Bitcoin, quelques réflexions sur cette cryptomonnaie ou la monnaie virtuelle
Existant depuis 2007, le bitcoin a acquis une notoriété indiscutable, mais de diverses polémiques continuent autour de ce moyen de paiement non-métallique (digital, virtuel, éphémère, numérique, etc.). Mais qu’est-ce ce nouveau phénomène qui fait la une de tous les médias ? Il s’agit d’une divise qui n’a pas d’équivalent en argent physique et qui se limite à l’univers informatique.
À quoi peut servir le bitcoin ? En fait, le bitcoin permet de régler des achat auprès des vendeurs qui acceptent ce type de paiement. Contrairement aux paiements par PayPal, une transaction par le bitcoin se fait sans frais, parce qu’il n’existe pas d’intermédiaires ni commissions d’achat ou de vente.
Cette devise virtuelle peut notamment être échangée contre des devises de tous les pays (quoique cette transaction est limitée ou interdite dans un nombre de pays, comme c’est le cas avec peu importe autre devise traditionnelle). Dans plusieurs pays, il est possible de réserver une chambre d’hôtel, de faire du magasinage ou même se payer la course d’un taxi par les bitcoins. Dans certains pays, il est permis de même se faire verser le salaire en bitcoins.
Plusieurs bourses ou distributeurs de bitcoins ont été installés dans le monde, permettant de faire des transactions. Mais son taux est fluctuant et cette valeur fluctuante fait jaser. Il est très difficile, voir impossible de définir sa valeur quotidienne, parce que le taux est défini sur différentes plateformes qui n’ont aucun rapport entre elles et où les valeurs peuvent être différentes au même instant.
À son lancement, cette « monnaie virtuelle » valait quelques sous et en 2014, sa valeur tourne autour de quelques centaines de dollars ou euros. Ces évolutions créent une marge très ample pour le marché spéculatif, ce qui attire de nombreux joueurs, mais ce qui mène à des polémiques et aux dénonces des bulles spéculatives. En effet, un grand nombre d’investisseurs en bitcoins, les achètent pour les revendre plus cher.
Actuellement, une douzaine de millions de bitcoins sont en circulation dans le monde, avec un potentiel de création d’ici à 2140 de nouveaux bitcoins limités à 21 millions d’unités (mais on peut acheter une partie de cette monnaie, une petite fraction de bitcoin). Quel est son futur immédiat et son avenir à long terme ? Impossible de prédire. Ce système de paiement à travers Internet et cette unité de compte est censé venu pour rester, mais ce concept de b-money est tellement imprévisible que personne n’osera jouer sur sa « valeur lointaine », parce que cette valeur est déterminée de façon entièrement flottante par l’usage économique qui en est fait et par le marché des changes.

Bitcoin et la bourse
Si vous décidez d’investir en bitcoins, n’oubliez surtout pas qu’il n’existe pas de moyens faciles de faire de l’argent rapidement en Bourse, alors, il faut agir avec prudence face aux offres qui paraissent très alléchantes. Concernant le bitcoin, un grand nombre d’« experts », à grand renfort de publicité sur le Web, se prétendent capables de prédire l’évolution de cette devise virtuelle et électronique, en prédisant que son cours sera descendu en déca d’un dollar ou, au contraire, montera vers les sommets impensables dans un délais de quelques mois.
Le plus souvent la dépréciation d’une devise s’explique par les mauvais résultats qu’a enregistrés le pays émetteur, ainsi que par un grand nombre d’autres facteurs. Si une agence ou bourse de bitcoins tombe, ans la plupart des cas, la compagnie en question a flirté carrément avec la faillite et la radiation de cette monnaie. Il se peut que le Bitcoin descende, mais il reprendra son envol.
Ainsi, ne vous fiez pas aux nouveaux prophètes, ces gourous qui vous promettent monts et merveilles. Soyez toujours prudents, tout comme avec peu importe quel autre titre.
