Quelques rivières de la région de la Côte-Nord du Québec
Rivière Arnaud
Cette importante rivière qui reçoit notamment les eaux de la rivière Lesage et la rivière Valentin sur sa rive gauche et celles du lac Tasialujjuaq et lac Faribault sur sa rive droite, trace un parcours de 150 kilomètres d’ouest en est, sur un territoire n’excédant pas 200 mètres d’altitude, avant de déboucher dans la baie d’Ungava où se trouve la municipalité du village nordique de Kangirsuk. En amont de ce parcours, à l’ouest, elle se ramifie sur une plus grande distance encore, du nord au sud, en s’alimentant au lac Klotz, lac Bécard, lac Qalluviatuuq, lac du Pélican et surtout au lac Payne qui atteint au moins 80 km de longueur. Le relief rocheux où s’étendent ces grandes nappes d’eau atteint 312 mètres d’altitude. Depuis 1968, le nom de cette rivière honore la mémoire du père oblat Charles-André Arnaud (1826-1914) qui, en 1872, s’était rendu au fort Chimo, maintenant Kuujjuaq. Auparavant elle portait le nom de Payne qui identifie encore la principale source de la rivière. F.F. Payne appartenait au Service météorologique du Canada, à Toronto. Variantes : Rivière Tasurak, rivière Kuuvik, lac Payne.
Rapides d’Atshen Nukut de la rivière Saint-Jean Nord-Est
Les rapides Atshen Nukut, situés dans la région de la Côte-Nord à environ 75 km au nord-ouest de Havre-Saint-Pierre, perturbent les eaux de la rivière Saint-Jean Nord-Est sur une longueur de 3 km. À proximité des rapides, se trouve un portage du nom d’Atshen. Atshen Nukut est une expression utilisée par les Montagnais qui signifie le nez du mauvais génie, monstre de légende dans la tradition de ce peuple.
Rivière du Bas de Soie
Puisant sa source dans le lac des Grandes Bergeronnes, la rivière du Bas de Soie constitue l’embranchement nord-ouest de la rivière des Grandes Bergeronnes qui se déverse dans la baie du même nom, sur le littoral nord du Saint-Laurent, dans la région du Bas-Saguenay. Ce cours d’eau, au débit plutôt faible, parcourt une distance de 16 km en alimentant un chapelet d’étangs et de lacs tout au long de son cours. Il fait partie du territoire de la municipalité de Grandes-Bergeronnes, à mi-chemin entre Tadoussac et Les Escoumins. L’expression Bas de Soie est un surnom que les Canadiens français ont attribué aux Irlandais dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ceux-ci, qui arrivaient alors en grand nombre au Québec, portaient pour la plupart la culotte courte laissant voir leurs jambes. C’est cette peau de jambe au naturel que les Canadiens français avaient, par plaisanterie, qualifiée de bas de soie et, passant bientôt de la jambe à toute la personne, on surnommait les Irlandais les Bas de Soie. Le nom de cette rivière, en usage depuis le milieu du XIXe siècle, fut probablement inspiré par un Irlandais venu faire chantier dans le canton de Bergeronnes, à cette époque.
Rivière Thémines
D’une longueur de 77 km, la rivière Thémines se caractérise par les nombreuses ruptures de pente qui marquent son cours. De sa source, dans le lac du Nord, ce cours d’eau de la Côte-Nord, se faufile vers le sud et forme au passage le lac Le Cocq, élément de son bassin-versant qui totalise 1533 km2 de superficie. La Thémines déverse ses eaux par l’extrémité nord du grand réservoir Manicouagan, à 225 km au nord-ouest de Sept-Îles. Cette dénomination évoque le souvenir de Pons de Lauzières, marquis de Thémines.
Rivière Vauréal
Dans la partie est de l’île d’Anticosti, la rivière Vauréal coule sur une distance d’environ 25 km dans un axe sud-nord-est. Elle prend sa source dans le lac Vauréal, et, à 13 km de la côte, son cours est perturbé par de magnifiques chutes du même nom, hautes de 100 m. Le saumon remonte la rivière jusqu’aux chutes en traversant le canyon de la Vauréal, zone où la rivière s’encaisse entre deux murailles de calcaire. Le spécifique Vauréal a d’abord été attribué à la rivière. À l’origine elle était connue sous l’appellation de Morsal ou Maujerol en souvenir d’un huguenot français d’Avignon. Établi à proximité de la rivière à partir de 1847, il y serait demeuré durant 45 ans. Vers 1895, le nouveau propriétaire de l’île, le chocolatier français Henri Menier, rebaptise cette entité du de Vauréal, en souvenir d’une ancienne possession royale, située à 5 km à l’ouest de Pontoise, dans le département du Val-d’Oise, dont il était devenu propriétaire sur les bords de l’Oise en France.
