Rivière Rouge

Rivière Rouge

Située dans les Laurentides et d’une longueur de 161 kilomètres, la rivière Rouge prend sa source dans le Lac de la Fougère (dans le Territoire non organisé de Lac-Matawin) pour se jeter dans la rivière des Outaouais à la hauteur de Grenville-sur-la-Rouge. Le bassin versant de la rivière est de 5 543 kilomètres carrés. Un grand nombre de rivières et de ruisseaux sont ses affluents, dont les plus importants sont la rivière Maskinongé, rivière Nominingue et la rivière du Diable.

Cette rivière apparaît sous ce nom pour la première fois sur une carte de Franquelin en 1699 et il semblerait que c’est la couleur de son eau due à l’oxydation du fer présent dans le bouclier canadien qui lui a valu cette dénomination, même si son eau soit plus claire que celle des rivières avoisinantes. D’après certains, le nom viendrait d’un gisement de craie rouge située au lac Nominingue que les Algonquins et les Iroquois utilisaient pour se peindre.

Les paysages environnants sont façonnés par le déplacement des glaciers à l’époque du quaternaire et c’est la dernière glaciation, qui s’est terminée il y une dizaine de milliers d’années qui a laissé d’innombrables cours d’eau sur son passage, dont la rivière Rouge. Le sol est formé de dépôts meubles tels le sable d’alluvion et de roches de la province de Grenville datant de 950 millions d’années. D’origine volcanique et métamorphique, ces roches comprennent le granite, le gneiss, le synérite, l’anarthosite, le quartz, le calcaire cristallin, le grenat, l’ocre, le boulder (argile) et le graphite.

La région du bassin versant de la rivière fut habitée par les Algonquins jusqu’à la fin du XIXe siècle. Ensuite, ce cours d’eau servit de chemin de colonisation du nord du Québec qui vit naître la plupart des communautés le long de la rivière et de ses affluents. La centrale de la Chute Bell fut construite à 15 km de son embouchure en 1915.

Des villes situées en bordure de la rivière, signalons la ville de Rivière-Rouge (la rivière croise le village de L’Ascension qui est un secteur de cette ville).

La rivière Rouge coule vers le sud et ses dix derniers kilomètres sont renommés pour le rafting. En fait, elle se fraie un chemin à travers les anciennes formations de granite du Bouclier canadien, et le rafting y est excellent toute la saison.

Il y a deux tronçons sur la rivière Rouge : le Canyon Harrington et les Sept Sœurs. Durant tout l’été, les Sept Sœurs offrent des rapides imposants, techniques et continus avec de l’eau plus chaude. Le canyon donne en spectacle une extraordinaire et les rapides, qui suivent ce  majestueux canyon, notamment Confusion, Turbo, Surprise, le Bellerose, les Portes du Diable, les chutes Bell (infranchissable en rafting), le seuil Elisabeth, le Réactionnaire, la Vague interdite (à éviter à tout prix, cette vague décrit une courbe parfaite), le Draino, le contre-courant du Texaco, le Champignon vous réservent de sérieux défis. À partir de juin jusqu’au mois d’octobre, les Sept Sœurs vous invitent à défier ses imposants rapides qui comportent une série de brusques dénivellations conduisant  dans le rapide mouvementé de la Machine à Laver (un petit joyau de la section).

Les noms de la réserve écologique de la Rivière-Rouge et la réserve faunique Rouge-Matawin font référence à la rivière Rouge.

Avant de s’enfoncer en tourbillonnant dans le roc précambrien en sa portion méridionale, la Rouge déploie de paresseux méandres dans les environs de Labelle, sur la route 117. Bordée de plages de sable, la rivière y fait les délices des amateurs de canot et de kayak. Le spectacle n’est pas piqué des vers non plus.

Attention ! Il ne faut pas confondre la rivière Rouge québécoise avec la rivière Rouge du Manitoba, beaucoup plus longue (877 kilomètres), découverte par La Vérendrye en 1734.

Canton de Castelnau

C’est en l’honneur du général français Édouard de Curières de Castelnau (1851-1944) qu’a été nommé un canton des Laurentides délimité au sud-est par la rivière Rouge et situé à 50 km à l’est de Mont-Laurier. Inhabité, il est couvert de forêts et de nombreux lacs, dont le lac Curières. Le relief, assez diversifié, culmine à près de 600 m à proximité du lac Castelnau. Le général de Castelnau commanda la IIe armée en Lorraine, fut l’adjoint du maréchal Joffre (1915-1916) et prit la tête du groupe d’armées de l’Est (1917-1918). Député de l’Aveyron de 1919 à 1924, il fonda la Fédération nationale catholique de France. Ce nom qui paraît sur la carte géologique de 1943 a pu être proposé par Aubert de la Rüe, géologue français qui a travaillé dans cette région pendant la Deuxième guerre mondiale.

Chute aux Iroquois

La chute aux Iroquois se situe sur la rivière Rouge, dans la région des Laurentides, en plein centre de Labelle, lieu connu avant 1902 sous le nom de Chute-aux-Iroquois. On attribue l’origine de cette désignation toponymique à une légende amérindienne suivant laquelle la vigueur des rapides aurait autrefois causé la mort d’un groupe d’Iroquois qui tentaient d’en effectuer la traversée en canot.

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Descente sur la rivière Rouge. Source : Le Centre Nouveau Monde.

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