créer de nouvelles sucreries pour la population. Aux célèbres Joe Louis, Whippet et May West de ce monde, elle ajoute des produits dont les gourmands ne feront qu’une bouchée.

Décidément, les études en sciences ouvrent bien des portes, y compris celles des fourneaux! « La science, c’est plein de surprises. Il faut avoir de la curiosité, et le goût d’aller plus loin, le goût de l’aventure pour entamer une carrière scientifique », dit-elle.

Dans bien des métiers, il faudra bientôt que chacun étende sa culture scientifique. « Le monde du travail a changé, les sciences envahissent tous les secteurs d’activité », constate Patrick Beaudin, directeur général de la Société pour la promotion de la science et de la technologie. Il y a 5 ou 10 ans, par exemple, le représentant des ventes d’une compagnie pharmaceutique était d’abord un vendeur. » Maintenant, il doit être en mesure d’expliquer au médecin l’effet des médicaments qu’il propose, explique Patricj Beaudin. Il faut qu’il sache de quoi il parle. »

François Cartier, éditeur et directeur général du groupe de recherche Ma Carrière, estime que les sciences ont toujours offert de bonnes perspectives d’emploi, et c’est encore plus vrai de nos jours. Il suffit de voir les secteurs d’emploi en pleine croissance. Santé, ingénierie, aérospatiale, technologies de l’information, biotechnologies : les demandes abondent.

« Mais si un jeune n’aime pas ça, estime l’éditeur François Cartier, ça ne sert à rien d’aller étudier dans ce domaine. » Car l’éventualité d’un bon salaire est loin de suffire pour faire accepter les sacrifices que ces études imposent!

Ce qui fait la différence, c’est la passion. « Les sciences intéresseront surtout les jeunes qui aiment se questionner, découvrir, comprendre, faire des liens entre les éléments, dit Martine Lemonde, conseillère d’orientation chez Brisson Legris et associés. Avant de choisir une telle formation, le jeune doit d’abord se demander s’il aura du plaisir à travailler en sciences. Car étudier dans ce domaine ne garantira une carrière intéressante qu’à ceux qui ont le profil adéquat. »

Pour être certain de ne pas se tromper, il ne faut pas hésiter à faire des recherches et à poser bien des questions. Selon la conseillère en orientation, rien ne justifie aujourd’hui qu’on avance dans ses études par essais et erreurs. « Il y a un tas de services d’orientation scolaire gratuits sur Internet où des conseillers sont au service des internautes. On y trouve même des « cybermenteurs », des professionnels de différentes industries à qui on peut poser des questions. »

« Les bons emplois ne sont pas que l’apanage des carrières scientifiques, rappelle Khanh-Thanh Tran, conseiller pédagogique en sciences à la CSDM. Peu importe le domaine vers lequel s’oriente un élève, s’il respecte ses propres goûts et pousse au maximum ses capacités, il aura une chance de percer. Il y aura toujours de la place dans notre société pour un bon avocat, un bon technologue ou un bon journaliste », conclut ce passionné des sciences.

(Par Daniel Chrétien, texte paru dans la revue Québec Science pratique, Décembre 2000 – janvier 2001).

Une murale. Photo de Megan Jorgensen.

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