Rivières du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Rivières de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Une rivière est un cours d’eau recevant des affluents et se jetant dans un plus grand cours d’eau ou dans une nappe d’eau. Les Amérindiens les appelaient les « chemins qui marchent » et le Québec est un pays de rivières. L’histoire du Québec et l’imaginaire collectif des Québécois ont été marqués par ces récits de marchands de fourrures et de coureurs des bois qui remontaient et descendaient inlassablement les rivières, ces routes qui ont été les premiers axes de circulation de biens et de personnes, et aussi de l’occupation et de l’aménagement de l’espace. Les rivières ont en effet constitué les premiers rangs, à partir desquels s’est déployé le cadastre originel.

Rivière Ticouapé

Ce cours d’eau d’environ 50 km de longueur est situé entre les rivières Mistassini et Ashuapmushuan ; il prend sa source dans plusieurs lacs du canton de Girard et se déverse dans le lac Saint-Jean à Saint-Méthode. Certains documents cartographiques attribuent d’autres appellations à ce cours d’eau telles que : Rivière Patchikamistike (1731-1732 et 1763) et Rivière des Pierres Modifiées (1755). Dans une lettre à son supérieur en 1730, le père Laure décrit un cours d’eau dont la localisation correspond à cette rivière et signale qu’on y retrouve quantité de petites pierres modifiées et sculptées par l’action des courants imitant « …oiseaux, animaux, vases, outils de tous métiers, fort reconnaissables… » Ticouapé, expression montagnaise qui signifie l’homme aux caribous, connaît plusieurs variantes orthographiques : Tikuapé, Ticouabi, Attikouapé, Tikouapee, etc. La justification la plus probable de cette dénomination serait ce nom donné à un Amérindien, célèbre chasseur et caribous, qui occupait les rives de la rivière Ticouapé, lors de l’arrivée des premiers colons. L’arpenteur P.-H. Dumais d’ailleurs écrit dans son rapport, en 1872, que « Le mot Tikouapée veut dire André, en mémoire d’un sauvage montagnais qui demeurait à l’entrée de cette rivièr avec sa famille et qui portait ce nom ; la rivière l’a conservé. » La construction en 1924 d’un important barrage à la décharge du lac Saint-Jean a eu pour effet de provoquer des inondations printanières qui prirent, en 1928 et en 1929, la dimension de véritables catastrophes. La population agricole installée sur ses rives a dû être évacuée et le rétablissement de la situation a nécessité plusieurs années de démarches et des dépenses considérables.

Rivière de la Tête Blanche

Ce cours d’eau d’une vingtaine de kilomètres de long est un affluent de la rivière Shipshaw. Il prend sa source dans le secteur du lac Culotte et draine de nombreux plans d’eau, en particulier les lacs Beauéjour et des Quatre Milles. En 1897, l’arpenteur William Tremblay l’identifie par ce nom, en fait une description et précise que la rivière de la Tête Blanche est bordée de chaque côté par des montagnes de près de 200 m de hauteur. La vallée, qui s’étale sur environ 1,5 km de largeur, était alors couverte d’épinettes noires, sauf dans la partie amont. Dans ce secteur, les montagnes étaient dénudées par suite des incendies de forêt. Cette description suggère quelques hypothèses pour expliquer le toponyme. Comme les travaux d’arpentage s’effectuaient généralement en hiver, on peut penser que la blancheur de cette zone enneigée, à la tête de la rivière, lui a valu ce nom de Rivière de la Tête Blanche. Par ailleurs, le milieu très montagneux donne au cours d’eau un profil de torrent dont le tracé comprend des rapides et deux chutes, l’une de 10 m dans sa partie aval, et l’autre, de plus de 15 m, près de ses sources. Ainsi, le nom de la rivière pourrait avoir été inspiré par la blancheur des chutes, par l’eau des rapides, ou par la tête d’un sommet dénudé. La région environnante, riche en animaux à fourrure et en poissons, fait partie de la ZEC Onatchiway. Variante : Rivière Grosse Tête Blanche.

