Les eaux du Québec

Rivières de l’Outaouais

Rivières de l’Outaouais

Quelques-unes des rivières, rapides, chutes, ruisseaux de la région de l’Outaouais

Rivière Tomasine

Cours d’eau de 12 km de long situé à l’extrémité sud-ouest de la réserve faunique La Vérendrye et qui constitue la ligne de séparation entre la réserve et la ZEC Bras-Coupé-Désert. Sur les cartes topographiques, lac et rivière se confondent, aucune ligne n’étant définie entre le lac, identifié au nord, la rivière et les lacs du Pont localisés au sud du cours d’eau. Ces derniers, aussi connus sous les variantes Upper Bridge Lake et Lower Bridge Lake, sont situés de part et d’autre d’un pont qui enjambe la rivière à son point de rétrécissement maximal. Alimenté par plusieurs petits lacs des terres avoisinantes, le plan d’eau se déverse dans les lacs Rond et Désert, sur le territoire de la ZEC et là, dans la rivière Gatineau. La signification de Tomasine, mot algonquin, varie selon les auteurs. Pour certains, il tire son origine de tangasin, toucher le fond rocheux, de tang, toucher et asin, roche. Pour d’autres, dont le père G. Lemoine, il s’agirait de tomasin, le rocher ou la roche de Tom, de tom, Tom et asin, rocher. Dans son rapport de 1894 sur l’exploration de la région de l’Outaouais supérieur, l’arpenteur Henry O’Sullivan indique le toponyme Rivière Tomasine et le lac du même nom.

Ruisseau de la Brasserie

Ce bras de la rivière des Outaouais, d’une longueur de 3,5 km, forme l’île de Hull en amont de l’embouchure de la rivière Gatineau. Il circonscrit en fait le centre-ville de Gatineau. Sous le Régime français, les explorateurs le nommèrent Chenal du Nord. Après l’arrivée de colons américains, il fut connu sous le nom de Brigham Creek, car le ruisseau traversait la ferme Columbia qui était dirigée par Thomas Brigham, beau-frère de Philemon Wright. Il fut aussi désigné sous le nom de Mill Creek à cause d’un moulin qui se trouvait à la chute située aux environs de la rue Montcalm à Gatineau. Le nom Brewery’s Creek remonte également au début de la colonisation anglaise alors qu’une brasserie fut construite sur ses rives. Le nom actuel du ruisseau est donc une adaptation du toponyme anglais.

Ruisseau du Castor Blanc, Lac du Castor Blanc et Rapides du Castor Blanc

Les rapides du Castor Blanc perturbent le cours de la rivière Gatineau, en Outaouais, à 15 km au nord de Maniwaki et à 30 km à l’ouest de Mont-Laurier. Tout près, en amont, se trouve un ruisseau du nom de Castor Blanc, prenant sa source dans un lac du même nom. Deux hypothèses peuvent expliquer l’origine du toponyme, déjà connu à la fin du XIXe siècle : d’une part, il pourrait évoquer un Amérindien du nom de Joseph Castor Blanc, qui a habité la région ; d’autre part, on y aurait déjà vu et capturé des castors blancs, c’est-à-dire des albinos présentant une absence totale de pigmentation des poils.

Rivière Coulonge

Alimentée par de nombreux lacs et ruisseaux, depuis la réserve faunique La Verendrye, la rivière Coulonge coule du nord au sud sur une distance de 240 km et se déverse dans la rivière des Outaouais, près de Fort-Coulonge. La rivière Coulonge, qui forme plusieurs chutes et cascades, arrose, à son embouchure, la municipalité des cantons unis de Mansfield-et-Pontefract. Un de ses tributaires, la rivière Coulonge Est, coule parallèlement, à l’est, sur une distance de 75 km, avant d’atteindre la rivière Coulonge dans le canton de Pontefract. Le toponyme Coulonge, lequel s’applique également à des chutes, à une municipalité (Fort-Coulonge), à une plage et à une pointe, tous du même secteur, tire son origine de l’intrépide capitaine et explorateur Nicolas d’Ailleboust de Manthet (1663-1709) qui a passé l’hiver, en 1694, dans les environs de l’île aux Allumettes, à l’ouest de Fort-Coulonge, avec une trentaine d’hommes. Pierre-Georges Roy lui attribue le titre de sieur de Coulonge qu’il n’a toutefois jamais porté. Cette affirmation peut s’expliquer par le fait que son grand-père s’appellait Nicolas d’Ailleboust de La Madeleine et de Coulonge. L’arpenteur S. L. Brabazon emploie le toponyme Rivière Coulonge en 1866.