Henri Menier (1853-1913) réalise un rêve de jeunesse, celui de posséder un vaste domaine. Ainsi, il acheta l’île d’Anticosti, d’une superficie de 8160 km2 (225 km de longueur par 56 km de largeur), située dans le golfe du Saint-Laurent. En fait, en explorant cette île, dont il appréciait les beautés naturelles, il ne manqua pas d’être frappé par la beauté d’un site particulier, sur le cours d’une rivière, où celle-ci chute soudainement et de façon spectaculaire d’une hauteur de près de 100 m dans un canyon non moins impressionnant. En langue d’oil, le nom de Vauréal vient de val (vau) et royal (réal). Aujourd’hui, la commune française, intégrée dans la ville nouvelle de Cergy-Pontoise, compte une population d’environ 15 mille habitants. La rivière a marqué la toponymie des lieux qui se succèdent sur son cours. Trouvant sa source au centre de l’île, elle s’élargit à mi-chemin, pour créer le lac Vauréal ; à la chute Vauréal, elle plonge dans le canyon de la rivière Vauréal, entre ces muraille de calcaire qui nous font découvrir la grotte de la Rivière Vauréal.
À son embouchure, sur la rive nord de l’île, se dresse enfin le camp sportif de Vauréal. Notons qu’à l’île d’Anticosti, Henri Menier voulut créer un véritable paradis pour la chasse, la pêche, l’exploitation forestière et l’agriculture. Il y entreprit des travaux considérables et importa diverses espèces d’animaux (faisons, lièvres, grenouilles) et même le cerf de Virginie qui provenait des forêts du plateau appalachien de la Côte-du-Sud. Depuis l’époque de Menier, la population de chevreuils a considérablement augmenté, et aujourd’hui plusieurs pourvoiries accueillent chasseurs, pêcheurs et autres vacanciers.
Rivière Watshishou
D’une longueur de 80 km, ce cours d’eau de la Moyenne-Côte-Nord naît dans une région baignée par de nombreux lacs, coule vers le sud et débouche dans le détroit de Jacques-Cartier entre Havre-Saint-Pierre et Natashquan, à l’ouest de la Petite rivière Watshishou. Ce toponyme est probablement celui qui est attesté sur la carte de Boishébert sous la forme « R. Oueachechou » en 1715, et Oydchechou sur la carte de Bellin, en 1744. On trouvera ensuite sur la carte de Bayfield, Watcheeshoo Hill, Watsheeshou, Watscheeshoo, Watsjishu et Watchichou sur des cartes et dans des ouvrages du début du XXe siècle. Watshishou paraît dans le Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec (1914 et 1925). Ce toponyme montagnais a pour signification montagne blanche ou brillante, parce qu’une colline – la colline Watshishou – en granit poli de 45 m d’altitude, est située à l’est de l’embouchure de la rivière et visible de très loin. Certains pensent plutôt que watshishu vient de watsh, racine pour montagne, de i euphonique et de shu, forme verbalisée du diminutif, le tout signifiant c’est une petite montagne. Uetiheu Hipu est un autre nom montagnais pour cette rivière, lequel se traduit par il le rejoint.
Rivière Wacouno
Rivière de l’arrière-pays de la Côte-Nord, affluent de la rivière Nipissis, elle-même tributaire de la Moisie, et dont l’embouchure se trouve à quelque 100 km au nord-nord-est de Sept-Îles. Longue d’environ 60 km, elle coule du du nord vers le sud et reçoit ses eaux du lac Wacouno. Ce dernier, orienté comme son émissaire et très allongé, couvre 16 km2 et s’étire sur 28 km. Et la rivière et le lac sont flanqués à l’est de la voie ferrée qui relie Sept-Îles et Schefferville. C’est en 1939 que la Commission de géographique du Québec a accepté le nom de la rivière et celui du lac, indiquant par la même occasion qu’elle remplaçait l’ancienne graphie Washa-Coush-Noon par Wacouno, nom amérindien dont on ignore la signification. Wacouno apparaît sur une carte topographique publiée en 1939.
