Ecologie et environnement

Incendie du dépotoir de pneus

Incendie du dépotoir de pneus

Tout le dépotoir de pneus de Saint-Amable brûle

L’épée de Damoclès qui pendait depuis des années au-dessus de la population de cette petite ville, à 20 kilomètres à l’est de Montréal, est tombée hier, le 17 mai 1990 : le feu a éclaté dans le plu gros dépotoir de vieux pneus de la province du Québec.

Éric Delisle, 19 ans, un employé qui travaillait au dépotoir, a dit qu’il a le premier donné l’alerte, vers 15 heures 10. Il a déclaré que les flammes faisaient déjà rage quand il les a aperçues, à peu près au milieu du dépotoir.

Les camions de pompiers sont rapidement arrivés sur les lieux, suivis par des bulldozers et des pelles mécaniques. Les premières équipes ont creusé des tranchées autour du brasier, mais les flammes les ont franchies.

Des avions-citernes CL-215 des Forces armées canadiennes ont été appelés en renfort, mais les pompiers ont décidé de ne pas y avoir recours. Les tonnes d’eau, larguées sur le terrain, auraient pu contaminer la nappe phréatique. Des pompiers se sont dit déçus que l’arrivée des avions ait interrompu leurs propres efforts.

À 20 heures 30, M. Doyon et les fonctionnaires des ministères de l’Environnement du Québec et du Canada ont dressé un constat d’échec. «Nous essayons maintenant d’éviter que les flammes rejoignent le bois de Varennes, a dit le maire. C’est à peu près tout ce que nous pouvons faire».

Les autorités n’avaient toujours pas évacué la population, hier soir. Un porte-parole d’Environnement Canada, Vincent Martin, a expliqué que les analyses préliminaires de la fumée retombant au sol indiquaient qu’il n’y avait aucun danger immédiat.

«Toutes les mesures montrent que les concentrations de produits dangereux sont sous le seuil de détection», a-t-il dit. Pour l’instant, il n’y a pas de problèmes pour la santé et la sécurité des citoyens.

Le pire a été évité grâce à la direction et à la force des vents qui soufflaient d’est en ouest, de 30 à 40 kilomètres à l’heure. L’immense panache de fumée noire, visible de Montréal, s’élevait à une altitude d’environ 600 mètres.

Plutôt que de retomber sur Saint-Amable, une ville semi rurale de 5 000 habitants, la fumée survolait Varennes, où on a demandé aux gens de fermer les fenêtres de leurs maisons, – puis, l’est de Montréal. Elle se dissipait ensuite à l’est de Laval et rejoignait des communautés aussi éloignées que Saint-Eustache, au nord-ouest de Montréal.

Des études montrent que les pneus dégagent des gaz nocifs en brûlant, notamment des dioxines, des furannes et des HAP. Les feux de pneus laissent aussi un résidu huileux sur le sol, qui peut contaminer les eaux de surface et les eaux souterraines.

Le propriétaire des lieux, Jean-Paul Misrault, a cependant affirmé qu’il était convaincu que l’incendie était d’origine criminelle. «Le feu est parti bien trop raide pour que ce soit une bagatelle», a-t-il dit.

La population de la Rive-Sud a connu un autre incendie majeur, en août 1988, lorsqu’un entrepôt de barils de BPC a brûlé, à Saint-Basile-le-Grand. Cet incendie avait entraîne l’évacuation de 3500 personnes pendant deux semaines.

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1 commentaire

  1. Jean-Pierre Bonin dit :

    Les Forces armées canadiennes n’ont jamais eu d’avions pompiers. Ces avions appartiennent au SAG Services aériens gouvernementaux (Gouvernement du Québec.

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