
Le Nord du Québec contient des réserves d’énergie électrique vraiment incroyables
Montréal, mardi, 23 février 1960. Le nord du Québec contient des réserves incroyables d’énergie électrique, a déclaré hier soir le ministre des Ressources hydrauliques, M. Daniel Johnson.
Parlant devant les membres de l’Institut agricole du Canada, il a dit que 10.000,000 de chevaux – vapeur pourraient être développés dans l’Ungava uniquement – plus que tout ce qui est actuellement exploité dans le reste du Québec.
Dix mille autres chevaux – vapeur sont disponibles dans cinq rivières qui se déversent dans la Baie James.
Le Québec a un potentiel de 30,000.000 de chevaux – vapeur et n’en exploite actuellement que 9,000,000, dit-il.
Des griefs amers contre la politique agricole d’Ottawa
Ottawa. Des oppositionnistes ont formulé des griefs amers hier aux Communes contre la politique agricole du gouvernement Diefenbaker. Is ont soutenu que l’agriculture est dans le marasme et l’un d’eux a même présenté une motion de non confiance dans le gouvernement.
Dans son réquisitoire, M. William Benidickson, député libéral de Kenora-Rainy River, Ontario, a surtout reproché aux conservateurs d’avoir renié les promesses qu’ils avaient faites aux agriculteurs. Il a rappelé que le gouvernement avait décidé décemment de cesser ri acheter les oeufs et le porc lorsque les prix de ces denrées deviennent plus bas que certains niveaux. C’est, là la répudiation. dit-il, de la mesure de stabilisation des prix des produits agricoles, mesure qui a été adoptée en 1958 à la suite de l’élection des conservateurs. M. Benidickson a ensuite présenté une motion de non confiance.
Les vivres coûteront de plus en plus cher
Il a dit qu’il y a malheureusement tout lieu rie croire que les prix des vivres monteront en flèche cette année. Il a ajouté que les agriculteurs ne profiteront pas le moindrement de cette ascension.
Monsieur H. W. Herridge, député social démocrate de Kootenai-Ouest, Colombie-Britannique, a demandé au gouvernement de soutenir les prix de certaines catégories d’oeufs et de porc et de verser des paiements d’appoint aux producteurs de céréales.
Il n’y a aucun doute, dit-il, qu’il y a une crise dans l’agriculture. Entre 1949 et 1959, a-t-il précisé, le coût de production des agriculteurs a monté de 30 pour cent et les revenus des agriculteurs ont baissé.
Monsieur Eston Cardiff, député conservateur de Huron, Ontario, et secrétaire parlementaire du ministre de l’Agriculture, a dit pour sa part que les conservateurs avaient hérité des surplus agricoles des libéraux. Il n’y a pas de marchés étrangers pour les excédents d’oeufs, dit-il, et le gouvernement aurait été obligé de détruire des quantités énormes d’oeufs s’il avait continué à acheter les surplus d’oeufs.
La production des vivres doit être élevée
Monsieur Herridge lui a répondu que le. gouvernement ne devrait reculer « devant aucun effort pour qu’il y ait une banque mondiale des vivres. La moitié de l’humanité crève de faim, a-t-il affirmé.
Le Canada, a poursuivi M. Herridge, devrait s’efforcer de consentir des prêts à long terme aux pays affamés afin qu’ils puissent acheter des vivres chez nous. La production des vivres doit être élevée dans un monde affamé, a conclu le député de Kootenai-Ouest.
Monsieur Edwin W Brunsden, député conservateur de Medicine Hat, Alberta, a déclaré qu’il y a trop d’agriculteurs. Ce serait mieux, dit-il, si les cultivateurs étaient, moins nombreux mais plus compétents.
Monsieur Samuel Boulanger, député libéra! de Drummond-Arthabaska. a dit que la politique agricole du j gouvernement est un fiasco. Seulement 45 pour cent des éleveurs de porcs et 22 pour cent ries éleveurs de volailles ont, le droit de recevoir des paiements d’appoint, a-t-il précisé.