Rivière Brodeuse

Prenant ses sources principales dans les lacs Goisard, Brodeuse et dans les Sept Lacs, à environ 160 km au nord de Chicoutimi, la rivière Brodeuse serpente en direction sud-est sur une distance d’environ 18 km. Elle aboutit dans la rivière Péribonka, immédiatement au sud du lac Péribonka, emplacement du barrage de Chute-des-Passes. Cette appellation serait d’origine métaphorique. En effet, la rivière doit suivre un tracé très tortueux sur ses dix derniers kilomètres, tel un fil de broderie se faufilant petit à petit dans le canevas. Le toponyme Rivière Brodeuse a paru sur une carte de 1941.

Rivière Brûle-Neige

À environ 100 km au nord du lac Saint-Jean, dans le territoire non organisé de Chute-des-Passes, coule, suivant une orientation est-ouest, la rivière Brûle-Neige, tributaire de la rivière Mistassini. Alimentée principalement par le lac Brûle-Neige, elle parcourt une distance de 85 km. L’hydronyme Brûle-Neige est en usage sur les cartes topographiques depuis la fin du XIXe siècle. Son origine demeure incertaine toutefois. Certains avancent l’hypothèse que, pendant l’hiver, le cours rapide de la rivière ne permet pas à la glace de se former, donc d’y retenir la neige, d’où l’expression métaphorique et poétique la « rivière qui brûle la neige ». Les Montagnais désignent ce plan d’eau Pilepinash Sakahikan, qui signifie lac du bleuet qui tombe.

Rivière Bruyante

Localisée à 25 km au sud de Roberval, dans la municipalité de Lac-Bouchette, au Lac-Saint-Jean, la rivière Quiatchouane constitue un embranchement est de la rivière Qui-Mène-du-Train qui se déverse dasn le lac Ouiatchouane. Alimenté par le lac Clemenceau, ce petit cours d’eau de 20 km de longueur sillonne une partie des cantons de Malherbe et de Quen. Le bruit incessant des rapides de la rivière lui a valu le qualificatif de Bruyante, inscrit sur les cartes topographiques depuis la seconde moitié du XXe siècle.

Rivière du Chef

Principal affluent de la rivière Ashuapmushuan, au Lac-Saint-Jean, la rivière du Chef parcourt environ 150 km en direction sud. À son point de départ, dans le lac File Axe, un peu au sud-est du lac Mistassini, elle forme les lacs Carbonneau et Laganière. Parmi ses principaux tributaires, se trouvent la Petite rivière du Chef, un embranchement de la rivière la Loche à partir du lac Aigremont, ainsi que la rivière Nestaoucano vers la fin de son cours. L’usage de cette appellation, dont on ignore toujours l’origine, remonte au moins au XIXe siècle. Elle paraît notamment sur une carte de l’arpenteur Henry O’Sullivan, tracée à la suite d’explorations effectuées entre 1897 et 1899. On sait que cette rivière a été, à partir de la fin du XVIIe siècle, l’une des routes ordinaires des voyages entre les lacs Saint-Jean et Mistassini et que le botaniste André Michaux l’a emprunté en 1792. Les Montagnais nomment le cours d’eau Shetshishkuesheu, ce qui signifie « rivière où il y a des ombrages ».

Rivière aux Chicots

Alimentée par le lac Garnier, qu’on dénomme également Lac des Chicots, la rivière aux Chicots coule en direction sud sur une distance de 7 km et se déverse dans la Grande Décharge, qui sert d’exutoire au lac Saint-Jean. Considéré à l’origine comme un ruisseau, ce petit cours d’eau relève du territoire de la municipalité de Delisle. Son appellation, constatée en 1925, s’explique par la présence de chicots d’arbres ou d’arbustes pouvant résulter soit de la coupe du bois, soit d’incendies ou d’abattis. Dans sa forme actuelle, le toponyme a été officiellement adopté en 1981. Une cinquantaine de noms géographiques québécois officiels font allusion aux chicots.

