Les premiers cours d’éducation sexuelle dans cinq écoles de la région de Montréal
Cinq écoles de la banlieue de Montréal inaugureront cet automne dans les jardins d’enfants, des cours d’éducation sexuelle à l’aide de diapositives et de poupées.
Le programme fait partie d’un cours global sur le développement sanitaire et humain, lance au jardin et en première année du primaire par la commission scolaire régionale protestante de la rive sud. Le programme a reçu l’approbation des parents consultés au préalable.
« Médecins et psychologues sont d’accord pour affirmer que cinq ans est un bon âge pour commencer à expliquer les mystères de la vie, a déclaré en interview R. G.Smith, directeur des écoles primaires de la commission scolaire. Pourtant, personne ne réussit a le faire assez tôt. À cet âge, on rencontre toutes sortes de difficultés et les jeunes entretiennent des idées préconçues. »
Le premier programme d’éducation sexuelle doit faire partie d’un cours global touchant la propreté, la sécurité, l’alimentation, la santé sociale et émotive, les exercices et la récréation, l’hygiène dentaire, le sommeil et le repos, la prévention des maladies et la protection de la vue.
Pour expliquer aux enfants le processus de la naissance, les instituteurs se serviront de moyens visuels comme des aquariums et incubateurs et des poupées représentant des garçons.
Cours pour les adultes
Une série de diapositives précises sera utilisée à travers l’année. M. Smith a révélé que les parents de 400 enfants qui suivront les cours ont demandé à recevoir un cours parallèle pour adultes, de façon à « voir ce qu’on enseigne à leurs petits.» Certains parents ont commencé à renseigner leurs enfants, dit M. Smith. «Nous voulons simplement appuyer leur éducation. Mais nous aiderons aussi ceux qui se sentent incapables d’instruire leurs petits. »
L’un des principaux problèmes durant les cours pourrait être celui des enfants adoptifs, dit M. Smith. La plupart des manuels et diapositives, préparés pour les petits de cinq ans, mettent fortement l’accent sur les liens de la famille et l’amour des parents.
M. Smith a révélé qu’on réglerait ce problème particulier privément avec les parents, s’il y a lieu. Nos instituteurs, a-t-il expliqué, ne refusent jamais de répondre en classe à dos questions sur la sexualité. « Nous ne faisons donc que légaliser ce qui se fait déjà. »
Gladys Lennox, coordinatrice des services sanitaires scolaires et chargée du programme, croit que ce cours est le premier du genre a être approuvé par une commission scolaire régionale.
À titre expérimental, on a choisi les écoles Jubilée et Royal – George, à Greenfield- Park ; Kensington, à St-Hubert ; St-Steven et William-Latter, à Chambly. On étendra le programme à d’autres écoles selon le rapport du conseil consultatif sanitaire de la commission, qui groupe des médecins, psychologues, enseignants, parents et autres, qui ont travaillé à préparer le cours dans sa forme actuelle.
(Cette nouvelle a été annoncée le 19 août 1968).