Exploration pétrolière de l’île d’Anticosti

Exploration pétrolière de l’île d’Anticosti

14 février 2014 : Après avoir exprimé des doutes lors de la dernière campagne électorale, le gouvernement du Québec donne le feu vert à l’exploration pétrolière de l’île d’Anticosti pour l’été. L’État investit 100 millions $ dans deux programmes, pour de possibles retombées de 45 milliards $ sur 30 ans. La première ministre Pauline Marois a fait l’annonce de deux ententes sur les programmes d’exploration.

Québec et ses partenaires privés cherchent à confirmer la présence de 46 milliards de barils d’or noir dans cette île du Saint-Laurent. Le premier contrat paraphèrent Ressources Québec, Pétrolia, Corridor Ressources. Ainsi que la multinationale française Maurel & Prom. Sur les 100 millions $ investis, 57 millions $ proviendront du Trésor public, qui retiendra une participation de 35% dans la coentreprise.

Une entente est aussi signée avec Junex ainsi qu’un exploitant qui n’a pas encore été choisi. Ils financeront un programme d’exploration de 90 millions $, dont la moitié pourrait être assumée par le gouvernement. Les détails ne sont pas encore négociés, mais l’État avance qu’il pourrait obtenir une participation de 40 % dans le projet. Le gouvernement rajoute aussi 13 millions $ pour acquérir des permis appartenant à Corridor.

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Ainsi, Québec garderait le contrôle de la moitié des permis sur l’île d’Anticosti. Sur chaque dollar de revenu, il retiendrait 61 cents. Le gouvernement Marois s’attend à 45 milliards $ de redevances, d’impôts et des profits sur trois décennies. Ce scénario table sur un prix de 100$ le baril pour le pétrole sur les marchés internationaux. Le potentiel d’énergie fossile pourrait se confirmer après deux étapes de travail, culminant à l’été 2015. Le gouvernement commanderait ensuite une étude d’impact sur l’exploitation du pétrole au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Il faudra aussi établir que le coût d’extraction de la ressource naturelle rendra son exploitation rentable.

Le gouvernement péquiste dit ainsi vouloir faire l’indépendance énergétique. Du moins dans la mesure du possible. L’importation de pétrole étranger a un coût de 14 milliards $ par année pour la province. Les programmes lui permettront aussi, a indiqué le ministre des Finances, Nicolas Marceau, d’«exercer une influence sur les activités courantes et de posséder une plus grande latitude dans la négociation des ententes». Pétrolia et Junex sont les sociétés les plus connues des Québécois en matière d’exploration pétrolière et gazière dans la province.

Pétrolia détient des intérêts sur l’île d’Anticosti achetés d’Hydro-Québec en 2008 qui couvrent 6000 km carrés, soit 75% de la superficie totale de l’île. Ce territoire pourrait contenir 30,9 milliards de barils de pétrole, selon les estimations de la firme Sproule Associates de Calgary. À Gaspé, Pétrolia est à l’origine de la première découverte significative de pétrole au Québec.

Exploration pétrolière de l’île d’Anticosti

Selon le fondateur de l’entreprise, André Proulx, quelque sept millions de barils de pétrole seraient récupérables sur un territoire qui s’étend sur une superficie de 9 à 12 km, dans la région de Gaspé. Pour évaluer le potentiel pétrolier de l’île d’Anticosti, Pétrolia s’est associée à la compagnie Corridor Resources d’Halifax, en Nouvelle-Écosse. La compagnie détient divers intérêts sur des permis d’exploration couvrant une superficie de plus de 891 000 acres sur l’île, et les deux compagnies y ont mené conjointement des travaux d’exploration. En plus d’être active au Québec, Corridor Ressources est présente au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince- Édouard.

La compagnie possède notamment un permis d’exploration du gisement Old Harry, dans le golfe Saint-Laurent, du côté terre-neuvien. Junex a été créée en 1999 par l’ingénieur pétrolier Jean-Yves Lavoie, et Me Jacques Aubert, un ancien président de la défunte Société québécoise d’initiatives pétrolières (SOQUIP) du gouvernement québécois.

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La compagnie possède des permis d’exploration sur un territoire de près de 235 000 acres bordant le côté sud de l’île d’Anticosti. Ces permis ont été acquis d’Hydro-Québec en octobre 2007.

Un rapport indépendant estime à 12,2 milliards de barils la quantité de pétrole non découvert. Junex a aussi obtenu des permis sur 5 millions d’acres situés dans les basses-terres du St-Laurent, les Appalaches et la Gaspésie. Selon des estimés, la compagnie détient sur ses permis des Shales d’Utica des ressources gazières potentiellement récupérables de 3,5 trillions de pieds cubes de gaz naturel. La quatrième société, la française Maurel & Prom, est aussi associée à Pétrolia, cette fois pour la recherche d’hydrocarbures en Gaspésie. L’association de la compagnie parisienne remonte à février 2013. Maurel & Prom est la deuxième société pétrolière française en importance avec une capitalisation boursière de 1,8 milliard d’euros et une production brute de 29 000 barils par jour.

Source de l’image : tourismecote-nord.com.

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