Rivière Nottaway et son bassin versant (région de la baie James)
On désigne sous le nom de Nottaway le cours inférieur, issu du lac Matagami et d’une longueur de 225 km, d’un cours d’eau qui prend sa source dans le lac Mégiscane. L’ensemble fore une rivière longue de 776 km s’écoulant à travers de nombreux lacs. En route vers le nord-ouest, la Nottaway, depuis le lac Matagami, crée les lacs Soscumica et Dusaux, collecte les eaux de plusieurs rivières – notamment la Kitchigama – et termine sa course dans la baie de Rupert, à l’extrémité méridionale de la baie James, à l’ouest de la Broadback et de la Rupert.
Nottaway dérive de « nadowe », mot qui signifie « serpent » et que les tribus algonquines utilisaient pour désigner ou décrire leurs ennemis, notamment les Iroquois. D’ailleurs les Cris appellent cette rivière Natuwe Nipi, rivière des Indiens étrangers et le mot Iroquois, en dialecte mistassin, se dit Nottaweou. Le père Lemoine, quant à lui, traduit tout simplement Nottaway par rivière des Iroquois. La présence du spécifique Iroquois dans cette région, pour identifier de nos jours une rivière tributaire de la Nottaway et une chute, trouve son explication dans l’histoire assez lointaine.
Au XVIIe siècle, en effet, les Iroquois ont envahi le territoire algonquin situé près de la baie James, en empruntant la rivière qui sera connue plus tard sous le nom de Nottaway.
Ce cours d’eau est indiqué sur des documents cartographiques depuis la fin du XVIIe siècle. J.-B.-L. Franquelin, en 1699, Guillaume Delisle, en 1703, et Nicolas Bellin, en 1744, le nomment justement Rivière des Iroquois sur leurs cartes respectives. En 1744, Joseph La France mentionne Nodaoay River sur sa carte. Thomas Moore, chef d’Eastmain House, poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson, parle aussi de la rivière Nottaway en 1769. On retrouve encore la Rivière Notaway dans les rapports des géologues James Richardson (1880) et Albert Peter Low (1885). La graphie actuelle du spécifique dénomination fut fixée par le Bureau géographique d’Ottawa, comme le rappelle la première Nomenclature des noms géographiques de la province de Québec en 1916.
Canton de Druillettes
Par les lacs Surprise, des Vents et Remick, le canton de Druillettes fait partie du réseau hydrographique de la rivière Nottaway, affluent de la côte méridionale de la baie James. Situé à environ 70 km au sud-ouest de Chibougamau, il est inhabité, marécageux, et couvert de forêts. Son relief dépasse de peu 400 m d’élévation. Le personnage ici honoré en 1947 est le père Gabriel Druillettes (1610-1681), arrivé à Québec en 1643,
Situé à environ 70 km au sud-ouest de Chibougamau, il est inhabité, marécageux, et couvert de forêts. Son relief dépasse de peu 400 m d’élévation. Le personnage ici honoré en 1947 est le père Gabriel Druillettes (1610-1681), arrivé à Québec en 1643. L’année suivante, il devient aveugle chez les Montagnais qu’il accompagnait à la chasse pour avoir été fort incommodé par la fumée. Or, ayant recouvré soudainement la vue au cours d’une messe qu’il célébrait par cœur, il fut considéré comme un être prodigieux par les Amérindiens ; de fait, cette réputation le suivit par la suite partout où il alla. Il continua de partager la vie naturelle des autochtones en hivernant chez-eux, à Tadoussac et au lac Saint-Jean. Il exercera ensuite son ministère auprès des Abénaquis de la rivière Kennebec (1645-1646), auprès des Papinachois (1647-1650), et retournera dans le Maine actuel pour préparer avec la Nouvelle-Angleterre une alliance contre les Iroquois. Il résidera ensuite à Sillery (1652-1664) tout en s’occupant de la mission de Tadoussac durant l’été, puis à Québec (1664-1668), avant d’être envoyé à Sault-Saint-Marie en 1670, car il désirait, depuis 1656, mettre sur pied les missions de l’Ouest. Il est décédé à Québec en 1681.
