Un cent canadien
Petite histoire d’un sou
Les premières pièces d’un cent canadien ont été frappées en 1858, soit à l’époque du Canada-Uni et près d’une décennie avant la naissance de la Confédération canadienne. L’introduction de cette pièce de monnaie était une tentative de normaliser l’économie du pays, qui utilisait à la fois les pièces britanniques et américaines – et on raconte que parfois même des dollars espagnols étaient en circulation.
Dès 2011, Ottawa a invoqué des arguments économiques et écologiques pour justifier sa décision de retirer progressivement de la circulation la bonne vieille pièce, dont le coût de production s’élève à 1,6 cent au début de 2011. Chaque année, la mise en circulation des pièces d’un cent coûtaient 11 millions $ à l’économie du pais. Pour les institutions financières, le coût économique, direct et indirect du maintien de cents était de 150 millions $, en 2006.
Le ministre des Finances fédéral James Flaherty a dit à l’occasion que les pièces d’un cent prenaient trop de place sur la commode et que les entreprises qui cherchaient à prendre de l’expansion et à créer des emplois y consacraient bien trop de temps.
La disparition des sous noirs doit contribuer à la réduction de l’utilisation des ressources naturelles et permettre le recyclage du métal contenu dans les pièces existantes.
Citant l’exemple de plusieurs pays, le gouvernement fédéral a promis d’ailleurs que la disparition de la «pièce de monnaie ayant la plus petite valeur nominale» ne se traduirait pas par une hausse des prix à la consommation : «L’effet inflationniste de l’élimination de la pièce d’un cent serait modeste, voire nul». En fait, voulant éviter de légiférer, le gouvernement dit compter sur la bonne foi des commerçants et sur la vigilance des consommateurs : «On s’attend à ce que les entreprises arrondissent les prix de manière équitable, uniforme et transparente».
Ottawa voit également une occasion pour les organismes de bienfaisance de récolter des fonds en organisant des collectes de pièces d’un cent.
Finalement, dès l’avril 2012, la Monnaie royale canadienne a cessé la production des pièces d’un cent et, dès l’automne 2012, elle a arrêté de les distribuer aux institutions financières (ce qui ne signifie cependant pas la mort automatique du sou noir, puisqu’on pourra continuer à l’utiliser indéfiniment).
Après la disparition des sous, le prix de vente – après calcul de la taxe fédérale et provinciale – devra être arrondi. Un bien qui vaut 1,02 $ sera payé 1 $. Un autre article, qui coûte 1,03 $, sera réglé à hauteur de 1,05 $.
– Pour les transactions par chèque, carte de débit ou de crédit, il n’y aura aucun changement. La transaction sera réglée au cent près.
– Il est toujours possible pour les consommateurs de regrouper les pièces d’un cent dans des rouleaux et de les faire échanger dans leurs institutions financières.
Restent sur le marché les membres plus grands de sa famille: la pièce de cinq cents, celle de dix sous, le 25 cents, le huard et le deux dollars. La pièce de 50 cents, quant à elle, ne sort que très peu souvent.
Voici quelques données sur le sou noir :
- Un cent, aussi appelé sou, est une pièce de monnaie qui représente 1⁄100 d’un dollar.
- Années d’émission : 1858 – septembre 2012.
- Avers : gravure Élisabeth II, Reine du Canada.
- Revers : Gravure Feuille d’érable.
- Sa masse est de 2,35 g.
- Son diamètre est de 19,05 mm.
- Son épaisseur – 1,45mm.
- De tranche lisse, la pièce se compose de 94% d’acier, 4,5% de cuivre et 1,5% de nickel.
Notons aussi que la taille du sou noir était plus imposante lors de son lancement, en 1858, mais une hausse des prix du métal avait incité, en 1920, la Monnaie royale canadienne à la réduire à la taille actuelle.
Avant 2012, chaque année, la Monnaie Royale canadienne avait produit et distribué quelque 7000 tonnes de pièces d’un cent.
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