Woonerf Saint-Pierre

Woonerf Saint-Pierre

Woonerf Saint-Pierre : Une démarche citoyenne réussie. Métamorphose d’une zone asphaltée en un lieu de vie verdoyant

Créer un véritable îlot de fraicheur, un « poumon vert » dans l’emprise du collecteur Saint-Pierre, voilé un projet rassembleur pensé avec et pour les citoyens du Sud-Ouest de Montréal. Leur participation enthousiaste et leur souhait de collaborer activement à l’embellissement de ce nouveau ilot de vie dans le quartier Saint-Henri ont contribué à nourrir la démarche et à bonifier le contenu de l’esquisse florale du projet.

Le woonerf Saint-Pierre est un modèle original d’infrastructure urbaine. Il s’inspire du woonerf hollandais qui s’applique à des rues conviviales où l’on peut en toute sécurité s’asseoir, jouer, circuler à vélo ou y accéder en voiture. L’arrondissement a élaboré un plant d’entretien afin d’assurer la pérennité de ce nouveau noyau.

L’emprise du collecteur Saint-Pierre : un ilot de chaleur urbain

Anciennement, coulait sur le site la Petite-Rivière-Saint-Pierre, canalisée au fil des ans pour la collecte des eaux usées. Cette infrastructure souterraine a marqué la trame urbaine, laissant une longue bande linéaire qui s’est transformée avec le temps pour s’adapter aux usages.

Aujourd’hui, le collecteur Saint-Pierre, situé dans cet ancien quartier industriel, est une ruelle asphaltée sans fonction utilitaire définie, qui sert principalement d’aire de stationnement pour les résidents et de lieu de passage automobile. Il s’agit d’une zone déstructurée, dénudée de tout couvert végétatif, dont la surface est imperméable.

Aménagement du site – contraintes :

  • Présence d’importantes infrastructures souterraines
  • État avancé de dégradation du site
  • Accueil mitigé de la part des résidents envers le projet de transformations, dû à la perte d’espaces de stationnement pour les résidents et la nécessité de conserver l’accès aux cours arrières.

Objectifs :

  • Transformer un ilot de chaleur en un espace convivial et verdoyant ;
  • Favoriser la mixité des usage (vélo, marche, activités de détente, loisirs et agriculture urbaine) ;
  • Limiter la circulation automobile tout en conservant l’accès aux cours arrière ;
  • Améliorer la qualité de l’air, la santé, le milieu de vie et le sentiment de sécurité des résidents ;
  • Faire du woonerf un projet collectif ;
  • Requalifier et restructurer l’espace urbain ;
  • Donner une nouvelle vie aux deux parcs de quartier en les unissant par un nouveau corridor vert.

Une démarche participative – un premier contact :

Une première rencontre réunissant une trentaine de citoyens venus exprimer, d’une part leurs appréhensions face à la transformation de cet espace utilisé comme stationnement, mais également leurs atteintes envers le projet. Les commentaires étaient nombreux et pertinents :

  • Améliorer la qualité de l’air ;
  • Utiliser des vignes pour rafraichir ;
  • Considérer les besoins des personnes à mobilité réduite ;
  • Songer à des mesures d’apaisement de la circulation ;
  • Voir à la propreté des sites ;
  • Prévoir le déneigement.

Des idées qui font du chemin :

Une quarantaine de citoyens, dont la moitié étaient présent à la première rencontre, ont participé à une consultation publique sous forme d’ateliers. À partir de deux scénarios, les citoyens se sont exprimés sur différents aspects du projet. Après avoir identifié leur lieu de résidence, ils devaient indiquer leur intérêt à participer à l’œuvre collective en aménageant leur cour arrière. Par la suite, à l’aide d’un dessin représentant un arbre, ils avaient la possibilité de créer le nouvel  espace de vie et d’identifier leurs besoins. Ils pouvaient aussi trouver un parcours et se prononcer sur la largeur ou le revêtement  privilégié. Enfin, les citoyens ont identifié les ambiances et les activités qu’ils souhaitaient voir dans le futur woonerf.