Rivière des Cyprès

Localisé à 90 km au nord-ouest du lac Saint-Jean, ce petit cours d’eau de 6 km de longueur prend sa source dans un lac innommé, aux limites des cantons de Crevier et de Dosquet, et il se déverse dans la rivière Ouasiemsca, tributaire de la Ticouapé. La rivière de Cyprès est rattachée au territoire non organisé de Rivière-Mistassini, dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. En usage sur les plans depuis 1950, son nom évoque la présence dans ce secteur du cyprès, arbre de la famille des conifères, au feuillage vert sombre et à forme droite et élancée, appelé « pin de Banks » ou « pin divariqué ».

Rivière Cyriac

La rivière Cyriac prend sa source dans la réserve faunique des Laurentides, à moins de 10 km du lac Pikauba, coule en direction nord vers son embouchure, dans le lac Kénogami, dans la région administrative du Saguenay-Lac-Saint-Jean. D’une longueur d’environ 75 km, elle serpente à travers une région de montagnes et de vallons riche en épinettes blanches, en bouleaux et en mélèzes. Le nom de ce cours d’eau est connu depuis le XIXe siècle. Il proviendrait de Cyriac Buckell, colon-trappeur d’origine allemande habitant cette région à l’époque de la colonisation vers 1829. Cette rivière a déjà porté le nom de Boisvert.

Rivière au Serpent

Affluent de la rivière Péribonka, la rivière au Serpent prend sa source à l’ouest du lac Péribonka, à une altitude de près de 350 m. Presque à mi-course, la rivière au Serpent Sud-Ouest y déverse ses eaux provenant notamment du lac du Serpent et de plusieurs autres lacs qui communiquent entre eux. De là, sur la rive droite de la rivière au Serpent, les hauts reliefs commencent à s’estomper et laissent passer le cours d’eau qui va se jeter dans la rivière dans la rivière Péribonka à une altitude de 180 m, après avoir dévalé plusieurs chutes. Ce cours d’eau, qu’une route de gravier longe sur la moitié de son parcours depuis l’embouchure, a fait l’objet d’un relevé par l’arpenteur J. Maltais vers 1885-1886. Son appellation remonte probablement à cette époque. Son origine reste obscure, puisqu’elle ne peut être attribuée au fait d’être plus sinueuse que les cours d’eau qui l’environnent. On se demande par ailleurs s’il n’y aurait pas quelque rapport à établir avec les couleuvres dans la signification de ce nom. En ce sens, elle rejoint l’appellation Manitu Paushtuk Shipi qui lui donnent les Montagnais et qui signifie « rivière rapide du serpent ».

Rivière aux Écorces

Prenant sa source à quelque 820 mètres d’altitude, dans le lac de la Hauteur des Terres, la rivière aux Écorces traverse le lac du même nom. À 7 km au sud du lac Kénogami, elle se jette dans la rivière Pikauba, après un parcours orienté généralement vers le nord d’une centaine de kilomètres, presque entièrement compris dans la réserve faunique des Laurentides. Au sud du lac aux Écorces, la rivière reçoit les eaux de tributaires qui portent les noms de Rivière aux Écorces Nord-Est et Rivière aux Écorces du Milieu. Sur la carte d’Eugène Taché, dressée en 1880, la rivière aux Écorces n’était qu’un segment d’environ 15 km de longueur, au sud du lac Kénogami, confluant alors avec la rivière Chicoutimi, le reste du cours d’eau vers le sud, étant désigné R. Upicauba. Toutefois, en 1886, l’arpenteur J. Maltais apportait une précision et attribuait au cours d’eau une longueur de 80 km. Dans les années 1950, le toponyme Rivière aux Écorces était finalement retenu seul pour la rivière, alors qu’au début du siècle, et même jusqu’en 1942, l’identification, encore ambiguë, était Rivière aux Écorces ou Upikaubau.

Rivière du Castor-Qui-Cale

Petit tributaire de la rive gauche de la rivière manouane qui se jette dans la Péribonka, la rivière du Castor-Qui-Cale prend sa source à une vingtaine de kilomètres au nord du réservoir Pipmuacan, dans le territoire non organisé de Mont-Valin. D’un cours très sinueux, elle cou;e en orientation est-ouest sur une distance de 20 kilomètres.À son embouchure, son lit se rétrécit considérablement. Ce nom de lieu est indiqué en 1925 dans le « Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec ». Le spécifique Castor-Qui-Cale s’explique vraisemblablement par la présence dans ce secteur de ce mammifère rongeur vivant en milieu aquatique.

