Les tourbières

 Les tourbières au Québec

Les tourbières sont des milieux complexes où le climat et la circulation de l’eau provoquent l’accumulation de matières organiques, sous forme de tourbe, plutôt que la décomposition de ces matières.

Au fils des saisons, des siècles et des millénaires, des matières humides s’accumulent en se décomposant. Un sol mal drainé favorise alors l’apparition de tourbières. À la suite de la dernière ère glaciaire, des tourbières se sont formées à partir des dépôts de la mer de Champlain dans les Basses-Terres du Saint-Laurent. Souvent négligés, sinon maltraités, ces écosystèmes tourbeux ont une grande et essentielle capacité de filtration.

La nappe phréatique affleurante en augmente la saturation en eau et le manque d’oxygène, gênant l’activité des micro-organismes décomposeurs. Ces milieux humides possèdent une grande valeur écologique. On connaît deux principaux types de tourbière : les tourbières ombrotrophes, aussi appelées bogs, et les tourbières minérotrophes ou fens. Ces dernières sont alimentées par des eaux fortement minéralisées provenant des sols avoisinants. Les bogs reçoivent une faible quantité de minéraux par le biais des précipitations et des particules transportées par le vent.

Autour de l’embochure de la Moisie, la côte est entourée de bogs à faible diversité végétale. Un pH acide favorise la croissance dominante de sphaignes en association avec des lichens, des éricacées, des épinettes noires ou des mélèzes. L’aptitude de certaines plantes à capter les minéraux de leur régime insectivore plutôt que de les tirer du sol constitue un avantage dans les tourbières ombrotrophes. C’est le secret des nombreuses plantes carnivores qu’on y observe, entre autres, la sarracénie pourpre et le rossolis.

Environ 30% de la production québécoise de tourbe provient de la Côte-Nord. Principalement utilisée en horticulture, la tourbe « blonde » de la région est reconnue pour sa qualité supérieure. En plus de l’exploration commerciale, l’expansion domiciliaire a entraîné le drainage d’importantes superficies de tourbières dans le secteur de Sept-Îles. La tourbe s’accumule au rythme de quelques centimètres par siècle, les surfaces ramassées par les exploitants représentent au mot plusieurs milliers d’années d’accumulation. Des recherches ont été entreprises pour éviter la perte prévisible de l’écosystème par une commercialisation outrancière et pour la restauration des tourbières déjà menacées.

Dans le contexte, on ciblera des tourbières peu dégradées que l’on soustraira à l’exploitation commerciale et aux autres abus, tout en sensibilisatnt la population à la valeur attachée à sa conservation. Voilè l’objectif que la Corporation de protection de l,environnement de Sept-Île s’est fixé par rapport à la plaine de Cherckley, une tourbière de 344 hectares dans la région côtière à priximité de Sept-Îles. Ce bog non structuré est pourvu de nombreuses mares plus ou moins arrondies. Le voisinage de marais salés et du golfe du Saint-Laurent, jumelé à ces mares et à un petit lac, en ont fait un lieu de rassemblement prisé par l’avifaune. Des centaines de canards et des dizaines de bernaches du Canada nichent dans la tourbière ou s’y arrêtent au cours de la migration. Les démarches en cours visent l’obtention du statut d’ aire de concentration d’oiseaux aquatiques pour la tourbière.

À Saint-Prime, on trouve une rue de la Tourbière.

Tourbière
Une tourbière. Photographie de GrandQuebec.com.

1 réflexion au sujet de « Les tourbières »

  1. Bonjour amis québecois

    Avez-vous des documents sur l’exploitation de la tourbe au Québec, sur la vie des tourbiers, leurs
    coutumes, leurs techniques etc
    Je suis doctorante à l’Université de Valenciennes dans le Nord de la France
    Cordialement

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