Ruisseau à Truchon
Long de quelque 20 km, le ruisseau à Truchon prend naissance dans les lacs à Truchon et de la Savane. S’écoulant en direction sud-est sur le territoire de la ZEC de Forestville, il rejoint la rivière du Sault aux Cochons à environ 30 km au nord-ouest de Forestville, sur la Côte-Nord. Né à Saint-Luc-de-Matane, dans le Bas-Saint-Laurent, en 1905 et mort en 1975, Émile Truchon connaissait bien ce coin boisé de la Côte-Nord. De 1952 à 1970, il a effectué de nombreuses coupes de bois pour le compte de la compagnie forestière Reed, devenue propriété de Daishowa, notamment en bordure du ruisseau qui porte aujourd’hui son nom. À titre d’entrepreneur privé, ou de jobbeur comme le veut l’expression populaire, il voyait au bon fonctionnement des camps forestiers et supervisait le travail des bûcherons qu’il avait lui-même engagés.
Chutes Utshinahkuhui
D’une hauteur de 3 m, les chutes Utshinahkuhui sont situés sur la rivière Romaine, 2 km en amont de son embouchure dans le golfe du Saint-Laurent et à proximité d’un petit pont qui les enjambe. Pour les observer, on doit s’éloigner à 15 km au nord-ouest du centre de la municipalité nord-côtière de Havre-Saint-Pierre. Toponyme montagnais, Utshinahkuhiu signifie il y a remous, des tourbillons dans l’eau.
Rivière Vallant
Affluent de la rivière Manicouagan, sur la Côte-Nord, la rivière Vallant tire sa source de quelques petits lacs situés à proximité du réservoir Outardes Quatre. Après une course de quelque 45 km en direction sud-est, elle vient alimenter le réservoir Manic Deux, approximativement à 60 km au nord-ouest de Baie-Comeau. À mi-parcours, là où elle forme le lac Vallant, elle reçoit les eaux de la rivière Vallant Est puis, à 1 km de son embouchure, celles de la rivière Vallant Sud-Ouest. C’est vers 1939 que des ingénieurs de la Quebec North Shore Paper Company, aujourd’hui la compagnie de papier Québec et Ontario, ont attribué à ce cours d’eau le nom de Vallant, transformation orthographique de Vollant, pour évoquer la présence en ces lieux de familles montagnaises du nom de Vollant.
Rivière du Vent de la Mémoire
Long de 8 km, ce petit affluent de la rivière Pentecôte est situé dans la réserve faunique de Sept-Îles-Port-Cartier. Il est alimenté par les lacs Buisancour et de l’Eau-Chagrin ainsi que par une petite nappe lacustre également dénommée Vent de la Mémoire. Attribuée par la Commission de toponymie en 1989, à la faveur de la désignation systématique des accidents géographiques majeurs de la réserve, l’appellation s’inspire d’un poème de Roland Jomphe, écrivain de Havre-Saint-Pierre, paru dans une œuvre publiée en 1978 : « Sur l’océan d’un temps fini/Souffle le vent de la mémoire/Passant la porte de l’oubli/Pour y chercher un peu d’histoire.
Rivière au Tonnerre
Marquée par la présence de nombreux rapides dans son cours supérieur, la rivière au Tonnerre coule en direction sud sur 85 km, à partir d’une zone montagneuse située à 6 km à l’ouest du lac Magpie. Après avoir arrosé la municipalité nord-côtière de Rivière-au-Tonnerre, qui se trouve à mi-chemin entre Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre, ce cours d’eau se jette dans le Saint-Laurent, à 2,5 km à l’ouest de la pointe au Tonnerre. L’embouchure de cette rivière constitue un port naturel pour les petits embarcations, auquel on accède par un étroit chenal. À 5 km en amont de l’embouchure de la rivière, la chute au Tonnerre, haute d’environ 30 m, dont le bruit évoque ce phénomène atmosphérique, est liée au motif d’attribution du nom du cours d’eau.