Canton de Desmazures
Le canton de Desmazures a été implanté à environ 25 km au sud-ouest de Matagami. Les cours d’eau qui y prennent naissance, entre autres la rivière Subercase et la rivière Samson, appartiennent au réseau hydrographique de la rivière Nottaway dans le premier cas et à celui de la rivière Harricana dans le second. Les sommes de son relief ne dépassent guère 310 m. Adam-Charles-Gustave Desmazures, en l’honneur de qui cette division géographique est nommée, est un Français (1818-1891) qui, après avoir été admis au barreau, fut ordonné prêtre de Saint-Sulpice, à Paris, en 1848. Venu à Montréal en 1851, il exerça son ministère dans les paroisses de Saint-Jacques et de Notre-Dame. Il a publié surtout des biographies, l’une consacrée à Pierre Le Moyne d’iberville et une autre à Étienne-Michel Faillon, son contemporain, qui était sulpicien et historien. Le nom de ce canton paraît sur la carte officielle du Québec en 1951.
Lac Doda
Ce plan d’eau ainsi que son jumeau, le lac Father, ont longtemps été considérés comme une seule entité par les explorateurs. Ses nombreuses baies lui donnent une configuration très irrégulière et sa superficie est considérable, soit 76 km carrés. Il constitue une grande expansion de la rivière Opawica, affluent de la rivière Waswanipi, laquelle s’écoule vers la baie James par la rivière Nottaway. Du sud, deux cours d’eau se jettent dans le lac Doda, le principal étant la rivière de l’Aigle. Situé à environ 40 km au sud-ouest de la ville de Chapais, il est adjacent aux cantons de Gradis et de Machault ; il est inclus dans la grande région de Baie-James. Un ancien camp forestier subsiste sur ses rives, où un dépôt a déjà accueilli des équipes de bûcherons il y a plusieurs années. De nos jours, une pourvoirie y est en exploitation pour des activités de chasse et de pêche. Une carte de 1898 identifie séparément les lacs Father’s et Doda alors que Henry O’Sullivan n’en fait qu’une seule entité sur sa carte de 1900 où il inscrit « Doda Sagahiagan or Father’s Lake ». Son appellation originelle était Doda Sagaigan ou Doda Sagandigan, ces mots algonquins signifiant « lac du père ou lac des pères. » Le nom a été abrégé pour en faciliter l’usage et la prononciation. Il pourrait s’agir d’une allusion à la présence ancienne de missionnaires.
Canton Du Tast
Ce canton, dont le nom a été choisi en 1949, est totalement marécageux et son terrain plat atteint 260 m d’altitude. Il s’insère entre les rivières Harricana et Nottaway, au nord de Joutel, Il appartient au réseau hydrographique de la première par le lac Chastrier et à celui de la seconde par les lacs Du Tast, Paul-Sauvé, Boissonnault et La Forest. Du Tast est le nom, parfois orthographié Dutast, d’un premier capitaine qui commandait une compagnie dans l’expédition du gouverneur Antoine Le Febvre de La Barre contre les Iroquois, en 1684. Celui-ci le fit partir avec 50 soldats d’élite pour conduire un grand convoi de vivres et de munitions au fort Frontenac (Kingston, Ontario) et pour garder ce poste. C’est le même personnage, dont on ignore le prénom ainsi que les dates de naissance et de décès, qui a pris part à la grande expédition de Pierre Le Moyne d’Iberville, à la baie d’Hudson, dix ans plus tard. La carte officielle du Québec signale ce canton en 1951.
Canton de Dussieux
Baigné à l’est par une grande partie du lac au Goéland, le canton de Dussieux est irrigué notamment par la rivière Waswanipi qui relie les eaux du lac au Goéland à celles du lac Olga, à l’ouest. Par les courants de diverses dimensions avec lesquels il communique, ce canton appartient au bassin hydrographique de la rivière Nottaway, tributaire de la baie James. Il se situe à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Matagami. En dénommant cette unité territoriale dont le relief varie entre 267 et 325 m d’altitude, on a voulu honorer la mémoire d’un historien et géographe de la France, de même que sur l’art, on lui doit un ouvrage remarquable pour l’époque concernant la Nouvelle-France, intitulé « Le Canada sous la domination française : d’après les archives de la marine et de la guerre (1855). C’est pour ce motif qu’il a été honoré dans le toponymie du Québec. Le nom de ce canton, adopté en 1950, paraît en 1951 sur la carte officielle du Québec.