Il suffit de réfléchir : si ces experts étaient vraiment en mesure de tenir leurs promesses ils auraient déjà gagné des fortunes, au lieu de proposer leurs conseils au tout-venant sans aucun frais. Ils vendraient leurs conseils à prix incroyables, mais toujours à profit pour les acheteurs.
Parfois, l’objectif de ces « experts en bitcoins » est plutôt de recueillir des informations à votre sujet, à commencer par votre courriel et par vos habitudes de consommation. D’ailleurs, si vous suivez la recommandation de ce « grand savant » et si vous perdez de l’argent, cela lui est égal, ce n’est pas lui qui payera la facture. Si, par contre, vous y gagnez quelque chose, vous lui serez reconnaissant en partageant votre gain avec lui juste pour lui dire un gros merci.
À vous de faire les calculs : peu importe la valeur réelle des promesses de ces « conseillers en bitcoin », ils gagnent toujours et ils ne perdent jamais, à condition qu’il existe toujours des gens qui décident de suivre leurs recommandations qui ne s’appuient sur aucun fondement.
Porte-monnaie de bitcoins
Dans le système de bitcoin, un porte-monnaie électronique est un fichier enregistré sur un ordinateur. Mais ce fichier est en fait votre porte-monnaie et comme tel, il doit être protégé comme un porte-monnaie traditionnel contre le même risque de vol.
Vous pouvez copier le nom de ce fichier à volonté ce qui ne crée pas de nouveaux bitcoins (pas plus que sauvegarder votre carnet d’adresses ne crée de nouveaux contacts). En fait, la sauvegarde permettra seulement de retrouver le porte-monnaie plus facilement en cas de besoin.
En tant que tel, Bitcoin peut être considéré comme la première devise universelle, disponible sur internet. Cette caractéristique définit aussi Bitcoin, par extension, comme une nouvelle devise, complémentaire, indépendante des États, circulant sur internet.
Bitcoin est aussi un grand livre comptable de transactions, groupées dans une base de données publiques : pour chaque transaction, le montant en bitcoin, l’adresse électronique du payeur et celle du destinataire sont connus de tous les participants au réseau.
A chaque adresse électronique bitcoin correspond une clé privée, similaire au mot de passe correspondant à une adresse de courrier électronique.
Une transaction correspond à l’envoi d’une certaine somme d’une adresse vers une autre adresse. Une transaction est prise en compte par le système au bout de 10 minutes environ.
Polémique autour du bitcoin
Dès l’origine, le système du Bitcoin, tout comme peu importe quel système de paiement a fait l’objet de critiques à l’encontre d’aspects aussi bien techniques qu’économiques et politiques.
Les risques reliés au Bitcoin les plus souvent mentionnés sont les suivants :
- Risque lié à l’anonymat du système ;
- Risque lié à l’irréversibilité des transactions, essentiellement liée à l’anonymat, même relatif, du système ;
- Risques liés au logiciel et à l’environnement informatique, tels le fichier wallet mal protégé, la bande passante requise pour charger les blocs, la possibilité d’attaques de déni de service, etc. ;
- Risque de change par rapport aux monnaies fiduciaires. Pour convertir le bitcoin, il est obligatoire de passer par une plateforme d’échange, connues comme « bourses de bitcoins ». Ces outils sont opérés par des entreprises privées et donc vulnérables aux défaillances. Par exemple, la faillite de la bourse d’échange Mt.Gox a provoqué une chute importante de cette devise en 2014 ;
- Risques de marché liés à de fortes variations du cours de cette monnaie électronique ;
- Risques technologiques liés à la croissance du réseau Bitcoin. Il y a des risques que cette croissance exponentielle de la taille de la base de données pourrait causer des défaillances. Si les nœuds du réseau peinent à suivre l’augmentation de la taille de la base de données, des « super-nœuds » Bitcoin sont déjà envisagés, comparables aux processeurs de paiement qu’on trouve sur les réseaux bancaires actuels.
