Saint-Hyacinthe, un hub de minage de Bitcoins
Plus de dix ans se sont écoulés depuis la création de la première crypto-monnaie au monde. Bien sûr, ce fut le fameux Bitcoin. Au fil des années, des centaines d’autres monnaies virtuelles sont apparues, mais le Bitcoin reste toujours le numéro un en termes de capitalisation et de popularité. Cependant, il n’existe pas encore de réglementation au niveau mondial ou de mécanisme de reconnaissance internationale des crypto-monnaies.
Des usages multiples
Malgré l’absence de réglementation juridique internationale, les monnaies virtuelles sont utilisées dans presque tous les coins du monde. Dubaï a même émis, il y a cinq ans, la première devise cryptographique nationale, emCash. Les crypto-monnaies sont désormais utilisées pour acheter des biens et des services, ou mener des échanges sur les bourses spécialisées. Certaines entreprises ont accepté les paiements en Bitcoin ou Ethereum, à l’instar d’Expedia, Dell et Microsoft. Les monnaies digitales sont ainsi utilisées pour acheter des billets d’avion, des bijoux ou même une Tesla ! Elles sont aussi accessibles aux amateurs des jeux de hasard en ligne sur des sites de divertissement spécialisés. Ainsi, sur le Metaspins, les joueurs peuvent s’essayer aux machines à sous, à la roulette et même aux jeux de table en direct en utilisant une des onze monnaies digitales acceptées sur la plateforme.
Jeux et NFT
La vie dans le monde numérique ressemble essentiellement à un jeu, et il est donc possible d’utiliser des récompenses pour tout et n’importe quoi. C’est ainsi que sont apparus les jeux « Play-to-Earn », où les récompenses pour avoir accompli des tâches ou passé des niveaux peuvent prendre la forme de jetons non fongibles (NFT). Les joueurs ont la possibilité, après avoir gagné une certaine quantité de monnaie dans le jeu, de l’échanger contre de l’Ethereum ou du Bitcoin. Parallèlement, tout gamer peut également dépenser des NFT, car de nombreux producteurs de jeux les acceptent. Bien sûr, cela nécessite un portefeuille de crypto-monnaies, mais les possibilités sont fascinantes.
Les crypto-monnaies sont présentes dans une variété de genres, de la simulation de minage et du classique puzzle aux jeux de course et de stratégie.
Minage
Lorsque Satoshi Nakamoto a introduit le Bitcoin en 2009, un ordinateur personnel était suffisant pour miner du Bitcoin, c’est-à-dire récupérer des fragments de la monnaie digitale en résolvant un problème de calcul extrêmement complexe. Lorsqu’ils trouvent la solution au problème, les mineurs reçoivent une récompense pour leur travail. Mais plus les opérations de minage sont devenues complexes, plus les équipements ont exigé de ressources.
Ainsi sont nées les fermes de minage, c’est-à-dire des installations coûteuses destinées à travailler avec un algorithme particulier. Les investissements dans ces mines ont vite atteint des dizaines de milliers d’euros, sans compter le coût de l’électricité, dont la consommation est énorme.
Saint-Hyacinthe au Québec : l’endroit idéal pour le minage
Ces dernières années, les mineurs du monde entier se sont tournés vers la province canadienne du Québec pour une raison toute simple : l’électricité y est relativement bon marché et respectueuse de l’environnement. Elle est générée grâce à un grand nombre de centrales hydroélectriques et n’est pas consommée en totalité par les usines de fabrication de la province.
En 2018, l’électricité de Saint-Hyacinthe a suscité un tel intérêt que le gouvernement provincial a suspendu les nouveaux contrats avec les mineurs. Au cours des six mois précédant cette décision, plus de 300 demandes portant sur une capacité combinée de plus de 18 000 mégawatts d’électricité ont été enregistrées et seules 20 d’entre elles ont été satisfaites. Ce boom était dû en partie au fait que le gouvernement provincial avait fixé un prix très bas de 4 cents par kilowatt d’électricité. L’idée de base était avant tout d’attirer les investissements au Québec.
Par exemple, Bitfarms, l’un des plus grands mineurs du pays, a commencé à opérer dans la province avant même le boom de 2018. L’une de leurs fermes à Saint-Hyacinthe comprend 6 500 ordinateurs et peut miner en moyenne 3,5 bitcoins par jour. L’entreprise dispose de cinq fermes de ce type et prévoit de faire du Québec la capitale mondiale d’extraction de bitcoins. Trois autres installations d’une capacité combinée de 162,5 mégawatts ont déjà été annoncées.
En même temps, l’entreprise a une stratégie à long terme et se dit prête à passer du minage à l’hébergement d’infrastructures blockchain en mobilisant autant d’entreprises nationales que possible.

Les crypto-monnaies et la blockchain s’affirment de plus en plus dans le monde réel, permettant des interactions sécurisées tant dans le milieu des affaires qu’entre les individus. Bien que beaucoup d’entre elles risquent de disparaître, la tendance est claire : globalement, l’ascension des monnaies digitales se poursuivra.
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