
Johnson autorise l’entente entre Hydro et la Brinco
Québec créera une commission des frontières
Québec. – Se disant « pris à la gorge » et dénonçant « le manque de planification et l’incurie de ceux qui ont placé le gouvernement dans cette situation sans alternative», le premier ministre a annoncé hier soir, le 6 octobre 1966 que le Québec :
- Permet à Hydro-Québec de signer une lettre d’intention avec la Churchill Falls Corporation pour l’achat d’énergie électrique ;
- Créera une commission d’enquête chargée d’étudier toute la question de l’intégrité du territoire et en particulier celle de la frontière Québec-Terre-Neuve ;
- Entreprendra des réformes radicales de l’administration de Hydro-Québec.
Ces décisions du gouvernement ont été rendues publiques hier soir au cours d’une conférence de presse tenue après la fermeture des bourses dans la salle du comité des bills privés de l’hôtel du gouvernement.
Debout devant la grande table au feutre vert, entouré des hauts fonctionnaires les plus prestigieux du gouvernement : Marcel Casavant, Jacques Parizeau, Michel Bélanger, Paul – Émile Auger, André Marier – le premier ministre a clairement indiqué qu’il n’est pas du tout heureux des circonstances qui l’ont forcé à prendre la décision qu’il a annoncée.
«C’est, par mon intermédiaire, le gouvernement comme tel, qui affirme ne pas être heureux du tout ce que Hydro-Québec n’ait pas exploré plus avant et plus rapidement la possibilité de développements sur les rivières de la Baie James.
«Les approximations qu’on nous donne à ce sujet date de 1963-64. Je ne suis pas du tout certain que des aménagements aussi considérables que ceux de la Baie James se seraient révélés plus économiques et plus rentables, mais nous aurions eu à tout le moins un point de comparaison.»
Le gouvernement a cédé aux instances d’Hydro-Québec pour trois raisons que l’entreprise d’État invoquait elle-même pour justifier sa demande. Pour elle, le développement de Churchill Falls:
- Constitue de toutes les possibilités, celle qui permet de satisfaire à la demande d’électricité dans la période 1972-76 ;
- Constitue de toutes les possibilités celle qui permet de produire l’électricité au meilleur prix pour la période 1972-1976 ;
- Évite à Hydro d’avoir à emprunter dans cette période des sommes variant entre $400 et $700 millions pour exploiter d’autres sources d’énergie.
(Note : Il est ironique de constater en rétrospective que ce contrat tant décrié par le gouvernement Johnson à l’époque ait tourné aussi nettement à l’avantage du Québec ).

Logo d’HydroQuébec. Image libre de droits.
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