Enseignement secondaire et la formation de l’humaniste

L’enseignement secondaire, c’est la formation de l’humaniste

« Comment organiser l’enseignement secondaire de sorte qu’il procure à l’élève qui en sort une culture appropriée et adaptée à ses besoins ? » Cette question formait le thème d’un symposium organisé à la Salle du Gésu par les directeurs de la revue « Collège et Famille ».

En présence d’un vaste auditoire qui groupait un nombre imposant d’éducateurs de tous rangs et sous la présidence de M. Esdras Minville, directeur de l’école des Hautes Études Commerciales, quatre orateurs tentèrent tour à tour de situer la question et d’apporter des solutions jugées convenables.

Quatre orateurs : M. Richard Jolly, psychologue et directeur du Centre d’Orientation de Rimouski, M. André Laurendeau, rédacteur en chef adjoint du « Devoir » ; M. Léon Lortie, professeur de sciences à l’Université de Montréal et M. Victor Barbeau, professeur à l’École des H. E. Commerciales. Le R. P. M.-J. D’Anjou, S.J., présentait les conférenciers.

« L’enseignement secondaire, dit M. Joly, est un système d’éducation, à savoir : un moyen dont se sert l’homme pour favoriser l’homme comme individu et comme membre actif de la société. Cet enseignement doit donc tenir compte des aptitudes individuelles de l’élève et des responsabilités futures qu’il aura à assumer dans la société. »

Monsieur Joly

Monsieur Joly expliqua que seule une formation d’ordre philosophique est « apte à permettre à un homme d’assumer la responsabilité de conducteur d’hommes aptes à leur tour à assumer leurs propres responsabilités. Ceci suppose un enseignement à multiples degrés. Dans l’ordre de la pure connaissance de lui-même, grâce à une formation totale philosophique et jusqu’à un certain point théologique ; il devra prendre connaissance de ses relations avec la nature, s’informer de l’histoire et des arts, etc. On ne devra pas moins de former à l’action par la discipline morale et psychologique, le tout au service de nos traditions de langue et de religion, d’où l’humanisme intégral.

Monsieur Laurendeau

Après avoir rappelé ses souvenirs du cours classique, M. Laurendeau fit remarquer que le jeune finissant et souvent « un inutile bachelier assez satisfait de lui-même ». « Pour devenir plus homme, rien ne vaut la formation, plus importante de beaucoup que l’information ». Ce n’est pas le système, fait remarquer M. Laurendeau, qui est en cause, c’est la façon de l’enseigner, qui, seule, pourrait dans certains cas prêter flanc aux attaques. Que le cours classique tienne toutes ses promesses et nous aurons encore le meilleur cours au monde : lutte à la mollesse, recours au texte substantiel et moins au manuel, enseignement surtout d’un seul système philosophique cohérent que l’enseignement de dix à la fois, sans liquider les systèmes opposés, mais en montrer sereinement les faiblesses.

Monsieur Léon Lortie

Monsieur Léon Lortie proposa une redistribution aux quatre premières années de l’enseignement secondaire des matières faisant partie de cet enseignement, détail qu’il serait trop long d’expliquer ici. Il insista surtout sur la nécessité de faire comprendre et non apprendre, en tenant compte toujours des besoins essentiels de tout adolescent. Quant à la philosophie, M. Lortie émit l’opinion qu’il n’y a pas de philosophie réaliste qui tienne sans une études raisonnée des sciences : toute autre philosophie équivaudrait à une gymnastique singulièrement gratuite de l’intelligence.

Monsieur Victor Barbeau

Le rôle de l’éducation ne sert pas à autre chose qu’à éveiller dans l’individu le sens profond de l’homme religieux, d’où la nécessité d’un enseignement vigoureux du catholicisme d’action ; éveiller dans l’individu le sens de l’homme comme tel et du patriote, d’où la formation essentiellement culturelle au sens pleinement humain ; éveiller enfin dans l’individu le sens de l’homme civilisé, pour que penser soit à la fois tout le mérite et tout le devoir de l’homme. »

Le régime est un facteur très important dans les soins prénataux, autant pour la mère que pour l’enfant la grossesse est, à quelque réserves près, le régime convenable pour les femmes qui ne sont pas enceintes. Il doit être modéré et bien équilibré.

(Ces nouvelles datent du mois de mars 1950).

Pour compléter la lecture :

École du XIXe siècle
École du rang dans les années 1950. Photographie de GrandQuebec.com.

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