France bannit l’amiante
Si la décision de la France de bannir la grande majorité des produits contenant de l’amiante s’étend à tous les pays de la Communauté européenne, le Québec pourrait perdre jusqu’à 15 % de ses ventes en Europe, ce qui constituerait un «dur coup» pour l’industrie québécoise.
Dans un geste – surprise, en se basant sur une étude réalisée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, le gouvernement français a en effet annoncé qu’il interdisait la fabrication, l’importation et la mise en vente de produits contenant de l’amiante à partir de janvier prochain.
Seuls certains produits sont exclus du décret : les garnitures de freins et les vêtements ignifugés des pompiers.
Des 500 000 tonnes d’amiante que produit annuellement le Québec – qui se situe au second rang de la production mondiale – 25 000 à 30000 étaient vendues à la France jusqu’à maintenant. Mais le problème ne réside pas dans ces chiffres, croient les barons de l’industrie de l’amiante au Québec, qui emploie 2500 travailleurs.
« Si on perd l’ensemble des pays de la CEE (dont huit ont déjà banni l’amiante), c’est 22% de mes ventes perdues », explique Jean Dupéré, président de LabChrysotile, une compagnie qui possède quatre des cinq mines d’amiante au Québec.
(Texte publié dans La Presse le 4 juillet 1996)
Lire aussi :