Rivière Manigouche

À quelque 50 km au nord du lac Saint-Jean, la rivière Manigouche naît du lac du même nom. D’une longueur de 12 km, elle coule vers le sud-est et se jette dans la rivière des Aigles, à environ 25 km à l’ouest de la rivière Peribonka. Le village de Sainte-Élisabeth-de-Proulx, avec une population de 230 habitants et sis à 30 km à l’ouest de l’embouchure, a aussi été connu sous le nom de Manigouche de 1932 à 1969, années de la mise en service du bureau de poste local. Ce toponyme provient du terme montagnais « manihikuss », qui signifie la petite épinette blanche. En cri, ce mot a également pour sens « épinette blanche ». On ignore ce qui en a précisément motivé le choix. Chez les Amérindiens de la nation montagnaise, Manigouche peut être utilisé tant comme nom descriptif que comme anthroponyme. Le nom Rivière Manigouche paraît sur la carte du comté de Lac-Saint-Jean de 1921.

Rivière Métabetchouane

La rivière Métabetchouane prend sa source dans le secteur des lacs du Mâle et Bouteille de la réserve faunique des Laurentides et coule impétueusement sur une distance de 128 km. Elle descend le long d’un parcours apprécié des canoteurs jusqu’au lac Saint-Jean qu’elle rejoint à Desbiens. On s’entend généralement pour admettre l’origine montagnaise de ce cette appellation. Elle semble cependant aussi faire partie du langage des Cris et des Algonquins. Un portage du nom de Metabetchouan existe en effet non loin du village cri de Waswanipi et les Algonquins du district de Timiskaming, en Ontario, on identifie un cours d’eau sous le nom de Matabitchuan. Un relevé effectué sur certaines cartes historiques a permis de découvrir qu’une île située à la sortie du lac Témiscamingue, donc en territoire algonquin, et maintenant disparue, portait en 1699, le nom de Metabetchouan. D’aucuns traduisent ce toponyme par « rivière qui se jette dans un lac » en s’appuyant sur la signification des racines « matabi » et « djiwan » qu’on traduit par « gagner l’eau, aller vers l’eau et courant ». D’autres vont un peu plus loin en précisant ainsi le sens de « matabi » qui vient de terre, des bois, avant de gagner l’eau. Les sources sont cependant unanimes pour voir dans « chouan (e), les racines « tchewan », « tchiwan » ou « djiwan » dont le sens serait le premier Europe à s’être rendu sur place, en 1647. Le récit de son voyage ne mentionne pas spécifiquement le nom de Métabetchouane. Il faut attendre en 1676, dans le Second registre de Tadoussac, pour relever une première mention du toponyme qui y est inscrit sous la forme de Metabei8an. Le nom de Métabetchouan et de ses variantes évoque le cycle de vie des chasseurs ses variantes évoque le cycle de vie des chasseurs qui séjournent en forêt pendant l’hiver et viennent passer l’été sur les bords des cours d’eau. Des recherches archéologiques permettent de croire que l’embouchure de la rivière Métabetchouane aurait été un lieu de campement saisonnier pour les Montagnais possiblement depuis près de 6 000 ans. C’est d’ailleurs là que les Jésuites les rencontrèrent en 1676 qu’ils décidèrent d’y établir une mission sous le nom de Saint-Charles. Depuis longtemps utilisée par les Amérindiens comme voie de communication entre le lac Saint-Jean et la région de Québec, la rivière Métabetchouane devait être empruntée dès le XVIIe siècle par les missionnaires et constituer un segment de ce qu’il est convenu d’appeler le sentier des Jésuites. Au milieu du XIXe siècle, William Price ouvrit des chantiers de coupe de bois le long de la rivière ; pendant longtemps, de longues estacades de billots s’entassèrent jusqu’à obstruer complètement son cours.