Sur des cartes de Bellin (1744) et de Vaugondy (1755), la rivière au Tonnerre est identifiée sous son appellation amérindienne, Ouchigouchipi. Le capitaine Carver, sur une carte de 1776, inscrit le nom Ouchigoush-ipi. La variante Uhukuhîû a également été consignée, grâce à des recherches anthropologiques. Les Montagnais utilisent la dénomination Usuk Sipo pour désigner ce cours d’eau. Quelle que soit la forme graphique utilisée, la signification de ce nom d’origine montagnaise est rivière aux becs-scie, allusion au bec-scie à poitrine rousse (Mergus serrator), espèce d’oiseaux fort répandue sur la Côte-Nord. Phénomène curieux, le spécifique Sheldrake, rattaché au cours d’eau situé immédiatement à l’ouest de la rivière au Tonnerre, est l’équivalent anglais du mot bec-scie. Sur la carte de Bouchette fils (1853), on peut lire « Thunder R. », alors que sur celles de Taché (1870 et 1880), il est indiqué « R. au Tonnerre).
Rivière Toulnustouc
Important tributaire de la rivière Manicouagan dont l’embouchure se trouve à 45 km au nord-nord-ouest de Baie-Comeau, dans l’arrière-pays de la Côte-Nord. Sa source se situe à 253 km en amont, à une quinzaine de kilomètres à l’est du réservoir Manicouagan. Les eaux de la rivière Toulnustouc traversent les lacs Fortin et Sainte-Anne, deux lacs imposent par leurs dimensions et qui apparaissent comme un élargissement considérable de la rivière. La carte de la province de Québec, publiée en 1898, par le département des Terres et Forêts indique « R. Todnustook », l’une des variantes graphiques du nom Toulnustouc. On connaît aussi Tudnustouk, Toothustook, Tulnustuk, Toulnustook, Toulnoustouc. Les avis divergent sur le sens de ce nom montagnais. Selon J. Bignell, cité par Eugène Rouillard (1906), il signifie rivière qui fait coude ou qui fait un angle. De leur côté, les rapports de la Commission de géographie du Québec et de la Commission de géographie du Canada présentent rivière où l’on fait des canots, rivière où ils fabriquent des canots, là, où il faut des canots. D’autre part, des enquêtes menées en 1979 en pays montagnais précisent que les Amérindiens nomment cette rivière Kuetutnustuk Shipu ou Kuetunustuku Shipu ; ces expressions, qui apparaissent apparentées à Toulnustouc et à ses variantes, signifient rivière parallèle à la rivière Manicouagan. La rivière Toulnustouc a déjà été connue sous le nom de Rivière du Coude, dénomination qui rejoint l’interprétation de l’arpenteur Bignell.
Rapides Tabac
Les rapides Tabac se situent à environ 100 km au nord de Sept-Îles, sur la Côte-Nord, et à 35 km à l’est du chemin de fer reliant les villes de Fermont et de Port-Cartier. On retrouve ces rapides sur le parcours du ruisseau Gamache, affluent de la rivière Sainte-Marguerite. Le spécifique Tabac n’a aucun rapport avec le fumage de cigarettes, de cigares ou autres. Avant 1925, les rapides Tabac portaient le nom amérindien de Tabachouanan ; le père Bonaventure Favre, jésuite, fournit possiblement la traduction du terme Tabachouanan quand il écrit que le mot tabak8an signifie chasser aux lièvres dans Racines montagnaises, lexique dressé avant 1695. Le spécifique Tabac est donc le résultat d’une réduction toponymique de Tabachouanan. La rivière Tabac coule également dans le même secteur.
Rivière Wacouno
Rivière de l’arrière-pays de la Côte-Nord, affluent de la rivière Nipissis, elle-même tributaire de la Moisie, et dont l’embouchure se trouve à quelque 100 km au nord-nord-est de Sept-Îles. Longue d’environ 60 km, elle coule du nord vers le sud et reçoit ses eaux du lac Wacouno. Ce dernier, orienté comme son émissaire et très allongé, couvre 16 km2 et s’étire sur 28 km. Et la rivière et le lac sont flanqués à l’est de la voie ferrée qui relie Sept-Îles et Schefferville. C’est en 1939 que la Commission de géographie du Québec a accepté le nom de la rivière et celui du lac, indiquant par la même occasion qu’elle remplaçait l’ancienne graphie Washa-Coush-Noon par Wacouno, nom amérindien dont on ignore la signification. Wacouno apparaît sur une carte topographique publiée en 1939.
