Rivière Richelieu

Rivière Richelieu

La rivière Richelieu, nommée auprès du Cardinal de Richelieu, qui prend sa source dans le lac Champlain, sur le territoire des États-Unis, mesure près de 130 km de long. Elle coule vers le nord, drainant la partie sud québécoise pour se jeter finalement dans le Saint-Laurent, près du lac Saint-Pierre. Son lit creuse la vallée éponyme allongée centre le lac Champlain et le fleuve.

La rivière Richelieu est un des principaux affluents du fleuve Saint-Laurent. Sans contredit, il s’agit de l’un des affluents du fleuve les plus achalandés. Près de la moitié des berges de la rivière sont conservés à l’état naturel. Le bassin versant de la rivière Richelieu est de 23 720 kilomètres carrés (si l’on inclut le lac Champlain), mais 15 % seulement du bassin versant sont en territoire québécois, le reste étant en territoire américain. Le tronçon québécois s’étire sur environ 125 kilomètres entre Lacolle et Sorel. Il reçoit les eaux de quatre affluents principaux : la rivière L’Acadie, la rivières des Hurons, la rivière du Sus et la rivière Lacolle.

La rivière Richelieu comprend deux parties, soit le Haut-Richelieu et le Bas-Richelieu. Le Haut-Richelieu désigne le segment de 35 kilomètres qui relie la frontière américaine à la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Une dénivellation d’à peine 30 cm entre le lac Champlain, perché à 33 mètres d’altitude, et Saint-Jean, fige le cours d’eau dans une langueur qui contraste avec la section suivante, fournée de rapides qui dévalent un dénivelé de 22 mètres jusqu’à Chambly. En aval, le Bas-Richelieu traverse une plaine argileuse et de terres sableuses avant de se fondre dans le Saint-Laurent.

D’abord, la rivière, c’est-à-dire, le Haut-Richelieu, passe par les villes de Saint-Jean-Sur-Richelieu, Iberville, Chambly, Belœil et Mont-Saint-Hilaire. De Saint-Jean jusqu’à Chambly son cours est jalonné de rapides.

De Chambly, c’est le Bas-Richelieu qui travers les célèbres et belles localités de Saint-Charles-sur-Richelieu, Saint-Denis et Saint-Ours.

Enfin, à la hauteur de Sorel, le Bas-Richelieu rejoint le Saint-Laurent.

Historiquement, c’est la rivière Richelieu qui occupe la deuxième place dans l’histoire du Québec après Saint-Laurent grâce aux épisodes de major importance survenus sur la rivière.

À l’origine, les bordes de Richelieu étaient peuplés par des Iroquois, des Hurons et des Algonquins et c’est en 1608 que le géographe royal Samuel de Champlain remonte son cours.

En XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, la rivière revêt une grande importance militaire et un nombre de redoutes et forts ont été construits le long de ses rives, dont le fort Lennox de l’Isle-aux-Noix, le fort Saint-Jean, le fort Sainte-Thérèse, le fort Chambly (Fort Saint-Louis) et le fort Richelieu à Sorel.

En 1775, les troupes américaines avec Benedict Arnold à la tête prennent d’assaut des forts. Au cours de la guerre de 1812, des forts combats ont lieux près de la rivière et durant les rébellion de 1837, les batailles de Saint-Denis et Saint-Charles sont produits.

En 1843, le dernier trajet du canal de Chambly est aménagé, ce qui permet de contourner les rapides et d’acheminer directement des billots, de la pâte à papier, du foin et du charbon. En fait, le Richelieu se présente de compagnie avec son double, le canal de Chambly, qui en respecte le tempérament fougueux, maté par son imposant système de contournement parallèle au lit d’origine, sur la portion idoine de son cours. D’abord conçue pour le commerce, cette voie navigable appartient désormais exclusivement aux plaisanciers qui l’utilisent durant la saison estivale. Seule une impressionnante série d’écluses au cachet très particulier raconte encore aux visiteurs l’histoire marchande du Richelieu.

Aujourd’hui, en plus des fins d’agriculture, la rivière Richelieu est utilisée à des fins récréatives et d’approvisionnement en eau potable.

Richelieu
Rivière Richelieu. Photo du domaine public.

De plus, la rivière abrite soixante des cent seize espèces de poissons d’eau douce du Québec.

La gestion des eaux de la rivière Richelieu constitue une préoccupation constante pour la population. Des stations d’épuration d’eaux ont été ouvertes. Le Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu – COVABAR a été créé pour assurer le développement de l’ensemble du territoire relié à la rivière.

Histoire du Richelieu

Le nom de la rivière Richelieu se rattache à la mémoire d’Armand Jean de Plessis, cardinal de Richelieu (1585-1642), ministre de Louis XIII et fondateur de la Compagnie de Cent-Associés qu’il chargea d’administrer la colonie naissante de la Nouvelle-France. Le Richelieu, dans la toponymie de 1642, désigne un fort dont le nom s’étendra tardivement à la rivière. La Relation des Jésuites souligne, en 1665, que le cours d’eau « se nomme la rivière de Richelieu, à cause du fort du même nom qui y fut bâti à son embouchure, au commencement des guerres, pour s’assurer de l’entrée de cette rivière ». Cette identification semi-officielle n’a pas empêché que la rivière soit désignée depuis, en partie ou dans son entier, sous diverses appellations : rivière des Iroquois, des Ignierhonons, Saint-Louis, Chambly, Sorel, Lac Champlain, Saint-Pierre et Saint-Jean. Il faut attendre le XXe siècle pour que « rivière Richelieu » ou « le Richelieu », s’impose à l’usage pour l’ensemble du cours d’eau. Le toponyme fut appliqué subséquemment à un grand nombre de lieux; à plusieurs municipalités des environs, on a en effet ajouté « sur-Richelieu ».

À la tête du Richelieu s’étend le lac Champlain ainsi nommé en l’honneur de Samuel de Champlain, premier explorateur à l’avoir décrit au cours d’une expédition en 1609 :

«  À l’entrée de la rivière des Iroquois (rivière Richelieu), où nous sejournames deux jours et nous rafraichimes de bonnes venaisons, oiseaux et poissons, que nous donnaient les Auvages et où il s’emeut entre eux quelque différent sur le sujet de la guerre, qui fut occasion qu’i n’y en eut qu’une partie qui se resolurent de venir avec moi, et les autres s’en retournèrent en leur pays avec leurs femmes et marchandises, qu’ils avaient traités.

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