Rivière Mistassini

La rivière Mistassini prend naissance à l’extrémité est de la vaste région de la baie James, entre les lacs à l’Eau Froide et De Vau, soit à quelque 80 km à l’est du lac Mistassini. Coulant en direction sud sur 298 km, cette importante rivière, dont le bassin-versant couvre 21 885 km2 se superficie, reçoit, notamment, les eaux des rivières Papillon, des Framboises et Mistassibi. La partie supérieure de son cours est ponctuée d’une succession de rapides, de chutes et de cascades. La Mistassini se déverse dans la partie nord du lac Saint Jean, à Saint-Méthode. Elle est navigable de son embouchure jusqu’aux villes de Dolbeau et de Mistassini, à environ 25 km en amont. Au XVIIe siècle et durant moitié du XVIIIe siècle, elle est considérée comme l’une des six voies d’accès privilégiées au lac Mistassini. Une carte de Louis Jolliet, datée de 1679, la représente vraisemblablement sous le nom de R. Kakigoua, ce qui signifierait celle où le sable est coupé perpendiculairement. Plus tard, d’autres cartographes, tels que le père Laure, en 1731 et 1732, Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville, en 1755, ou encore Nicolas Bellin, en 1764, représentent plutôt la rivière Mistassini sous le nom de Rivière aux Sables. Lors de son voyage de 1792, le botaniste André Michaux la dénomme Rivière Mistassin. Il semble que la première mention du toponyme, selon sa graphie actuelle, remonte à 1825. Cette année-là, Paschal-Jacques Taché, seigneur de Kamouraska, publie un document cartographique dans lequel il donne le nom de Mistassini à la rivière.

Rivière Nestaocano

Située au nord du lac Saint-Jean, la rivière Nestaocano naît à la hauteur des terres dans le secteur du lac Grenier, à environ 20 km à l’est du lac Albanel. Elle coule ensuite vers la rivière du Chef dans laquelle elle se déverse 120 km plus au sud. Eugène Rouillard (1914) cite la rivière sous le nom de Nestaskano et rapporte que l’explorateur Henry O’Sullivan (1901) la décrit comme « un magnifique cours d’eau d’une largeur moyenne de 300 pieds, d’une bonne profondeur et d’un courant uniforme ». Dans ses travaux, Jacques Rousseau (1948) signale que le père Albanel (1672) connaissait la Nestowkanow mais ne semble pas l’avoir nommée. Variante : Chistahkanaask Siipii.

Rivière Nistocaponano

Dans la partie nord-ouest du bassin du lac Saint-Jean, la rivière Nistocaponanon, l’un des affluents les plus importants de la rivière Ouasiemsca, elle-même affluent de la Mistassini, se caractérise par un cours fort sinueux jusqu’à son embouchure. De sa source dans le canton de Crevier, près du lac Pileushiu, elle serpente vers le sud sur environ 50 km à travers le canton de Dosquet, jusqu’à son confluent avec la Ouasiemesca, dans le canton de Condé, au nord-ouest de Girardville. L’appellation Nistocaponanon signifierait « on débarque à trois endroits ». Il s’agirait de la juxtaposition de deux mots montagnais, « nisto » et « kapanano » qui veulent dire, respectivement, « trois », ainsi que « on débarque ». L’arpenteur F.-X. Fafard racontait, en 1892, que ce nom avait été attribué quelques années auparavant par des Montagnais à la suite de la découverte de trois poteaux, plantés jadis à l’entrée de la rivière par des explorateurs.