D’autres critiques portent sur le concept même d’une telle monnaie, en comparaison avec les monnaies étatiques ou l’étalon-or. Par exemple, il on évoque que Bitcoin peut être assimilé à un schéma de Ponzi, ainsi certains pensent que le système éclatera quand le nombre de nouveaux arrivants sera réduit.
Bitcoin est aussi parfois comparé à la tulipomanie. Toutefois, à la différence des bulbes de tulipes, cette monnaie n’est pas seulement spéculative mais, elle peut trouver une réelle utilité dans les transactions marchandes comme monnaie d’échange.
(Certaines pays et banques centrales ont lancé des mises en garde sur l’usage du bitcoin insistant sur son caractère hautement spéculatif, sur les risques juridiques qu’il engendre du fait de son statut de monnaie non régulée et sur son utilisation possible à des fins criminelles. Toutefois, d’autres institutions tiennent un discours plus nuancé voire opposé).
Mineurs de bitcoins
Certains nœuds du réseau (les mineurs), dotés de logiciels spécifiques, tentent de construire chacun un nouveau bloc en regroupant des transactions récentes prises dans le pool, en vérifiant la validité de chacune d’entre elles, en ajoutant quelques informations générales telles que l’heure et la date, et en rendant le tout infalsifiable en lui adjoignant une somme de contrôle (hash) calculée par un procédé cryptographique, qui servira également d’identificateur unique du bloc.
Ce calcul est rendu extrêmement difficile par l’utilisation d’une preuve de travail, afin de cadencer de manière décentralisée, à un intervalle constant et lent (environ dix minutes), la production des blocs valides. La difficulté de la tâche de production de blocs est régulièrement adaptée pour maintenir la durée de cet intervalle constante, quelle que soit la puissance de calcul du réseau.
Quand un mineur est arrivé à construire un bloc valide, en moyenne au terme de cet intervalle, il le diffuse aux nœuds du réseau avec lesquels il est en liaison.
Ce mineur qui a validé le bloc est rémunéré par l’attribution de bitcoins créés à cette fin. La rémunération des mineurs est donc le procédé de création de nouveaux bitcoin. Le montant de bitcoins attribué est variable et diminue exponentiellement de telle sorte que la somme totale de bitcoins en circulation ne pourra jamais excéder vingt et un millions de bitcoins.
Chaque nœud qui reçoit le bloc validé essaie d’ajouter ce nouveau bloc à sa version locale du registre, Pour cela, il vérifie de nouveau que chaque transaction du bloc est nouvelle et valide par rapport à sa propre version du registre, et que ce nouveau bloc vient bien se greffer à l’extrémité actuelle de sa blockchain.
S’il y parvient, les transactions contenues dans ce nouveau bloc deviennent alors valides, notamment celle qui crédite le mineur qui a créé ce bloc d’un certain nombre de bitcoins, et le bloc est rediffusé aux nœuds voisins, et ainsi de proche en proche à l’ensemble du réseau.
Il peut arriver que des nœuds différents acceptent des blocs différents et construisent ainsi des versions différentes du registre. On dit qu’il y a bifurcation (« fork »). La plupart du temps, une bifurcation est temporaire et est corrigée par le protocole de construction de la blockchain.
C’est la solution au problème du double paiement, car les incohérences entre nœuds concernant la connaissance des transactions du réseau Bitcoin sont résolues par ce processus de détermination du bloc.
La cryptographie est utilisée pour permettre l’authentification et les signatures de transactions sont effectuées en utilisant la cryptographie à courbes elliptiques, dite ECDSA. Mais contrairement à une idée reçue liée à une compréhension erronée du terme « cryptographie », le Bitcoin, du moins dans sa conception initiale, ne chiffre aucune des données qu’il utilise. La cryptographie est utilisée pour créer des signatures non falsifiables et implanter des fonctions à sens unique. Seul le portefeuille de clefs privées est susceptible d’être chiffré par l’utilisateur, mais ceci est facultatif, relève de sa seule compétence et ne fait pas partie des spécifications du système.