Canton de Doreil
À une vingtaine de kilomètres au nord de la route qui relie Chibougamau à Lebel-sur-Quévillon, le canton de Doreil est irrigué par plusieurs petits affluents de la rivière Maicasagi qui serpente vers le sud. Par le rattachement à cette étendue d’eau, le réseau hydrographique du canton appartient au bassin de la rivière Nottaway dont la succession de plans d’eau et de courants de toutes grandeurs en fait un des plus complexes de la baie James. Cette unité géographique est désignée depuis 1947 par le nom d’André (Jean-Baptiste) Doreil qui, selon les instructions qu’il avait reçues en 1755, occupait, à Québec, la fonction de commissaire principal des Guerres, ce qui en faisait l’un des principaux adjoints de Bigot. Il était chargé du logement, de l’équipement, de l’habillement, du ravitaillement et des services hospitaliers des troupes. Vite brouillé avec l’intendant, sa carrière en Nouvelle-France fut de courte durée, il quitta le pays en 1758. L’orthographe de son nom varie: on trouve également d’Aureil et d’Oreil.
Canton de Douay
Le parcours de deux petits cours d’eau, soit le ruisseau McClure à l’Ouest de la rivière Allard, à l’est, fait en sorte que le canton de Douay, situé à environ 100 km au nord d’Amos, appartient respectivement, par son réseau hydrographique, aux bassins des grandes rivières Harricana et Nottaway qui drainent le sud de la baie James jusqu’aux latitudes inférieures de l’Abitibi. Inhabité et couvert de forêts, il offre une surface assez régulière, dont le plus haut sommet atteint 385 mètres aux collines Cartwright sur la limite occidentale de cette division géographique. Celle-ci porte le nom du père récollet belge Anastas Douay, missionnaire qui accompagna René-Robert Cavelier de La Salle lors de son premier voyage à l’embouchure du Mississipi en 1684, puis lors du second (1686-1687), expédition au cours de laquelle il a été témoin de l’assassinat de La Salle. Rentré en France quelque temps après, un autre voyage le conduisit en Louisiane en 1699 avec Pierre Le Moyne d’Iberville, fondateur et gouverneur de cette colonie en 1700. Il es décédé au Mexique à une date inconnue. Le nom de ce canton paraît en 1946 sur la carte officielle du Québec, l’année suivante de sa désignation.
Canton de Fancamp
À 35 km au sud de Chibougamau, se trouve le canton de Fancamp qui se déploie sur une surface plane marécageuse à environ 380 m d’altitude. Couvert d’étendues d’eau importantes, tels les lacs Obatogamau, Chico, Verneil et Chevrier, il se trouve aux sources lointaines de la rivière Nottaway, grand affluent de la baie James dont le réseau hydrographique est considérable. Cette unité géographique inhabitée et désignée en 1938 rappelle le nom de Pierre Chevrier, baron de Fancamp, né entre 1600 et 1609, gentilhomme, prêtre et ami de Jérôme Le Royer de La Dauversière qu’il aida par ses dons généreux à la fondation de Ville-Marie. Il était d’ailleurs l’un des fondateurs de la Compagnie de Montréal et le bienfaiteur de Marguerite Bourgeoys, de Jeanne Mance et des Hospitalières de Ville-Marie. Il est mort octogénaire, après le 30 mai 1690.
Canton de Fonteneau
Le canton de Fonteneau se trouve à environ 45 km à l’ouest de Lebel-sur-Quévillon. Son terrain, qui varie entre 280 et 350 m d’altitude, est arrosé par quelques cours d’eau qui alimentent la rivière Bigniba, elle-même tributaire, par le chenal de l’Ouest de la rivière Bell qui appartient au bassin hydrographique de la Nottaway. Cet espace géographique porte le nom de Jean Fonteneau (1484-1544), plus connu sous celui de Jean Alfonse, ce dernier patronyme étant celui de la femme, portugaise, née Valentine Alfonse. Saintongeais de naissance, il est entré dans la Marine très jeune, a voyagé sur les mers environnant l’Europe et s’est même rendu au Japon et en Amérique, précisément aux Antilles et en Nouvelle-Écosse. C’est à ce maître navigateur que le roi François Ier a confié l’expédition de La Rocque de Roberval en 1542. L’année suivante, avant de débarquer à La Rochelle, il aurait probablement atteint la mer de Baffin. Le récit manuscrit de son voyage de 1542 a été publié en 1904 sous le titre La cosmographie avec l’espère et régime du soleil du nord. Ce canton est signalé en 1946 sur la carte générale du Québec, année qui suit sa désignation.
