Mont Félix-Antoine-Savard dans le parc des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie
Mont Félix-Antoine-Savard, ce sommet se compose de deux pics atteignant respectivement 894 et 910 m d’altitude. On le retrouve au cœur du parc des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie, dans l’arrière-pays de Charlevoix.
La montagne se situe au confluent des rivières des Martres et Malbaie, dont il domine les vallées d’au moins 600 m. Des sentiers courent sur les lignes de crête, permettant l’observation du magnifique paysage environnant.
La Commission de toponymie a honoré l’œuvre de monseigneur Félix-Antoine Savard (1896-1982) en nommant ce mont. Né à Québec, son enfance et sa jeunesse se déroulent au Saguenay où il devient prêtre en 1922. Curé fondateur de la paroisse de Saint-Philippe, à Clermont, il s’installe dans Charlevoix en 1927. Il y reste ensuite pendant quinze ans, desservant les camps de bûcherons de la rivière Malbaie. Pendant la crise économique, il a contribué activement à la colonisation de l’Abitibi.
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En 1937 paraissait son célèbre « Menaud, maître-draveur », qui connaîtra cinq versions différentes. Le choix de ce sommet n’est pas sans rappeler le farouche combat de son héros pour sauver sa montagne. Monseigneur Savard était membre de la Société royale du Canada (1945) et de l’Académie canadienne-française (1954). Ce dernier organisme a pris le nom d’Académie des lettres du Québec en 1992. Il a obtenu le Prix du Gouverneur général du Canada en 1959, pour Le Barachois, et le prix Athanase-David, pour l’ensemble de son œuvre, en 1968.
Amoureux de la littérature classique et profondément ancré dans les traditions, monseigneur Savard a recueilli contes et légendes, devenant cofondateur des Archives de folklore de l’Université Laval et doyen de la Faculté des lettres, où il a enseigné de 1941 à 1964. À sa retraite, il a mis sur pied la papeterie Saint-Gilles, qui fabrique un papier parchemin destiné aux beaux mots de la langue. Sa vie a été fortement imprégnée de Charlevoix, pays qu’il a adopté et dépeint dans ses poèmes et ses romans. Pédagogue au charisme exceptionnel, il a marqué un grand nombre de jeunes esprits qui ont ensuite influencé la conscience culturelle et politique des Québécois.