Du huard au polar
Après le huard venu remplacer en 1987 le papier monnaie, c’est maintenant au tour de l’ours polaire d’annoncer la mise au rancart du billet de deux dollars.
Depuis hier (le 19 février 1996), la nouvelle pièce bicolore de deux dollars, frappée à l’image d’un ours polaire, est en circulation à travers le pays.
La Monnaie canadienne a frappé quelques 60 millions de pièces. On mettra en circulation aussi 300 millions supplémentaires de dollars en argent sonnant. On les mettra à la disposition du public d’ici un an et demi.
Le fait de troquer le papier-monnaie pour le métal fera épargner au trésor public 250 millions de dollars au cours des 20 prochaines années. Cela selon les calculs du gouvernement fédéral.
La durée d’utilisation moyenne du papier-monnaie est d’environ une année. Alors qu’une pièce peut circuler une bonne vingtaine d’années.
Le nouveau deux dollars est la première pièce bimétallique mise en circulation au Canada. Le contour est de nickel et son centre fait de cupro-aluminium est de couleur bronze. Il est de plus grande taille que le huard et pèse 7,3 grammes.
L’effigie de la reine Élisabeth II figure sur une face et un ours polaire, sur l’autre. C’est le peintre canadien Brent Townsend qui a exécuté le dessin de l’ours.
Durant le lancement officiel de la nouvelle pièce, des manifestants de Greenpeace sont venus rappeler que l’ours polaire n’était pas visé par le projet de loi fédéral portant sur les espèces menacées, présentement à l’étude. Greenpeace dit craindre que la pièce de 2$ survive à l’espèce elle-même.
(Cela se passait le 19 février 1996).
Toponyme de Huard et lac aux Huards
Le terme spécifique Huard, au singulier ou au pluriel, sert à identifier plus de 50 lacs du Québec, avec, selon les cas, les particules du/des, au/aux ou les qualificatifs Grand/Petit. Il s’agit parfois d’un anthroponyme mais le plus souvent d’un oiseau très répandu sur le territoire québécois, le huard (un huart), dont on retrouve deux espèces, le huard à collier (Gavia immer) et le huard à gorge rousse (Gavia stellata). De la famille des gavidés, il a un bec droit, il a un bec droit et très pointu, des doigts palmés et se nourrit de petits poissons, de crustacés ou d’autres organismes aquatiques. En France, on donne le nom de huard au pygargue, grand rapace diurne aussi appelé aigle de mer.
Le terme dérive du terme huer, dans le sens de crier, et remonte au XIVe siècle. Au Québec, le huard est appelé communément le plongeon. Les deux espèces québécoises de huards ont un répertoire vocal varié et une voix puissante ; souvent ces oiseaux émettent un log cri lugubre et plaintif.
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Ce toponyme désigne, entre autres, deux lacs de la région de la Haute-Gatineau, le lac aux Huards et le Petit lac aux Huards. Le plus grand s’étend sur 2,5 km carrés et contient de nombreuses îles et baies ; il se déverse dans le second à travers un marécage et aliment la rivière Lesueur, affluent de la Gatineau. Bien qu’officialisé en 1963, Lac aux Huards était en usage antérieurement, comme en témoigne une carte régionale de 1926.
On utilise les toponymes Lac Bourke-White, Grand lac Patry et Lac Loon (traduction anglaise de Huard) pour désigner le plus grand des deux lacs. Alors que l’on nomme parfois l’autre Lac Junior et Petit lac Loon. Depuis 1985, l’image du huard à collier est frappée sur l’envers du dollar canadien. Cette pièce de monnaie est alors communément appelée « huard » ou « loony », selon l’appartenance linguistique.
