
L’heure de chercher un nouveau job a sonné
Le Midi-Quarante facilite le retour sur le marché du travail
« Bonjour, je veux retourner sur le marché du travail, mais je ne sais pas dans quel domaine ! »
Cette phrase, ou d’autres semblables, est répétée à des dizaines de reprises chaque jour aux deux réceptionnistes de Midi-Quarante, un organisme sans but lucratif de Laval au service des personnes de 40 ans et plus qui veulent se trouver un emploi. L’âge moyen de la clientèle, composée d’hommes et de femmes en parts égales, est de 52 ans. Quelques secondes après l’arrivée de La Presse, jeudi, aux locaux de cet organisme situé boulevard de la Concorde, une femme s’est présentée au comptoir et elle a informé l’une des réceptionnistes qu’elle avait été infirmière et qu’elle voulait travailler à nouveau, mais qu’elle ne savait pas encore dans quel domaine. Elle a été invitée à remplir un questionnaire et à se présenter deux semaines plus tard pour une soirée d’information.
Mme Jacinthe Gaudreault a expliqué par la suite à La Presse qu’elle avait cessé de travailler il y a neuf ans pour élever ses trois enfants. À cette époque, elle était infirmière ‘dans la région de Québec et habitait Charlesbourg. Depuis, elle a déménagé à Laval.
« Aujourd’hui, mes trois enfants sont à l’université et ça coûte passablement cher. J’ai le goût de travailler, mais ça ne me tente pas trop de retourner dans le milieu hospitalier avec tout ce qui se passe. Je viens ici pour voir si je peux trouver quelque chose. Je vais aussi assister à une rencontre organisée pour recruter des infirmières. Je vais voir par la suite ! » a-t-elle dit.
Mme Gaudreault a 47 ans et, chaque jour, l’association Midi-Quarante reçoit des hommes et des femmes plus jeunes ou plus âgés qu’elle — certains ont parfois plus de 60 ans — qui se cherchent de nouveaux objectifs après avoir perdu leur emploi.
Pendant que nous discutions avec Mme Gaudreault, une conseillère de l’organisme, Lucette Pineau, s’adressait dans un local voisin à une dizaine d’hommes, dont quelques professionnels, sans emploi.
La directrice générale de Midi-Quarante, Réjeane Blier, a expliqué que les personnes qui ont perdu leur emploi après l’âge 40 ans sont souvent désemparées et démoralisées et ne savent pas comment retourner sur le marché du travail, dans leur domaine ou dans un autre. Leur principale crainte est de se voir dire par un employeur qu’elles sont trop âgées.
«Tout en partageant leurs difficultés et leur solitude, les hommes et femmes qui assistent à nos ateliers apprennent avec une animatrice comment aborder un employeur potentiel. Ils développent un nouveau dynamisme, redéfinissent des objectifs de recherche d’emploi ou repensent leur choix de carrière » , a précisé Mme Blier.
Dans le groupe de personnes qui se présentent, on retrouve aussi des gens qui ont accepté de prendre leur retraite et qui ne savent plus quoi faire maintenant.
« Ces retraités qui n’ont souvent jamais manqué de travail, poursuit Mme Blier, n’ont pas de problème sur le plan financier, mais ils en ont sur le plan psychologique.
Et souvent, après avoir assisté à un ou deux ateliers, ils nous informent que ça va beaucoup mieux parce qu’ils ont compris beaucoup de choses. »
Les services offerts par Midi-Quarante sont entièrement gratuits. L’organisme vit grâce à des subventions qui proviennent d’Emploi Québec ou de différents organismes privés, notamment des entreprises qui ont trouvé l’employé recherché grâce à l’organisme.
Sur place, le travailleur à la recherche d’un emploi peu consulter un répertoire. « Les emplois offerts ne demeurent pas longtemps affichés », a souligné Nicole Letécheur, agente d’information à Midi-Quarante.
« Nous ne pouvons pas dire combien de temps une personne à la recherche d’un emploi va passer avec nous. Nous faisons du cas par cas. Nous établissons un cheminement individuel pour chacun à la suite d’une consultation privée. Nous avons 27 ateliers de services. Et plus de 70 % des personnes qui viennent nous rencontrer se trouvent un emploi. »
Fondé en 1988, Midi-Quarante s’adresse aux Lavallois, mais les résidants des secteurs nord des municipalités environnantes ne sont pas refusés.
(Texte paru dans le journal La Presse le 12 octobre 1999).

Les années 90 étaient difficiles pour plusieurs, dommage que je ne connaissais pas cet organisme. J’en ai parcouru plusieurs à Montréal, où j’étais une nouvelle venue. Outre le remplissage des formulaires et le copiage de mes documents, aucune autre action, même formelle, n’a pas été effectuée de la part des organismes sans but lucratif.