Jack H. Horner, député conservateur d’Acadia, Alberta, a dit que les libéraux n’avaient nullement aidé les cultivateurs mais que depuis 1957, les conservateurs accroissent les ventes de blé et ont une politique agricole dont tous les aspects sont généreux.
La vallée du Richelieu
Monsieur Yvon Dupuis, député libéral de Saint-Jean-Iberville-Napierville, a dit que la vallée du Richelieu était prospère lorsque les libéraux étaient au pouvoir mais qu’aujourd’hui, dans cette partie de la province de Québec, les cultivateurs abandonnent la terre parce que leurs retenus sont trop faibles.
L’agriculture canadienne n’a jamais été en une si mauvaise situation, a affirmé M. Dupuis.
Réserve de 20 millions de chevaux – vapeur dans le Nouveau – Québec
« Pour que la province de Québec continue son essor prodigieux et atteigne le sommet de prospérité auquel la destinent ses immenses richesses naturelles, il faut que tous [nos techniciens, les Ingénieurs agricoles comme tes techniciens des autres disciplines, fassent montre de tout l’enthousiasme qui doit animer chacun des habitants d’une province aussi bien pourvue que la notre ».
C’est le message que l’honorable Daniel Johnson, c.r., député de Bagot et ministre des Ressources hydrauliques, a laissé l’assistance de 350 convives qui l’applaudissait en l’hôtel Windsor, hier soit. Le ministre était le conférencier de l’Institut agricole du Canada à l’occasion du banquet annuel que donne cette association pendant la tenue su Salon national de l’agriculture. Les deux années précédentes, les invités d’honneur avaient été respectivement Son Éminence le cardinal Paul-Émile Léger et l’honorable Hackness, ministre fédéral de l’Agriculture.
M. D.M. Smythe, président de la section montréalaise de l’Institut agricole du Canada, présidait le banquet. C’est lui qui a présenté l’honorable Johnson.
Le ministre des Ressources Hydrauliques a parlé dans sa langue maternelle ainsi qu’en anglais. Il a été remercié par M. Lucien Lafortune. Le maire Sarto Fournier a aussi porté la parole.
L’honorable Johnson a souhaité au premier magistrat de la métropole de décrocher, pour la gloire de la province de Québec et du Canada tout entier, la tenue de l’Exposition universelle pour 1867.
Parmi les personnalités groupées à la table d’honneur, nommons aussi Me Adjutor Dussault, c.r., sous-ministre des Ressources Hydrauliques, le Dr. Gustave Toupin, président du Salon de l’agriculture et Mgr Joseph Diamant, de Ste-Anne-de-la-Pocatière.
Dans la causerie, qu’il a émaillée de quelques chiffres, l’honorable Daniel Johnson a levé le voile sur les possibilités hydroélectriques du Nouveau-Québec (dont son ministère fait présentement l’inventaire). Dans les seuls versants de la baie d’Ungava et des baies James et d’Hudson, on peut estimer, dès maintenant qu’il sera possible, le moment venu, d’aménager quelque 20 millions de chevaux – vapeurs. Cela n’inclut pas les aménagements de la Manicouagan et de la Rivière-aux-Outardes qui, avec leurs 6 millions de chevaux – vapeur, égaliseront presque la production actuelle de l’Ontario.
Le ministre entrevoit le jour où Québec sera encerclé par un vaste réseau de distribution d’énergie hydroélectrique à un coût que ne sauraient égaler ses voisins.
Dans ses remarques, l’hon. Johnson a rendu hommage au travail fait par son prédécesseur, l’hon. Johnny Bourque, dans le relevé du potentiel hydroélectrique de la province.
Le conférencier a vanté aussi le travail de l’Hydro-Québec et celui du personnel de son ministère; il a donné crédit également aux compagnies d’électricité.
(Ces nouvelles datent du 23 février 1960).
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