Rapides de la Culbute

À la tête de l’île aux Allumettes, les rapides de la Culbute forment un étroit passage et se situent sur la ligne séparant les cantons d’Île-aux-Allumettes et de Chichester au point de séparation des eaux de la rivière des Outaouais et du chenal de la Culbute. Les voyageurs l’empruntaient en le dénommant Petites Allumettes, car il était deux fois plus court que le chenal des Grandes Allumettes même si le chenal de la Culbute était plus dangereux et comportait des risques de naufrage. L’appellation Culbute peut rappeler le courant des eaux tumultueuses de ce chenal de la rivière des Outaouais et donner l’impression que l’eau cabriole. On relève même sur la carte du canton de Chichester de 1920 le toponyme Chutes Culbutes vis-à-vis ces rapides. Selon un autre hypothèse, il semblerait que les coureurs du bois faisaient rouler ou culbuter leurs ballots de peaux dans la pente descendante du portage de la Culbute. Henderson inscrit Rapide Quelle Butte sur sa carte de 1831. Toutefois, la présence de petites élévations de part de d’autre du rapide a pu lui inspirer cette interprétation graphique particulière. Jadis, une partie de ces rapides qui ont intégré l’ensemble des rapides de la Culbute, étaient nommés Rapides de l’Islet ou Les Locks.

Chutes Dufferin

Chutes Dufferin se dressent au cœur même de la ville de Buckingham, sur le parcours de la rivière du Lièvre. Ce cours d’eau, affluent de la rivière des Outaouais, s’y déverse 6 km plus au sud, à Masson. La compagnie James MacLaren Ltée a érigé, en 1937, un barrage sur le site de ces chutes hautes de 30 m et développant une force de 64 MW. Installée à Buckingham depuis 1864, date à laquelle elle acquiert un premier moulin à bois, la compagnie MacLaren y construit une pulperie en 1902. Il appert que les chutes Dufferin ont été nommées ainsi en l’honneur du marquis de Dufferin, gouverneur général du Canada de 1872 à 1878.

Rapides Enragés

Situés dans les limites municipales de Mansfield-et-Pontefract, ces rapides marquent le cours de la rivière Coulonge, à une quarantaine de kilomètres en amont de Fort-Coulonge, son point de confluence avec l’Outaouais. Dans une vallée étroite et fortement encaissée, la turbulence particulière des rapides a sans doute inspiré leur dénomination. Le nom a été relevé en 1929 sous la forme Ragged Rapids, mais il faut attendre le Répertoire géographique du Québec, en 1969 pour que Rapides Enragés soit inscrit comme toponyme officiel.

Chutes des Jumelles

Les chutes Jumelles sont situées sur le territoire de la MRC de Pontiac et perturbent le cours de la rivière Coulonge Est. À 20 km au sud de cette rupture de pente, la rivière rejoint la rivière Coulonge qui, elle, se déverse 30 km encore plus au sud dans la rivière des Outaouais, à Fort-Coulonge. L’appellation Chutes Jumelles proviendrait simplement du fait que les deux tronçons de la cascade se déversent côte à côte.

Chute du Lion

La chute du Lion est située dans la municipalité du canton de Grand-Remous, dans le nord de la région de l’Outaouais, à 1,5 km au sud du barrage Mercier. Cet ouvrage d’art sur la rivière Gatineau créé le réservoir Baskatong. Passage redoutable de la rivière Gatineau, la chute de Lion, d’une hauteur de 8 m, représentait un obstacle de taille pour les voyageurs. Par conséquent, s’y aventurer équivalait à se jeter dans la queue du lion. Ce toponyme d’origine métaphorique, dont le motif d’attribution relève peut-être de l’imagination populaire, officialisé en 1932, souligne le recours à cette image pour évoquer le danger. On relève de plus les variantes Chute Mannaman (1859), Minnamong, Minnawany, Mal à la Main et Mimamang.