Canton de Galinée
Arrosé par le ruisseau Véract, affluent de la rivière Bell qui coule à sa limite est, le canton de Galinée appartient au vaste réseau hydrographique de la rivière Nottaway, grand affluent de la baie James. Il est situé juste au sud de Matagami. Dans la région administrative du Nord-du-Québec, et son terrain, régulier, varie entre 256 et 320 m d’altitude. On a attribué, en 1950, à cette unité géographique le nom de René de Bréhant de Galinée (vers 1645-1678), sulpicien d’origine bretonne, issu d’une famille d’ancienne noblesse française, les Bréhant du côté paternel et les Galinée, du coté maternel. Galinée est la déformation de Galilée, nom qu’un croisé parmi ses ancêtres avait porté. Arrivé en Nouvelle-France en 1668, il faisait partie dès l’année suivante, avec son confrère sulpicien Dollier de Casson, de l’expédition dirigée par Robert Cavelier de La Salle. Délaissé par celui-ci au lac Ontario, il revint par la route du nord, c’est-à-dire par le lac Huron, la baie Georgienne, la rivière des Français, le lac Nipissing ainsi que les rivières Mattawa et des Outaouais. Il a laissé de son aventure un récit modeste mais intéressant intitulé Récit de ce qui s’est passé le plus remarquable dans le voyage du lac Érié, publié en 1875 par la Société historique de Montréal. Arrivé diacre, il l’était encore à son départ pour la France en 1671.
Canton de Gamache
À moins de 50 km au sud de Chibougamau, se trouve le canton inhabité de Gamache dont l’altitude, variant autour de 390 m, ne dépasse pas 487 m. Alimenté par un segment de la rivière Opawica et par les ruisseaux provenant des lacs Messine et Grimaldi, il se situe parmi les sources les plus orientales du grand bassin hydrographique de la rivière Nottaway, affluent de la baie James. Ce nom rappelle, depuis sa désignation en 1938, la mémoire de Nicolas Rouhault, marquis de Gamaches (écrit indifféremment avec ou sans « s »), gentilhomme picard, bienfaiteur insigne des Jésuites à qui il a versé un capital de 48 livres, à condition d’être reconnus, lui et son épouse Françoise Mangot, comme les fondateurs du collège des Jésuites de Québec. Le nom Rohault du canton voisin, à l’est, a été attribué en l’honneur de leur fils René, entré chez les Jésuites en 1626, il avait exigé de son père de consacrer cette somme, partie du patrimoine qui lui revenait, à cette œuvre. Il versa lui-même une rente annuelle de 3 000 livres de son vivant, soit jusqu’en 1639.
Rivière Gouault
Cette rivière, longue de 17 km, appartient au bassin hydrographique de la rivière Nottaway. Elle reçoit les eaux du lac Maclvor et se jette dans le lac Matagami, à 19 km au nord-ouest de la ville de Matagami. En 1936, le nom Maclvor a été consigné, pour cette rivière, sur la carte topographique fédérale intitulée Waswanipi. L’année suivante, la Commission de géographie du Québec accepte le nom Maclvor River pour ce cours d’eau. Toutefois, la Commission a remplacé officiellement ce nom, en 1965, par rivière Gouault. L’origine est incertaine. Comme il était courant de dénommer ou de renommer des lieux du Nord québécois d’après les personnages de la Nouvelle-France, à cette époque, il est bien plausible de voir dans le nom de Gouault celui du frère jésuite et apothicaire Gaspard Gouault, qui a exercé sa profession en Nouvelle-France au XVIIe siècle. Quant au nom Maclvor, fourni par le géologue Jérôme H. Rémich, il s’agit de celui d’un trappeur qui fréquentait la région. On croit savoir que le nom Maclvor River provient de la dénomination du mont Maclvor situé à 3 km au sud-ouest du lac du même nom. Les Algonquins, pour leur part, appellent la rivière Nedawaka, c’est-à-dire la « rivière pour aller chercher de quoi vivre ».