Rivière Tortueuse
La rivière Tortueuse, qui prend sa source dans une succession de petits lacs situés à 30 km à l’ouest du réservoir Manicouagan, constitue un petit affluent de la rivière aux Outardes. Après une course d’environ 30 km, elle s’y déverse à un peu plus de 200 km au nord-ouest de Baie-Comeau. Ce toponyme descriptif adopté en 1945 correspond aux nombreux méandres que trace cette rivière de la Côte-Nord sur presque tout son parcours. Les Montagnais connaissent ce cours d’eau sous l’appellation Kapakstitniu Shipis, petite rivière pliée, tordue.
Rapides à Touzel
Les rapides à Touzel, toponyme officialisé en 1978, perturbent le cours de la rivière aux Rochers, dans la réserve faunique de Sept-Îles-Port-Cartier, dont l’embouchure se trouve à quelque 20 km au sud-est, soit à Port-Cartier même. La rivière aux Rochers est alimentée à la fois par le lac Walker et la rivière MacDonald, à 7 km au nord des rapides. Dans le secteur des rapides, le chemin de fer reliant l’ancienne ville de Gagnon à Port-Cartier longe le cours de la rivière aux Rochers. Le patronyme Touzel a d’abord désigné un lac déjà nommé ainsi en 1914, puis un canton de ce secteur de la Côte-Nord, dénommé en 1949 et situé à une centaine de kilomètres à l’est de Sept-Îles. À l’instar du canton, les rapides rendent hommage à Philippe-Gédéon Touzel, industriel et marchand qui a occupé différents postes importants dans le secteur de Sheldrake.
Chute des Terre-Neuviens
La chute des Terre-Neuviens se situe à 2,5 km en amont de l’embouchure du ruisseau des Terre-Neuviens, dans la baie du Renard, à la pointe nord-est de l’île d’Anticosti. À partir de 1870, l’Anticosti Company cherche à attirer des colons sur l’île. Ainsi, de nombreux pêcheurs terre-neuviens, la plupart en provenance de Port-aux-Basques, répondent à l’appel et s’établissent dans la baie du Renard. Longtemps, ils constituent le noyau de population le plus important de l’île, malgré des conditions de vie très difficiles et l’aide réduite de la compagnie. Ce n’est que vers 1875 qu’une maison rudimentaire de 5 m2 sert à la fois de lieu de prédiction et d’école. C’est donc à la mémoire de ces courageux pionniers qu’a été nommée la chute des Terre-Neuviens, en 1985.
Rivière Volant
La rivière Volant, issue du lac Chamberland, coule en direction nord-est sur environ 20 km et forme une partie de la limite est de la ZEC de Forestville. Affluent de la rivière Betsiamites, elle s’y déverse près du barrage Bersimis-Deux, à environ 85 km à l’ouest de la ville nord-côtière de Baie-Comeau. De 1951 à 1956, lors de la construction des barrages Bersimis-Un et Bersimis-Deux, la compagnie Acres effectuait des travaux d’arpentage afin de délimiter le pourtour de la montée des eaux. Un Montagnais dénommé Volant agissait alors à la fois à titre d’aide-arpenteur, communément appelé homme d’instruments, et de chef d’équipe des Montagnais qui participaient également à ces travaux. C’est en son souvenir qu’a été baptisée la rivière.
Rivière du Sault aux Cochons
Entité hydrographique de la Côte-Nord, la rivière du Sault aux Cochons naît dans le lac Breault, à 9 km au sud du réservoir Pipmuacan. Coulant en direction sud-est, elle forme un plan d’eau de 9 km2 de superficie à mi-parcours, appelé le lac du Sault aux Cochons. Après avoir parcouru 159 kilomètres, elle déverse ses eaux au cœur de Forestville. Cette appellation existe depuis le XVIIe siècle puisque Louis Jolliet mentionnait dans ses écrits le sault au Cochon. Elle rappelle la présence de marsouins, appelés cochons ou cochons de mer dans le langage populaire, à l’embouchure de la rivière. Ce toponyme identifie en plus une dizaine d’entités géographiques le long des rives du Saint-Laurent, visités par les marsouins depuis des siècles. Le passage du singulier au pluriel a été constaté au début du XXe siècle; la forme plurielle a été reconnue officiellement en 1950.
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