Rivière La Grande Décharge

Les eaux du lac Saint-Jean commencent leur voyage dans le Saguenay en passant par deux tronçons. La Grande et la Petite Décharge, qui encerclent l’île d’Alma, l’une par le nord, l’autre par le sud, avant de se fondre en un parcours unique. La Grande Décharge communique avec le lac Saint-Jean par un goulot étroit et peu profond, où des rapides peuvent se former à la montée du niveau d’eau. La Grande Décharge se trouvait à l’extérieur du réseau de voies d’eau extrême turbulence et de la multitude de rochers et d’îles qui parsemaient les 15 km. Elle n’en figurait pas moins sur diverses cartes anciennes : en 1731, sous l’appellation Décharge du Lac (carte du père Laure) et, en 1755, sous son nom actuel (carte de Nicolas Bellin), repris par l’arpenteur Bouchette en 1832. Cette entité a radicalement changé de forme et de dimension en 1924, à la suite de l’aménagement d’un barrage dans sa partie aval, sur l’île Maligne. La rivière s’est alors transformée, faisant disparaître les chutes ainsi que de multiples îles, en créant de nombreuses autres, inondant une plaine agricole soumise à ses épanchements. La partie amont de l’île Maligne est devenue un lac de 10 km de longueur. Un tel plan d’eau fait maintenant la joie des Almatois, qui s’y, trouvent plus en sécurité que sur le lac Saint-Jean pour s’adonner aux sports nautiques. Une halte routière située en face de l’île Maligne permet par ailleurs d’admirer la partie aval de la Grande Décharge.

Rivière des Montagnes Blanches

Cette rivière tire sa source du lac Pambrun, à l’extrême nord de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans le territoire non organisé de Mont-Valin. Se faufilant vers le sud, elle s’élargit à mi-cours pour former les lacs Picouadie et des Sept Milles. Après une cours d’environ 125 km, ce cours d’eau, dont les principaux tributaires sont les rivières aux Perches et Falconio, débouche dans la baie des Mauves du lac Manouane. Le spécifique Montagnes Blanches a été officiellement attribué à la rivière en 1945. On croit toutefois qu’il a pu être en usage avant cette date. À la source de la rivière des Montagnes Blanches, de nombreux sommets culminent à plus de 750 m et demeurent enneigés presque toute l’année, ce qui aurait motivé le choix de cette appellation descriptive. Variantes : Rivière Tse-Sa-Tsu ; Rivière Wabscochio.

Rivière du Raccourci

La rivière du Raccourci, située dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, prend sa source dans un lac entouré de montagnes dont des sommets s’élèvent à plus de 700 m, coule en direction nord sur environ 25 km et débouche dans le lac du même nom. Ce plan d’eau de 18 km carrés de superficie constitue la limite orientale du canton de Pontbriand, à quelque 220 km au nord de Chicoutimi. Cette région a été parcourue dès le dernier quart du XVIIe siècle par ceux qui y pratiquaient la traite des fourrures. On croit que la rivière du Raccourci permettait alors d’atteindre plus rapidement le lac Manouane, sis à quelque 20 km au nord du lac du Raccourci, qu’en empruntant la rivière Manouane à contre-courant ou encore la rivière Péribonka, à environ 60 km plus à l’ouest. C’est au XIXe siècle que se serait ensuite imposé l’usage de ce toponyme.

Lac au Poivre

Cette étendu d’eau de 6 km de long sur 2,7 km de large, localisée à environ 80 km au nord de Chicoutimi, fait partie de la ZEC Onaytchiway et se trouve en plein centre de ce territoire. Le Petit lac Poivre, situé à proximité, vient s’y déverser. En face de sa décharge dans la rivière au Poivre, au nord-ouest, une presqu’île le sépare quasi en deux parties. L’arpenteur William Tremblay a mentionné ce lac en 1898 dans un de ses rapports ; la végétation environnante se caractérisait alors par l’abondance de l’épinette noire et la présence de quelques bouleaux. Un arbuste, toutefois, est probablement à l’origine de ce toponyme. Du genre Myrica (myrice ou myrique), Gallae ou Gale, it fut décrit par Pehr Kalm en 1749 et appelé par les Français d’alors « poivrier » – aujourd’hui « myrique baumier » – à cause de la senteur caractéristique qu’il dégage. Cet arbuste qui pousse en abondance dans les terres basses et humides a des chatons servant à faire de la teinture jaune, comme le notait Kalm, lorsqu’il se trouvait à Cap-aux-Oies, en Charlevoix.

Voir aussi :

Littoral du lac Saint-Jean. Photo par Megan Jorgensen.
Littoral du lac Saint-Jean. Photo par Megan Jorgensen.

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