Canton de Grasset
Appartenant au réseau hydrographique de la rivière Nottaway, grand tributaire de la baie James, le canton de Grasset est baigné par une grande étendue d’eau de forme presque circulaire et qui porte le même nom que le canton. Alimenté au sud par la rivière Subercase et quelques autres courants secondaires, ce lac se jette ensuite dans la rivière Nottaway par la rivière Kitchigama dont le parcours, parallèle à la Nottaway, est supérieur à 100 km. Le terrain, plutôt plat et uniforme, varie entre 250 et 300 m d’altitude. Cette unité géographique est dédiée à la mémoire d’André Grasset, né à Montréal en 1758, fils du marchand André Grasset de Saint-Sauveur, passé en France avec toute sa famille en 1764 pour aller se défendre au Châtelet de Paris après qu’il eut été accusé de prévarication. Après ses études, le jeune André Grasset devient prêtre chez les Sulpiciens vers 1782 puis, très tôt, chanoine de l’église métropolitaine de de Sens. Enfermé au couvent des Carmes de Paris utilisé alors comme prison, il sera exécuté par les révolutionnaires pour avoir refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé le 2 septembre 1792. Béatifié en 1926 par le Pape Pie XI, Grasset avait donné son nom à un important collège classique de Montréal, tenu par les Sulpiciens. La carte générale du Québec (1951) signale ce canton.
Rivière Iserhoff
Ce cours d’eau d’environ 40 km de long se jette dans la baie du Sud-Ouest du lac Waswanipi, dans la bassin de la rivière Nottaway. Alimenté notamment par la rivière Iserhoff Nord, il coule d’ouest en est. Déjà indiqué sur une carte de 1896 par l’arpenteur Robert Bell, la rivière Iserhoff était identifiée comme tributaire de la rivière Nottaway. Un missionnaire, actif dans la région au XIXe siècle, a laissé son nom à la rivière ; en 1905, Henry O’Sullivan signale sa présence à Fort Eastmain. Une échancrure du lac Mistassini, dénommée Baie Iserhoff, évoque par ailleurs Charles Iserhoff, neveu de ce missionnaire employé par la Compagnie de la Baie-d’Hudson, à l’ancien poste de traite de Baie-du-Poste, devenu aujourd’hui le village cri de Mistissini. Ce nom paraît dans les deux éditions du Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec (1914 et 1925). Jacques et Madeleine Rousseau ont eu, en 1946, une informattice, née Iserhoff et qui portait alors le nom de madame Wilfrid Jefferys. Les membres de cette famille métisse, suivant son témoignage, ont toujours habité soit le poste du lac Mistassini, soit celui de la Waswanipi. Dans la communauté crie, on désigne cette rivière sous le nom de Pikiwaga Sibi qui signifie « la rivière cruse la berge, de sorte qu’il y a un surplomb ».
Lac Paul-Sauvé
Partagé entre les cantons de La Forest et de Du Tast, à 45 km à l’est de la confluence de la Samson et de la Rivière Harricana, ce lac, long de 10 km, large de 3 km et d’une superficie de 19 km carrés, reçoit les eaux du lac Boisbriand, son voisin septentrional, et se déverse au sud-est, dans la rivière Kitchigama, affluent de la Nottaway. Paraissant dans des documents cartographiques depuis 1961, ce toponyme rend hommage à Paul Sauvé, successeur de Maurice Duplessis et premier ministre du Québec de septembre 1959 à janvier 1960. Le lac Paul-Sauvé est appelé par les Cris Sesitinikau, il fut saisi (sur place).
Canton de Millet
Nommé en 1950, le canton de Millet se situe à une trentaine de kilomètres au nord de la ville de Matagami, dans le Nord-du-Québec. Son territoire est arrosé par la rivière Nottaway dont l’élargissement à la hauteur du canton forme le lac Soscumica vers lequel se jette une importante rivière non identifiée. Le père jésuite Pierre Millet (1635-1708), évoqué par ce toponyme, fut missionnaire chez les Onontagués (1668-1672) et les Onneiouts (1672-1685), deux nations de la Confédération iroquoise qui vivaient dans l’actuel État de New York. Le père Millet devint interprète et aumônier aux forts Frontenac et Niagara jusqu’en 1689, alors que les Iroquois réussirent à s’en emparer et à le ramener chez les Onneiouts qui l’adoptèrent et le prénommèrent Odatsighta en mémoire de l’un des fondateurs de la Confédération iroquoise. Rappelé par le gouverneur Frontenac en 1694, il revint à Québec et deviendra missionnaire à Lorette (L’Ancienne-Lorette) en 1696 et à Kahnawake (1698-1704). Il est décédé au collège des Jésuite, à Québec.
Voir aussi :
