Science économique au Québec et ailleurs
La science économique est une science sociale qui traite de la manière dont l’homme utilise les ressources (rares) afin de satisfaire les besoins (illimités) qui sont ressentis (Jean-Yves Daoust, Économie globale, Ville Mont-Royal, 1998).
C’est-à-dire, la science économique traite du problème de la rareté. Cette science étudie les diverses possibilités qui s’offrent aux ensembles humains pour satisfaire leurs besoins en tenant compte de la quantité des ressources productives disponibles (en supposant que la gestion des ressources se fait de façon rationnelle).
Ainsi, l’économie fait partie des sciences qui traitent des problèmes de la société, et elle prétend apporter une explication rationnelle aux faits économiques. La science (comme les autres disciplines scientifiques), cherche à expliquer le réel et cette interprétation de la réalité peut servir à une intervention sur le comportement collectif. L’explication rationnelle des faits humains, l’élaboration de théories et d’application pratique de ces principes devrait conduire à des comportements rationnels.
Cet appel à la rationalité conduit dans le cas de la science économique à un certain nombre de principes dont les agents économiques tiennent compte dans leur façon d’agir sur le plan économique. Il faut admettre que la science économique comporte un certain nombre de limites qui sont principalement liées à la nature de son objet d’analyse. En effet, l’objet d’analyse de la science est l’ensemble humain et, en ce sens, il est impossible de circonscrire cet objet d’analyse de façon aussi précise qu’on peut le faire dans les sciences exactes.
Bref, l’être humain est l’objet d’autres déterminants qui influencent également son comportement et les conditions idéales du laboratoire ne peuvent pas être créées en sciences humaines. Plusieurs faits permettent de mettre en doute l’idée de progrès dans l’agir humain : la violence, la hausse du taux de criminalité, les croyances illogiques, la haine envers certains peuples…
Au niveau économique, un grand nombre de faits témoignent également de la faillite des idéaux positivistes : la croissance économique est accompagnée de la pollution, de l’épuisement des ressources physiques, de la disparition d’espèces vivantes, du déséquilibre économique entre les nations, du partage inéquitable de richesses à l’intérieur d’une nation, etc.
Au fait, la science politique, la sociologie, la psychologie, l’écologie et plusieurs autres sciences humaines ont le même objet d’analyse. Ces sciences font face au même problème: l’être humain n’est pas un homo economicus.
Faire des choix
Étant donné que les gens ne peuvent pas satisfaire tous les besoins ressentis, à cause des limites de l’appareil productif, ils doivent faire des choix qui peuvent être décisions individuelles ou collectives.
Au fait, tout individu et toute société doit nécessairement faire des choix économiques puisque les besoins sont toujours supérieurs aux ressources pour les satisfaire. Afin de régler le problème économique de rareté, toute société doit se doter de mécanisme assurant le rationnement des biens. Dans le cas de l’économie de marché, la plupart de ces décisions se prennent individuellement alors que dans l’économie planifiée des pays dits socialistes, on se réfère à l’origine de planification de l’État. On définit un bien économique comme un bien à la fois utile et rare.
Ces deux caractéristiques impliquent qu’il faut alors le rationner. Il existe toutefois des biens dont l’offre se présente en quantité illimitée. L’air est un exemple de bien libre.
Ce bien est très utile, mais sa consommation par un individu ne prive aucunement les autres. L’eau devient de plus en plus un bien économique en raison de la sur-utilisation qu’on en a fait, même au Québec, fait qu’il devient obligatoire d’affecter des ressources productives à l’approvisionnement en eau potable. La rareté économique nous oblige à faire du rationnement, c’est-à-dire à mettre en place un système qui permette de faire ces choix. Dans le système d’économie de marché, le rationnement se fait en général par le mécanisme des prix.
Si le prix d’un bien ou service augmente, données les conditions de rareté relative, alors les individus qui ne peuvent pas payer ce prix sont par le fait même rationnés. Au contraire, si le bien devient plus facile à produire, son prix baisse et le rationnement devient moins fort.
Dans l’économie planifiée, le rationnement prend une autre forme. En effet, l’organe de planification ajuste la distribution du bien au niveau de la production et alors les individus ont une quantité de biens à leur disposition.
Au Québec, par exemple, se sont des services de santé dont le rationnement prend la forme employée dans l’économie socialiste et chaque région du Québec doit composer avec les ressources humaines et physiques dans ce service.
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