Inquiétant trou dans la couche d’ozone au dessus de l’Arctique
Un rapport de la NASA donne raison aux Canadiens
Les scientifiques canadiens avaient observé il y a deux ans un trou dans la couche d’ozone, au-dessus de l’Arctique, mais leurs confrères américains avaient mis en doute la justesse de leurs observations. Un rapport, publié par la NASA semble aujourd’hui donner raison aux canadiens, reconnaissant que la situation est grave.
Les environnementalistes s’inquiètent des résultats de cette étude laissant entendre qu’un trou dans la couche d’ozone, au-dessus de l’Arctique et des latitudes moyennes de l’hémisphère Nord, soit probablement en train de s’agrandir.
« Il appert que le phénomène soit à se produire au-dessus de la tête des Canadiens, de dire Robin Round, de Friends of Earth. Nous pouvons nous attendre à une hausse marquée de l’incidence des cancers de la peau au cours de dix prochaines années ».
M. Round a demandé à Ottawa d’interdire d’ici 1995 tous les produits chimiques provoquant la destruction de l’ozone, soit deux ans plus tôt que le programme d’élimination prévu par les autorités fédérales.
« Tout le monde devrait s’inquiéter de ce phénomène », de dire Michael J. Kurylo, directeur des projets de recherche en haute atmosphère de la NASA.
« Nous constatons que les conditions sont propices à la destruction de l’ozone de l’atmosphère. Cette couche est dans un état beaucoup plus pitoyable que nous l’avions cru ».
M. Kurylo a précisé que des instruments, à bord d’avions et de satellites, ont mesuré des niveaux de monoxyde de chlore, un produit chimique artificiel, allant jusqu’à 1,5 partie par milliard, soit les niveaux les plus élevés jamais enregistrés.
Il a ajouté que les niveaux de chlore et de brome relevés lors de ces recherches démontrent qu’il est possible que la couche d’ozone s’amincisse de 30%, cet hiver, au-dessus de l’hémisphère Nord, dépendant des conditions climatiques.
Quant à Greenpeace, elle réclame une interdiction immédiate de tous les produis chimiques détruisant l’ozone.
« Il est horrible de croire qu’il faudra une épidémie de cancers de la peau pour inciter le gouvernement canadien à interdire les CFC », remarque Sarita Srivastava.
Les chlorofluorocarbones (CFC), qui sont depuis longtemps utilisés dans les systèmes de conditionnement d’air et de réfrigération lorsqu’il s’échappent, s’élèvent dans la haute atmosphère, détruisant l’ozone par réaction chimique.
La couche d’ozone protège la vie terrestre des effets dangereux des rayons ultraviolets du Soleil. L’exposition aux ultraviolets peut provoquer des cancers de la peau, des cataractes et endommager le système immunitaire de l’organisme. Elle peut également nuire aux récoltes et à la vie marine.
On estime qu’une réduction d’un pour cent de la couche d’ozone pourrait se traduire par une hausse de 4% des cancers de la peau.
(Cette triste nouvelle date du 4 février 1992).

À lire également :