Problème de rareté et ressources disponibles

Problème de rareté et ressources disponibles

En sciences économiques, on présente le problème économique de toute société comme étant un problème de rareté. Ce problème naît de la confrontation permanente de besoins illimités de l’être humain avec la rareté des ressources productives. La rareté comme problème économique (et social à cet effet), peut être définie donc comme l’écart entre les biens disponibles et les besoins à satisfaire.

Il en résulte que les êtres humains doivent continuellement faire des choix et du rationnement. En tout cas quelque soit l’ordre de grandeur des ressources disponibles, chaque société doit décider de l’utilisation de ses ressources et ainsi des besoins qui seront satisfaits ou pas.

Chaque société tente d’abord d’assurer la satisfaction des besoins essentiels des citoyens, ensuite, selon les ressources disponibles et limitées, celle des besoins secondaires. Bref, c’est l’essence de la nature du problème économique de la civilisation humaine.

Si nous faisons un aperçu historique, nous verrons que dès les premiers jours de l’évolution, l’homme est en quête de ressources. Pour s’assurer la survie, l’homme doit se déplacer et nourrir. Pour cela il produit les différents biens. Plus encore, les différents modes de vie de l’homme varient en fonction des ressources disponibles. Remarquez qu’on véhicule de génération en génération le mythe du paradis terrestre.

Effectivement, il fut ou il aura un temps où les êtres humains n’avaient (et n’auront) qu’à désirer un bien pour l’obtenir sans effort et sans sacrifier d’autres ressources. En réalité, la vie économique nous commande de continuellement faire des efforts pour satisfaire nos besoins vitaux. La vie nous oblige de faire des choix. Et c’est cette obligation de faire des choix qui est le résultat direct de la nature du problème économique que l’homme a à résoudre.

Ressources disponibles

La première donnée du problème économique de rareté énoncé en sciences économiques sont des besoins illimités et infinis de l’être humain. L’autre donnée du problème tel que posé est la rareté des ressources productives.

Le terme englobe toutes les ressources naturelles, humaines ou produites par l’activité humaine qui permettent de produire des biens et des services. Pour désigner ces ressources productives on peut utiliser dans ce cas les termes « facteurs de production» ou «moyens de production».

Si les besoins humains sont nombreux et expansibles jusqu’à l infini, les facteurs de production sont en quantité limitée à un moment donné dans le temps quelque soit la période analysée ou l’endroit. C’est cette quantité limitée des ressources qui oblige l’homme à faire un effort de rationalité dans le choix de la production et la combinaison des ressources productives.

Banque Moslon
Banque Molson, l’un des plus anciennes banques canadiennes. Photo de GrandQuebec.com.

Ainsi, on peut classer les facteurs de production en cinq catégories :

  • Ressources naturelles : l’eau, le sol, le sous-sol (minerais), l’air, formes d’énergie (pétrole, vent, etc.). Leur utilisation à des fins de production nécessite leur exploitation et leur valorisation;
  • Le travail : Le travail humain constitue un facteur de production. Ce facteur inclut toutes les activités humaines, physiques ou mentales servant à des fins de production de biens et de services. La quantité de travail disponible dans une société est limitée et elle dépend de la taille de la population, du pourcentage de la main-d’œuvre active par rapport à la population totale et du nombre d’heures travaillés par personne occupée dans un temps donné. Le travail a toujours gagné en productivité dans l’histoire de l’humanité;
  • Le capital : ce facteur inclut l’ensemble des actifs ou biens de production contribuant à la fabrication des biens de consommation et à leur acheminement vers le consommateur;
  • L’entrepreneurship : Il s’agit de l’esprit de l’entreprise. Ce facteur de production peut être le fait de la collectivité, d’un individu ou d’un groupe d’individus réunis en association, compagnie ou coopération;
  • La science et la technique : C’est la connaissance de la meilleure façon de produire un bien économique ou d’organiser un service. Au fait, l’acquisition de savoir-faire par l’homme au fil des années a permis d’accroître les rendements dans la production.

Ressources productives

Résumons, alors… Les trois types de ressources productives sont des ressources naturelles, des ressources humaines et du capital technique.

Les ressources naturelles sont les ressources fournies à l’humanité par la nature. Le pétrole, les minerais, le vent, l’eau en sont des exemples. Les ressources naturelles sont un des facteurs de production dans la société. Dans la plupart des cas, les entreprises les utilisent en forme transformée, soit partiellement, soit entièrement.

Certaines ressources naturelles peuvent être transformées en énergie (par exemple, l’eau, le pétrole ou le vent). Les ressources humaines sont les femmes et les hommes.

Ressources humaines.
Ressources humains… Photo de GrandQuebec.com.

Ces ressources jouent un rôle pivotal. Effectivement, toute production est le résultat du travail réalisé par des êtres humains. La multiplication des robots, l’automatisation, l’informatique ne changent rien à la réalité, parce que ce sont des hommes et des femmes qui conçoivent, produisent, entretiennent les machines. L’importance qu’on accorde au facteur humain dans le processus de production est donc énorme.

On appelle main-d’œuvre l’ensemble des effectifs. Le capital technique (ou le capital physique) est un autre type de ressources humaines. Il s’agit de l’ensemble des outils utilisés par l’être humain pour accomplir un travail. Par exemple, les immeubles, les équipements, les machines d’une ferme font partie du capital technique.

D’ailleurs, une entreprise doit disposer d’un capital financier suffisant pour pouvoir acheter des outils nécessaires à la production. L’accès au capital financier est particulièrement important au moment de la création de l’entreprise et lorsqu’on a besoin d’effectuer des investissements importants.

Notons cependant que le capital financier n’est pas une ressource productive, puisque l’argent en soi, ne produit rien. Lorsque les trois types de ressources productives sont réunies dans un processus de production elles sont appelées facteurs de production

Le capital

Le capital comprend toute la machinerie, les outils, les bâtiments, l’équipement et toutes les infrastructures relatives à la production. Bref, le facteur capital inclut l’ensemble des actifs ou bien de production qui contribuent à la fabrication des biens de consommation et à leur acheminement vers le consommateur (Jean-Yves Daoust, Économie globale, 1998. Décarie Éditeur, Ville Mont-Royal).

Pour qu’une économie possède du capital, elle doit choisir entre la production de biens de consommation et la production de biens de production, soit le capital. Il s’agit d’un des choix les plus importants pour toute société.

Au fait, une société industrielle se caractérise par le fait qu’elle affecte une part très importants des ressources à la constitution de capital. On comprend facilement que plus il y a production de biens de capital à un moment donné dans une économie, moins il y a production de biens de consommation durant la même période. Cependant, avec la constitution de capital, la capacité de production s’accroît, amenant alors la possibilité de consommer davantage durant les périodes subséquentes.

Dans une économie monétaire, le processus de création de capital reste le même, mais la valeur de la production est exprimée en monnaie et les revenus prennent également une forme monétaire. Une partie de ce revenu est consumée et est donc appelée la consommation. La partie du revenu qui n’est pas consommée s’appelle l’épargne.

Notons qu’il ne suffit pas de produire de biens de production et d’épargner pour constituer du capital. Il faut s’assurer que ces biens soient acheminés vers l’entreprise qui s’en servira pour accroître les moyens de production déjà existant.

C’est le marché financier qui dirige les moyens vers l’entreprise qui se sert des sommes d’argent pour acheter de la machinerie, remplacer les ressources existantes, etc.

Voir aussi :

Board of trade
Board of Trade of Montréal, fondé au XVIIIe siècle. Photo : © GrandQuebec.com.

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