Ecologie et environnement

L’eau potable au Québec manque

L’eau potable au Québec manque

Dans plusieurs localités de la province du Québec, l’eau potable manque

Nombreuses sont les municipalités. au Quebec, qui souffrent d’un manque d’eau potable. Au début de la semaine (en février 1980), elles étaient 16 à avoir été officiellement identifiées par les Services de l’environnement, mais il est presque impossible d’en déterminer le nombre de façon exacte. Le phénomène demeure quand même surprenant si l’on songe que les réserves d’eau douce québécoises comptent pour 10 pour 100 des réserves mondiales.

Les municipalités dont les problèmes sont connus se retrouvent dans toutes les régions de la province Il s’agit de Saint-Jean-Port-Joli, dans le comté de L’Islet. Saint-Philémon et La Durantaye, dans Bellechasse. Saint Ludger, Audet et Lambton. dans Frontenac. Saint-Pierre de Broughton et Bernierville. dans Mégantic. Saint-Joseph. Saint-Honoré-de-Shenley. en Beauce. Irlande. Saint-Aime-du-lac-des-Îles. Saint-Didace, Saint-Jean-de-Matha. Notre-Dame-du-Nord, Saint-Prime. au Lac-Saint-Jean et Laurier-Station, dans Lotbinière.

Les cas de Saint-Jean-Port-Joli et de Laurier-Station semblent être les plus sérieux Les puits où ces deux municipalités captent leur eau potable ne répondent plus à la demande En période sèche, durant l’été, l’eau nécessaire aux citoyens de Saint Jean Port-Joli doit être transportée par camion à partir de L’lslet-sur-Mer. À Laurier-Station, on s’emploie depuis un an et demi à trouver de nouvelles sources On a dépensé jusqu’à maintenant pour ce faire $30 000 C’est le ministère de l’Environnement qui aura a trancher la question.

Pour sa part. Saint Jean – Port-Joli envisage, avec la collaboration de la municipalité voisine de Saint-Aubert. d’installer une prise d’eau au lac Trois-Saumons Là encore, le ministère de l’Environnement devra décider.

Nouvelle à cacher

Les municipalités affectées s’efforcent généralement de dissimuler à la curiosité des médias et du gouvernement ce malheur comme s’il s’agissait là d’une ‘maladie honteuse.

Les responsables du contrôle de l’eau potable au ministère de l’Environnement s’arrachent les cheveux tellement ils désespèrent de ne pouvoir percer ce mur du silence tacitement élevé par des conseils municipaux à la fois repliés sur eux-mêmes et jaloux de leur autonomie en matière de gestion de services.

Heureusement que, de temps à autre, les murs consentent à parler. Environnement – Québec peut alors intervenir.

L’intervention demeure quand même difficile à cause de la méfiance séculaire des milieux municipaux peu populeux à l’endroit des interventions gouvernementales.

« Aussi longtemps que ces municipalités peuvent le faire, de dire un représentant du ministère de l’Environnement, elles cachent leur problème et tentent, souvent avec les moyens du bord, de le régler elles-mêmes. »

Surconsommation

Outre les cas de Saint-Jean-Port-Joli et de Laurier-Station, il y a ceux d’autres municipalités qui font surtout face a des problèmes passagers de gel découlant de l’absence d’une couche suffisante de neige au sol.

Saint-Prime, au Lac-Saint-Jean, est. par contre, aux prises avec un grave problème de surconsommation Alors que le niveau de la rivière à la Chasse qui alimente le réseau municipal est à son plus bas. la consommation par habitant a presque quadruplé passant à près de 500 gallons par jour par personne. C’est que les usagers craignent le gel et laissent couler le robinet. La municipalité tente de les ramener à la raison.

À Audet, dans Frontenac, bornes-fontaines et conduite principale du réseau ont lâché sous l’action du gel. Il semble que la situation redeviendra normale sous peu.

À Lambton, le réseau principal appartient à la Cie d’aqueduc de Lambton. Il s’agit d’un vieux réseau qui dessert environ 300 clients. Il en coûte annuellement $40 pour s’y abonner. Le conduit qui servait à équilibrer l’approvisionnement dans les trois réservoirs de la compagnie a gelé et l’un des trois réservoirs fut complètement vide. « Il faudra, dit le secrétaire de la compagnie. M. Ls – Georges Blanchet. que les gens s’entendent et acceptent d’utiliser le réseau de façon rationnelle s’ils veulent que le service puisse revenir à la normale. »

La qualité des sources d’appoint est le plus grand sujet d’inquiétude du ministère de l’Environnement Le cas récent de Saint-Joseph de Beauce en est un exemple. Le ministère dit ardemment souhaiter que la méfiance des municipalités à son endroit disparaisse au plus tôt et qu’une franche collaboration s’installe ‘puisque l’enjeu est la santé des citoyens.

(Ce texte a été publié en février 1980).

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