Quel impact la prochaine élection pourrait avoir sur l’industrie des jeux au Québec ?
Prévues d’ici le 5 octobre 2026, les élections de la seconde province la plus peuplée du Canada pourraient changer la donne en matière de jeux en ligne. L’idée est tout à fait claire avec des ambitions avouées et partagées depuis de nombreuses années par les opérateurs privés de paris sportifs et de casinos en ligne.
Ces derniers, désireux de profiter des aspirations de la population, souhaitent franchir un palier et faire en sorte que leurs attentes soient (enfin) validées. Parviendront-ils à faire entendre ces objectifs et mettre fin au statu quo présent dans la Province ? L’impact et les enjeux sont tout aussi massifs les uns que les autres.
Quel changement est envisageable ?
Composée d’opérateurs privés, la coalition québécoise de jeux d’argent en ligne se montre de plus en plus puissante au fil des années et propre aux évolutions récentes de cet univers du divertissement numérique. Depuis plusieurs mois, ce regroupement tente de convaincre le gouvernement par des actions parfois définissables comme du lobbying de changer les lois et de se rapprocher de ce qu’il se fait dans l’Ontario voisin. Récemment, l’exemple de l’Alberta a lui aussi changé la donne puisque la province a acté qu’elle sauterait le pas et légaliserait l’offre de jeux en ligne auprès d’acteurs privés.
Pour le gouvernement et surtout la Province, la perte du monopole légal de Loto-Québec pourrait néanmoins représenter un frein. Et pour cause, la répartition estimée des gains par les opérateurs est certainement immense. Avec huit millions d’habitants et un attrait reconnu pour l’univers du divertissement numérique, le jeu en ligne a de beaux jours devant lui au Québec. Et l’on peut aisément comprendre pourquoi le gouvernement actuel ou même certains candidats déclarés (officiellement ou non) puissent se montrer récalcitrants sur une modification de cet ordre établi.
Une offre plus importante en cas de réforme
Rechercher un casino en ligne au Québec n’a jamais été un problème mais au-delà de l’offre nationale, on comprend rapidement que les opérateurs disponibles sont issus de l’étranger et ne peuvent pas réellement s’implanter localement. Avec des plateformes fiables, sécurisées et sans cesse testées, ce principe n’est pas vraiment un problème mais il n’est pas aussi rentable que cela pour le Québec. Un point antagoniste au statu quo et l’un des arguments favoris et légitimes de ceux qui souhaiteraient une réforme sur le sujet !
Il n’est pas nécessaire d’entrer dans les détails pour comprendre qu’en cas d’arrivées autorisées de groupes privés au sein même du paysage provincial, les joueurs profiteraient de nouvelles offres. Il s’agirait là d’une aubaine pour les habitants du Québec qui n’auraient plus à se poser certaines questions et à avancer masqués ou dans l’incertitude.
Comme nous pouvons l’observer dans certains pays très régulés, les opérateurs privés jouissant d’une licence forte et dépendant d’une autorité tout aussi reconnue, ont tendance à offrir des garantis aux joueurs tout en proposant des marchés et des fonctionnalités plus attractives que celles des opérateurs nationaux. Une réforme autorisant l’intégration sur le marché provincial de groupes privés implantés localement serait donc un avantage évident pour les joueurs, aussi bien en matière d’offre que de diversité.
Retard dans les sondages et réformes lentes
À un peu plus d’un an des élections provinciales, le parti au pouvoir, la Coalition Avenir Québec, et le premier ministre François Legault, sont dépassés dans les sondages. De ce fait, ce retard annoncé pourrait les empêcher d’apporter des changements radicaux au jeu en ligne.
Manon Gauthier, qui a été conseillère en politiques publiques auprès de M. Legault pendant son premier mandat, se dit toujours convaincue que la CAQ a dans son ADN une tendance à être plus favorable au libre marché et à la disruption que les autres partis majeurs de la Province. Mais selon cette dernière auprès de “Covers”, le parti a “perdu un peu de son élan” ces derniers mois. Faisant du parti au pouvoir, un gouvernement bien plus réticent à changer certaines choses en profondeur.
Et fidèle à la rébellion inexistante ou à un principe démocratique fort mais silencieux, le gouvernement ne subit pas encore une pression insurmontable pour procéder à des changements que les joueurs Québécois apprécieraient sans aucun doute à leur majorité.
Un avenir incertain pour un système en fin de souffle
La grande partie des partis politiques s’accordent sur les dires recensés des joueurs : entre les opérateurs étrangers et l’offre famélique de Loto-Québec pour un jeu en ligne avec le vent en poupe, les ambivalences sont trop nombreuses. En fin de vie, le système du jeu en ligne au Québec a bien besoin d’un nouveau souffle et aussi convaincus que puissent être les antagonistes y touchant de près ou de loin, les réticences et calculs politiques pourraient bien continuer de ralentir les choses. Les élections seront charnières d’ici 2026.