Revenu de retraite

Revenu de retraite au Québec

Voici une réalité qu’on souvent oublie : en matière de revenu de retraite, rien n’est jamais définitivement acquis. Les Canadiens sont de plus en plus nombreux à se demander s’ils pourront vivre décemment de leurs rentes.

En effet, après des dizaines d’années de bons et loyaux services, plusieurs travailleurs ne sont pas sûrs de toucher une très bonne pension. Considérons le financement actuel des retraites:

Premièrement, un travailleur sur trois, seulement, touchera une pension de son employeur, tandis que les autres ne peuvent compter que sur les prestations universelles: Sécurité de la vieillesse, Régime de pensions du Canada, Régie de rentes au Québec. Ainsi, un célibataire de 65 ans arrivé à la retraite avec un revenu brut annuel moyen de 40 000$ toucherait environ 16 000$. Pour vivre décemment, il doit donc constituer son propre bas de laine.

Un certain nombre de travailleurs cotisent à un régime enregistré d’épargne-retraite, mais le REER n’est pas une caisse de retraite, sinon un programme de placement à l’abri de l’impôt. Le rendement de REER dépend de la tenue des marchés financiers, et beaucoup d’épargnants ont découvert qu’il n’était pas garanti en voyant la valeur de leur REER fondre pendant la crise économique au début du XXIe siècle.

Seuls les adhérents à un régime à prestations déterminées jouissent d’une certaine sécurité. Les cotisations de l’employeur et, le cas échéant, des employés servent en effet à constituer une caisse qui verse à chaque retraité une pension d’un montant prédéfini, à condition que l’entreprise ne se déclare pas en faillite et n’annonce qu’elle n’assumerait plus ses obligations à l’égard de ses salariés retraités.

Depuis des années, plusieurs entreprises implantent des systèmes à cotisations déterminées. Les contributions dans ce cas sont prédéfinies, mais les prestations de retraite dépendent du rendement des marchés financiers. Comme le REER, ce sont des programmes de placement défiscalisés qui n’offrent aucun garanti de revenu. D’ailleurs, bon nombre de régimes privés de retraite à prestations déterminées sont sous-capitalisés. Au Québec, par exemple, la Régie de Rentes estime qu’en 2010 près de 90% des régimes de retraite de ce type placés sous sa surveillance sont en déficit de solvabilité. C’est-à-dire, ils n’auraient pas pu s’acquitter de leurs obligations envers leurs adhérents s’ils avaient été liquidés à la plus récente date d’évaluation de leurs actifs. Les travailleurs apprennent cela quand l’entreprise déménage, est vendue ou fait faillite.

Aujourd’hui, plusieurs associations réclament un régime universel auquel les salariés privés de régime complémentaire pourraient cotiser, au lieu de tout miser sur l’épargne-retraite individuelle.

Le rendement d’un REER est souvent décevant, car les frais d’administration sont lourds par rapport à ceux d’instruments de placement collectifs. De plus, la gestion du portefeuille suppose en matière de finance des connaissances que tout le monde n’a pas.

Alors, le régime universel permettrait aux travailleurs non protégés d’épargner d’avantage et de bénéficier de la gestion professionnelle et des économies d’échelle qui font le succès des grosses caisses de retraite comme la caisse de dépôt. Au Canada, les gouvernements provinciaux commencent eux aussi à prendre des mesures pour que les salariés ne soient pas trop lésés en cas de faillite. En janvier 2001, par exemple, le Québec a modifié la Loi sur les régimes complémentaires de retraite en adoptant la Loi 1.

La modification offre aux retraités dont le régime est déficitaire ou dont l’employeur est en faillite de choisir entre les trois stratégies suivantes :

  • Acheter une rente viagère. Cela a pour effet de stabiliser les pertes.
  • Transférer la valeur de la rente dans un fonds de revenu viager, donc avec possibilité de gains, mais aussi de pertes.
  • Confier à la Régie de Rentes du Québec l’administration de ce qui leur reste de rente pendant cinq ans. La RPQ tente alors de faire fructifier au mieux ce montant tout en garantissant le capital de départ.
  • Notons que le 10 décembre 2010, l’amendement 129 a été adopté par l’Assemblée nationale du Québec. Désormais, la loi couvre les employés dont l’entreprise avait fait faillite, ainsi que les travailleurs dont la société bénéficiait de la Loi fédérale sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.

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Jardin japonais dans le Jardin botanique de Montréal. Photo : GrandQuebec.com.

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