De cette démarche de consultation citoyenne de nombreuses suggestions ont été retenues et intégrées au projet :

Sécurité – vitesse : Limitation de la vitesse et de la circulation automobile grâce à l’utilisation de matériaux tels le gazon renforcé et poussière de pierre stabilisée, ainsi que la disposition des arbres sur le parcours qui rendent impossible la vitesse.

Sécurité – éclairage : Le système d’éclairage du site contribuera à supprimer les coins obscurs. De plus, les luminaires ont été sélectionnés en fonction des critères d’économie d’énergie.

Conservation des voies d’accès : Les résidents pourront accéder aux cours arrière grâce à deux voies d’accès intégrées au projet.

Augmentation des espaces dégagés : La distance entre les arbres a été réduite afin d’offrir plus d’espaces dégagés et de plus grande dimension. Ces espaces seront dédiés aux activités libres et à la détente.

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Matériaux et dimension des sentiers : Diminution de la largeur du sentier afin de prioriser la présence du piéton; utilisation de gazon renforcé, de poussière de pierre stabilisée de couleur pâle et de vignettes afin de diminuer l’effet d’activité publique.

Entretien et propreté des lieux : L’entretien du woonerf et son déneigement seront réalisés par l’arrondissement. La métamorphose du site en un espace structuré et verdoyant contribuera à améliorer la propreté des lieux.

Modification de la géométrie : Optimisation de la sécurité et amélioration de la visibilité par la modification de la géométrie de l’intersection des rues Saint-Rémi et Saint-Ambroise, ainsi que de la courbe de la rue Saint-Ambroise.

Mobilier urbain (phase 2) : Le choix de mobilier urbain tient compte des critères d’accessibilité universelle. De plus, des fontaines à boire seront installées à quelques endroits sur le site.

Agriculture urbaine (phase 3) : Le parc du Lac-à-la-Loutre doublera sa superficie et accueillera une zone pour l’agriculture urbaine.

Choix d’activités : L’espace privilégiera les activités libres comme le tai-chi, le soccer, le yoga, etc. Les contraintes d’espace ne favorisent pas l’installation d’équipements sportifs. Par contre, certains équipements sont accessibles dans d’autres parcs situés à proximité du woonerf.

Les différentes phases du projet :

La première phase du projet a débuté à l’automne 2011 par la démolition de la surface de béton et s’est poursuit au printemps 2012 par la construction du woonerf.

Dans la seconde phase, en 2013, l’arrondissement installera le mobiliser urbain sur le site et, enfin en 2014, le site accueillera un espace d’agriculture urbaine.

La végétalisation intensive du site et l’installation de surfaces non traditionnelles : des stratégies d’aménagement qui favorisent la diminution de la circulation automobile et une réappropriation du site par la communauté.

Le remplacement des surfaces asphaltées par de la végétation : une mesure favorable à la création de fraicheur en milieu urbain, l’amélioration de la qualité de l’air et de la qualité de vie pour les citoyens riverains.

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Woonerf Saint-Pierre dans le quartier Saint-Henri. Photo : © GrandQuebec.com.

Gestion environnementale :

Réaménager le collecteur permettra le verdissement du site et donc l’amélioration de la qualité de l’air, une gestion durable des eaux de pluie et un gain en fraîcheur :

  • Perméabilité des surfaces (gazon alvéolé renforcé et poussière de pierre stabilisée) ;
  • Stratégie de drainage qui permettra de gérer les eaux de ruissellement sur le site ;
  • Amélioration de la qualité de l’air et diminution de la température par la plantation massive de végétaux ;
  • Stratégie végétale qui permettra une diversification des espèces ;
  • Lutte aux ilots de chaleur urbains par la diminution de l’indice de réflectance (IR) des matériaux (albédo). La création de zones ombragées et la plantation d’arbres et de plate-bandes ;
  • Espace d’agriculture urbaine.

Coût du projet : Le budget total est de 1,9 M$, dont 707 000$ en provenance du gouvernement du Québec. En plus 1 193 M$ investi par l’arrondissement du Sud-Ouest.

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Woonerf Saint-Pierre. Photo : © GrandQuebec.com.

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