Rapides Manitou

Les rapides Manitou se retrouvent dans la municipalité des cantons unis de Waltham-et-Bryson, dans la MRC de Pontiac. Ces ruptures de pente gênent le cours de la rivière Noire, qui se déverse 40 km plus au sud dans la rivière des Outaouais, à la pointe nord-est de l’île aux Allumettes. Au Québec, de nombreuses entités géographiques portent le nom de Manitou. Dans la mythologie algonquine et crie, les termes Manitou et Manto signifient esprit ou génie, alors que Matchi-Manitou se traduit par esprit mauvais et Windigo par monstre fabuleux. Ses représentations peuvent prendre diverses formes dont celles d’un oiseau, d’un poisson, d’un reptile, d’un quadrupède, de la pierre ou de bois.

Rivière de Pêche

Coulant en partie dans le parc de la Gatineau, la rivière la Pêche provient d’un lac du même nom, et se dirige vers l’est sur environ 20 km. Affluent de la rivière Gatineau, cette rivière de l’Outaouais traverse au passage la municipalité de La Pêche. Au début du siècle, Joseph Bureau, entre autre explorateurs, la décrit comme étant très poissonneuse, regorgeant surtout de brochets et de truites, cette caractéristique aura probablement influencé le choix du toponyme.

Rivière Picanoc

La rivière Picanoc prend sa source à 10 km au sud-est du lac Usborne, se dirige généralement vers l’est en faisant une grande boucle vers le sud, sur une distance de 85 km, puis se décharge dans la rivière Gatineau, juste au sud de la municipalité du village de Gracefield. Étroite et tumultueuse, elle est très estimée des amateurs de plein air. Selon Eugène Rouillard (1906) qui cite le père Georges Lemoine, Pikanook ou Picanopck est une variante de pakanak, noyer, de pakan, noix, probablement ainsi appelé à cause des noix qu’on y trouve. Il est probable que les environs de ce cours d’eau aient été peuplés de noyers, un bois très recherché par les Amérindiens pour la fabrication de leurs arcs. La graphie et la prononciation de cette appellation amérindienne ont subi plusieurs transformations consécutives aux contacts linguistiques. Ainsi retrouve-t-on la forme Pikanook sur une carte du canton de Wright de 1906, Pickanok sur celle du ministère des Mines et Pêcheries de 1925 et Pickinock sur celle du comté de Hull, également de 1925. La forme actuelle Picanoc figure sur une carte du ministère des Terres et Forêts de 1927. Picanoc désigne également un pont, trois voies de communication et un petit cours d’eau. C’est aussi l’ancien nom de la municipalité de Gracefield.

Rivière Pierreuse

Longue d’environ 5 km, la rivière Pierreuse, s’écoute à l’est de la ZEC Bras-Coupé-Désert, en Outaouais, dans la partie sud du canton de Lytton. Petit cours d’eau de la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau, elle prend sa source dans le lac Étroit et se déverse vers le nord-est, dans la rivière Désert, à 2 km en amont du hameau de Chute-Rouge. L’abondance de pierres dans le lite et sur les rives de la rivière a déterminé le choix du toponyme.

Rivière Poussière

Long d’environ 25 km, ce cours constitue un tributaire de la rivière Dumoine, laquelle délimite les MRC de Témiscamingue et de Pontiac. De sa source, le lac de l’Éclair situé sur le territoire de la ZEC de Rapides-des-Joachims, elle coule en direction nord-ouest jusqu’à sa confluence des rivières Dumoine et des Outaouais. La rivière Poussière alimente le lac Sheerway et reçoit à 8 km d’intervalle, du côté nord, les eaux de ses homonymes Nord et Ouest. Cette appellation figure sur des plans d’arpentage de 1912, tracés par Paul Malouin et Paul Joncas, mais sous la forme Ruisseau Poussière. Bien qu’on ne puisse l’affirmer, il est possible qu’on ait voulu relativiser en le nommant que le nom fasse allusion à du sable fin aisément balayé par le vent en période sèche. Variante : Ruisseau Sheerway.

Rapides Remic

Le pont Champlain, reliant les villes de Gatineau et d’Ottawa, enjambe la rivière des Outaouais à la hauteur des rapides Remic. Jadis, les voyageurs manœuvraient leurs canots sur ces rapides à l’aide de perches, évitant ainsi de faire du portage. Les rapides ont été nommés en mémoire d’Isaac Remic, concessionnaire, en 1806, d’un terrain dans ce secteur, rattaché au canton de Hull. Remic était l’associé de sept autres colons dont le chef du canton, Philemon Wright, propriétaire d’une bonne partie des terres de la concession de Hull. Tous avaient pour ambition le développement de ce qui est devenu aujourd’hui Gatineau et ses environs.

Outaouais
Rivière des Outaouais. Photo libre de droit.

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