Faillite de la Banque de Saint-Jean
L’honorable P. H. Roy, ancien président de l’Assemblée législative, arrêté
Une triple arrestation d’hommes éminents vient de créer une commotion à Saint-Jean-sur-Richelieu et dans toute la province de Québec. La sensation n’en est pas moins forte que lorsqu’il s’agit, il y a quelques années, de la banqueroute de la Banque Ville-Marie.
La faillite et la fermeture de la Banque de Saint-Jean ont donné lieu à des rumeurs, des commentaires et prévisions sur la faillite possible, liquidation et poursuite judiciaire d’autres institutions financières au Québec.
Le 11 juin 1908, a eu lieu l’appréhension (note de Grand Québec : ce terme a été utilisé à l’époque au sens d’arrestation) de l’honorable Philippe-Honoré Roy, président de la banque défunte, de maître P.L. L’Heureux, gérant général de la Banque de Saint-Jean et de Philibert Beaudoin, son assistent. C’est à l’intervention du ministre de la Justice lui-même que cette arrestation est due. La plainte avait été faite au ministre par l’Association des Banques.
L’honorable P.-H. Roy, l’ex-président de l’Assemblée législative et ses deux collègues ont reçu signification des mandats d’arrestation à leur domicile respectif. Malgré le mandat d’amener, ils ne furent pas conduits en prison, mais gardés à vue jusqu’à ce matin, alors qu’ils ont comparu devant le magistrat.
Tous ces événements de haute finance font un bruit énorme dans toute la province de Québec, et on assure que le procès attendu mettra en lumière des faits incroyables de la situation dans le secteur financier.
L’acte d’accusation
L’acte d’accusation comporte que les trois accusés ont sciemment fourni de faux rapports financiers au gouvernement du Québec sur l’état d’affaires de l’institution qu’ils dirigeaient.
La faillite a profondément affecté l’honorable M. Roy, qui dut garder la chambre tant d’affaissement nerveux l’avait épuisé à la suite d’une possible liquidation judiciaire.
M. Roy était au courant que l’Association des Banques et le gouvernement avaient fait une enquête minutieuse sur les transactions de l’institution faillie, alors la signification du mandat ne lui causa pas beaucoup d’étonnement. Il reçu le coup avec froideur, apparemment, comprenant bien que la commission de révision devait nécessairement poursuivre, après avoir soigneusement examiné les affaires de l’établissement.
On se rappelle que M. Tancrède Bienvenu avait été nommé liquidateur de la Faillite. M. Tancrède, gérant de la Banque Provinciale fit rapport de la faillite à l’Association des Banques. Après ce rapport, la corporation soumit la question au ministre de la Justice.

Pour compléter la lecture :
- Syndic de faillite
- Ligne du temps – 1908
- Faillite d’Eaton
- Saint-Jean-sur-Richelieu
- Faillite du fabricant d’automobiles Chrysler