Les interventions de la Banque du Canada sur le marché public
La Banque du Canada détient en actif surtout des obligations du gouvernement canadien, principalement des Bons du Trésor. Ce sont des titres à revenu fixe et à court terme qui servent à financer les dépenses du gouvernement canadien. Titres à revenu fixe et à court terme qui sont émis par le gouvernement du Canada. L’échéance de la plupart de ces titres est de trois ou de six mois en allant jusqu’à un an.
Les bons du Trésor constituent une obligation du gouvernement fédéral du Canada et sont ainsi les plus sûrs des titres de placement canadiens à court terme. Ces titres de créance offrent un niveau élevé de sécurité du capital et du revenu. Ce sont des placements liquides. En effet, les bons de trésor peuvent être négociés sur un marché secondaire bien établi. Ils sont vendus à escompte, et la différence entre le prix d’achat et la valeur au moment du rachat (ou le rendement de chaque bon de trésor) représente le revenu de l’investisseur. Le capital et intérêts acquis sont garantis si les titres sont maintenus jusqu’à échéance, mais ils peuvent être négociés à la valeur du marché avant l’échéance. Si le titre est vendu avant l’échéance, le revenu dépend des cours du marché.
Depuis novembre 1995, les bons du Trésor sont émis uniquement sous forme de certificat global, établi au montant total des bons et sous forme entièrement nominative. Avant novembre 1995, les bons du Trésor étaient émis au porteur en coupures allant de 1 000 $ à 1 million de dollars. Remarquons que le gouvernement du Canada émet également des bons de gestion de la trésorerie, dont l’échéance est de moins de trois mois (elle peut même être à un jour). Ces titres constituent une source de financement à court terme pour le gouvernement. Les adjudications peuvent avoir lieu n’importe quel jour ouvrable, en général avec livraison le jour suivant, et parfois avec livraison le même jour.
Par contre, les billets en circulation, émis par le gouvernement du Canada, constituent un passif pour la banque centrale. Il en est de même pour les dépôts reçus des banques à charte. Naturellement, la Banque du Canada peut exercer une influence sur la quantité de monnaie en circulation selon qu’elle décide de financer l’émission d’obligations du gouvernement par l’émission de la monnaie ou qu’elle oblige le gouvernement à financer ses emprunts par le recours aux investisseurs privés.
Dépôts du gouvernement
Selon que les autorités monétaires désirent accroître ou diminuer la masse monétaire qui circule au pays, le gouvernement peut décider de déposer ses fonds dans les banques à charte ou à la banque centrale du pays.
En supposant que le gouvernement décide de retirer 100 millions de dollars de son compte à la Banque du Canada et de le déposer dans les banques à charte, ces banques auront alors des réserves liquides accrues et elles pourront procéder à l’accord de prêts dans l’économie nationale. Ces prêts conduiront à une expansion des dépôts bancaires et la situation se traduira par les changements au niveau des bilans des banques. Un cheque tiré sur les banques et déposé à la Banque du Canada produira l’effet contraire sur la masse monétaire. Cet instrument de politique monétaire est utilisé pour ajuster à court terme la masse monétaire.
En résumé, les interventions du gouvernement sur le marché public (open market en anglais), désignent les achats ou les ventes d’obligations du gouvernement canadien par la Banque du Canada sur le marché des titres.
Bref, la Banque du Canada vend lorsqu’elle vise à diminuer la masse monétaire au pays et elle achète lorsqu’elle entend pratiquer une politique expansionniste. Ces moyens constituent un instrument de politique monétaire utilisé par la banque centrale canadienne (ou de tout autre pays). Une politique expansionniste aura pour effet de générer une masse monétaire plus importante de sorte que les possibilités de prêts seront plus nombreuses.
L’expansion du crédit aura un effet à la baisse sur le taux d’intérêt dans l’économie et la banque centrale annoncera une réduction de son taux d’escompte.
À ces instruments de politique monétaire, on peut ajouter deux autres façons d’influencer le marché monétaire, soit la variation du taux d’escompte et la persuasion.
Notons finalement qu’après cet exposé, très court, on comprendra beaucoup mieux pourquoi le système économique mondial voit avec méfiance l’introduction d’un nouveau instrument monétaire que les gouvernements ne peuvent placer sous leur contrôle, tel la monnaie virtuelle ou cryptomonnaie.
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