Économie en vrac

Début du club Montréal

Début du club Montréal

Début du club Montréal

Le club Montréal de la ligue internationale fait un beau début dans la métropole du Canada. Quelques scènes qui ont marqué l’ouverture de la saison de baseball à l’immense stade du club Montréal

Vingt-deux mille cinq cents personnes venant de tous les points de Montréal et des localités environnantes se sont rendus samedi, le 5 mai 1928, au nouveau parc de baseball angle des rues Ontario et Delorimier, et vingt-deux mille cinq cents personnes sont ensuite retournées chez elles à la fin de l’après-midi, contentes, satisfaites, enthousiasmées, car elles avaient vu le club Montréal battre le Reading par 7 à 4.

Trois puissantes attractions : l’inauguration du Stade, l’ouverture de la saison de baseball et une belle température d’été avaient attiré les foules dans la partie Est. Il y avait douze ans, c’est-à-dire, depuis 1916, que la métropole du Canada n’avait pas de club faisant partie d’une grande ligue, et la population était affamée de baseball. Peu après le dîner, les fervents de sport commencèrent à se diriger vers le nouveau Stade. Ils arrivaient là à pied, en tramways, en automobiles, ils arrivaient de tous côtés. C’était une foule énorme, qui s’engouffrait constamment dans le colossal édifice, passant par ses douzaines de tourniquets. C’était un flot incessant, continuel, qui se déversait dans les innombrables rangées de gradins en béton. Vers les trois heures, les immenses estrades étaient absolument remplies du haut en bas. Il y avait 22 mille 500 personnes, la foule la plus nombreuse jamais vue à un spectacle payant à Montréal.

Pendant que le public arrivait, les joueurs de Montréal, dans leur coquet costume blanc avec casquettes et bas bleu marines et rouge pratiquaient sur le terrain, de même que leurs adversaires de Reading. Le Union Jack et des drapeaux portant les noms des huit clubs de la ligue internationale flottaient au vent pendant que les airs enlevants de la musique des Grenadiers Guards jetaient la joie et l’entrain parmi les spectateurs.

Avant de commencer la joute, les deux clubs précédés des musiciens, dans leur éclatant uniforme rouge, firent une parade autour du terrain et se rendirent au grand mat où le drapeau anglais fut hissé.

Le maire de Montréal, M. Camillien Houde, presque tout le conseil municipal et une foule de personnages distingués qui étaient les invités du club, occupaient les sièges dans les loges. L’on pouvait voir autour du losange tout ce que la métropole du Canada compte de fervents de sport.

À 3 h. 30, M. John Conway Toole, président de la ligue internationale, qui occupait un siège dans la loge de M. Athanase David, président du club, lança la première balle. Bob Shawkey, vétéran des Yankees de New York qui porte maintenant les couleurs du Montréal, entra dans la boite pour le club local et la joute commença pendant que des douzaines et de douzaines de photographes prenaient des vues des joueurs et de la foule.

On peut dire que le 5 mai 1928 restera une date mémorable dans les annales du sport à Montréal. Ce sera la date de l’inauguration du plus vaste et plus moderne stade de la métropole et celle du début du club de baseball Montréal chez lui, après une absence de douze ans.

La popularité de baseball a été démontrée d’éclatante façon alors que les 22,500 personnes sont accourues de tous les points de la ville pour voir les deux équipes rivales à l’œuvre. La victoire du club local a soulevé un enthousiasme de bon aloi et qui laisse prévoir que le grand sport américain sera aussi populaire ici l’été que le hockey l’est l’hiver.

La foule a pu constater que le gérant Stallings a réussi à former une bonne équipe. Le lanceur Shawkey a été invincible samedi. À la deuxième manche, alors qu’il est allé au bâton pour la première fois, on lui a présenté un énorme bouquet d’American Beauties. Gaudette, le joueur franco-américain qui joue au centre du champ s’est révélé une étoile de première grandeur. Il a retiré six des frappeurs adversaires, en saisissant la balle au vol, parfois une longue course. Il a été très effectif et fort brillant. Il est devenu très populaire. Ajoutons qu’il a fait un hit et un point.

Le stade, dont on a fait l’inauguration samedi, possède d’immenses estrades, solides et confortables, qui peuvent contenir des multitudes. L’extérieur n’est pas encore terminé, mais les travaux à l’intérieur sont complétés. Ce stade est ce qu’il a de plus moderne.

Le terrain n’est pas encore parfait, mais il convient de dire qu’il est en bien meilleur état qu’on aurait pu le soupçonner après les pluies et les averses que nous avons eues ces derniers temps.

(C’est arrivé le 5 mai 1928).

stade Delorimier

Le stade Delorimier en 1933. Photo : N. M. Hinshelwood. Image du domaine public.

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