Consommation des Québécois

Consommation des Québécois en 1979

Du lapin sur la table

Le marché du lapin est en train de s’organiser, surtout dans la région de Québec. Jusqu’ici, au moins la moitié des lapins consommés sur nos tables étaient achetés directement à la ferme. La situation doit changer radicalement à partir de la fin de l’année, avec l’entrée en vigueur de la nouvel­ le loi des abattoirs. C’est pour­ quoi un groupe de producteurs de la région de Québec a pris les devants, et a fondé l’Abattoir coopératif de lapins de Québec, qui ramasse en camion les bêtes prêtes pour le marché, sur un territoire qui s’étend jusqu’au Témiscouata et à la Beauce. Il existe trois autres abattoirs de lapins dans la province, et on estime qu’en tout 300,000 à 400,000 lapereaux y laissent leur vie en un an.

Avec ceux qui sont tués à la ferme, cela dépasse le demi-million. C’est peut-être encore un marché marginal, mais ça commence à compter.

Comme directeur de l’abattoir coopératif de St-Apollinaire, M. Benoit Boulanger s’emploie à dissiper les préjugés entretenus par les Québécois, qui en général ignorent les vertus de cette vian­de recherchée.

Mythe 1 ce sont les groupes ethniques, les Néo-Canadiens, qui sont des mangeurs de lapins. La clientèle est au contraire assez large, dans tous les magasins Cooprix, dans plusieurs chaînes d’épiceries, chez les boucheries spécialisées et même les bouche­ries de quartiers.

Mythe 2 — Il faut faire faisander le lapin , comme le lièvre. M. Boulanger souligne que le lapin a une viande blanche, contraire­ment au lièvre, qui a une viande rouge. Il n’est pas question de la faisander. Parce qu’elle ne contient à peu près pas de cholesté­rol, c ’est la viande de demain, selon M. Boulanger.

Mythe 3 — manger du lapin, c’est surtout sucer des os. Là encore, le public confond lièvre et lapin . Les os du lapin ne forment que sept pour cent de sa car­casse. Elevé en cage, comme les volailles modernes, le lapin n’a pas les raisons du lièvre de n’a­voir que la peau sur les os. On compare parfois le goût du lapin avec celui de la volaille, dont on adapte même les recettes. La recette classique du poulet au miel, adaptée au lapin, est la plus populaire des «recettes de la semaine» distribuées dans les magasins Coop com m e effort de promotion de la viande de lapin.

Mythe 4 — c’est une viande trop cher. Le lapin n’est évidemment pas bon marché, mais pas plus cher qu’un rosbif. Les prix se maintiennent entre $2.29 à $3 la livre, avec des ventes – promotion à $1.98, occasionnellement. Les efforts de regroupement des producteurs pourraient réussir à faire baisser les coûts de produc­tion, par des races stabilisées et des moulées à meilleur rende­ment.

Pour du bœuf moins cher Dans un livret intitulé «Maximisez votre dollar bœuf, qui est envoyé aux consomma­teurs sur demande, le Centre d’information sur le bœuf (515 Viger, Montréal H2L 2P2) affir­me qu’on peut épargner jusqu’à 17 cents au dollar sur le prix du rosbif, en réduisant la tempéra­ture de cuisson. On indique aussi comment épargner de $2 à $3 sur un rôti de 6 livres, en le divisant soi-même en rosbif et en bifteck.

Le café

On peut s’attendre d’ici un mois à des hausses de 15 cents la livre sur le café, et à des hausses de deux cents à deux cents et dem ie l’once sur le café soluble. Ce serait la septième hausse depuis un an, et cela totalise ra it 85 cents en un an.

Dans son numéro d’octobre, Consumer Reports étudie les cafés solubles, et ce sont les ca­fés déshydratés par le froid (freeze dried) qui sortent bons gagnants, occupant neuf des dix pre m iè re s places. La seule exception : Nescafé régulier.

Le mensuel américain ne manque pas de nous faire la leçon sur la toxicité de la caféine, soulignant en passant que le thé n’est pas meilleur de ce point de vue (50 milligrammes par tasse, en comparaison de 60 milligrammes pour le café). Même le cho­colat des enfants n’est pas exempt de matière toxique, le théobromine, un stimulant sem­blable à la caféine.

Que reste-t-il à boire? Le lait et l’eau claire, car les colas contiennent jusqu’au tiers de la caféine du café.

L’eau claire

Ceux qui veulent se familiariser avec l’hygiène naturelle, théorie des combinaisons ali­mentaires heureuses (fruits et noix, légumes verts et protéines) et des combinaisons malheureuses (protéines et farineux), théorie de l’eau claire comme seule boisson acceptable à l’homme, et du jeûne comme traitement des maladies, peuvent s’inscrire au troisième congrès annuel de la Société d’hygiène naturelle du Grand Montréal, qui aura lieu dimanche le 21 octobre 1979, de 8 heures à 19 heures.

Cela se passera au sous-sol de l’église Notre-Dame du Sacré-Cœur, rue Édouard, à Ville La­salle, entre la 5e et la 6e avenue. Pour plus de renseignements, on peut téléphoner à la présidente, Marie Couture, à 366-1525, ou encore à 665-2193.

Cette semaine

Le prix des oranges et des pamplemousse basse graduellement, à mesure qu’arrivent les nouvelles récoltes. D ’ici une se­maine ou deux, les oranges du Mexique viendront se joindre aux Sunkist de Californie et aux Outspan d’Afrique du Sud. En suite, ce sera la Floride. Quant aux raisins, nous en avons 11 mois par an, passant d’un pays producteur à un autre, de la Californie au Chili et à l’Afrique du Sud.

Nous recevons en ce moment des poivrons du Texas, qui seront suivis de ceux de la Floride.

Les augmentations qu’on attendait dans le bœuf sont retardées par la résistance des consommateurs, qui ont pu se contenter ces dernières semaines de porc et de volailles à prix de promotion.

(La Presse, 17 octobre 1979).

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Lièvre de la ville de Mont-Royal. Photo de GrandQuebec.com.
Lièvre de la ville de Mont-Royal. Photo de GrandQuebec.com.

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