Rivière Mistassini
La sinueuse rivière Mistassini traverse la forêt boréale sur près de 300 kilomètres. Elle est parsemée d’îles, et de belles plages agrémentent ses berges.
La Mistassini prend naissance à l’extrémité est de la municipalité de Baie-James, entre le lac à l’Eau Froide et le lac de Vau, à environ 80 kilomètres à l’est du lac Mistassini. Son bassin-versant couvre 21 885 kilomètres carrés.
Coulant en direction sud, la rivière est alimentée par les rivières Papillon, des Framboises et Mistassibi. La Mistassini est navigable de son embouchure jusqu’aux villes de Dolbeau et de Mistassini, qui se situent à environ 25 kilomètres en amont. Par contre, la partie supérieure de son cours est ponctuée de rapides, de chutes et de cascades.
La rivière présente un lit rocheux-sablonneux. Elle est bordée à l’embouchure d’une plage formée de roches rondes, des moraines témoignant du passage du glacier. Les berges deviennent moins abruptes en allant vers l’amont de la rivière Mistassini.
La Mistassini se déverse dans le lac Saint-Jean, à Saint-Méthode.
Autrefois, la Mistassini jouait un rôle important pour les missionnaires et les coureurs des bois qui l’empruntaient pour aller vers le nord. Les historiens sont d’avis qu’une carte de Louis Jolliet, dressée en 1679, représente la rivière sous le nom de R. Kakigoua, même si son cours n’est montré qu’approximativement. Les cartes du père Laure, de Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville et de Nicolas Bellin, rédigées au XVIIIe siècle, représentent la rivière Mistassini sous le nom de Rivière aux Sables. C’est en 1792 que le botaniste André Michaux la dénomme Rivière Mistassin, et c’est en 1825 que la graphie actuelle est utilisée par Pascal-Jacques Taché, seigneur de Kamouraska, qui publie les premières cartes de la région où le nom de Mistassini apparaît.
Ses eaux sont fréquentées, entre autres, par le maquereau bleu, le saumon de l’Atlantique, l’anguille d’Amérique, la truite de mer, le méné jaune, le meunier noir, l’omble de fontaine, la perchaude et l’éperlan arc-en-ciel.
Parmi les sites historiques qui se dressent aux abords de la rivière Mistassini, on remarque le Village forestier d’antan, un centre d’interprétation historique qui se trouve à Franquelin.
Notons finalement qu’une vaste superficie du bassin de la rivière Mistassini fait partie du Territoire Non Organisé (TNO) Rivière-Mistassini, dans la région administrative du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Proclamé en 1965, le canton d’Aiguillon est situé sur le bassin versant de la rivière Mistassini, et appartient administrativement au TNO Rivière-Mistassini, dans la MRC Maria-Chapdelaine de la région administrative du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ce canton est arrosé dans sa moitié est par la rivière Ouasiemsca et, dans sa moitié ouest, par la rivière du Chev, affluent de la rivière Ashuapmushuan qui débouche dans le lac Saint-Jean. Des lacs, peu nombreux, mais assez vastes, occupent son terrain valloné dont l’altitude varie entre 320 et 563 mètres. Cette division géographique inhabitée a reçu le nom de la fondatrice de l’Hôtel-Dieu-du-Précieux-Sang de Québec, la duchesse Marie-Madeleine de Vignerot, duchesse d’Aiguillon (1604-1675). Nièce du cardinal de Richelieu, elle fut dame de compagnie de la reine Marie de Médicis, de 1625 à 1631. Le nom Aiguillon vient primitivement de la terre ainsi désignée qui Mme de Vignerot possédait en Guyenne et qui fut érigée en duché et pairie de France par le roi Louis XIII, le 1er janveir 1638. Les voisins de ce cantont portent aussi les noms de fondatrices de communautés religieuses ou d’hôpitaux: Bullion, Guyart, Youville, Mance.
Pointe des Fétiches
De forme plutôt arrondie, cette langue de terre s’avance à l’extrémité septentrionale de la baie Abatagouche, dans la partie sud-est du lac Mistassini, à plus de 20 km au sud-ouest du lac Albanel. Elle fait face à la presqu’île Chépatouk dont elle est séparée par la passe Chischeupaatuhkw. Son nom, adopté par la Commission de géographie à la fin des années 1960, fut attribué par le botaniste, ethnologue et explorateur Jacques Rousseau (1905 – 1970) qui, au cours d’un de ses nombreux voyages dans la région du lac Mistassini, constata sur la pointe « l’abondance des squelettes d’animaux placés comme fétiches ». On peut définir le fétiche – du portugais feitiço, charme, sortilège ou enchantement – comme un objet porte-bonheur ou comme un objet magique, un « substitut visible d’un esprit auquel s’adresse un culte » dans certaines civilisations. Chez les Amérindiens, qui croient généralement que toute chose, naturelle ou artificielle, possède un souffle de vie, une âme immortelle, et, à des degrés divers, une capacité de vouloir, le fétiche sert à améliorer le sort d’un individu, d’une famille ou d’une communauté. En contrepartie, le bienfaisant fétiche peut demander à son propriétaire de lui montrer sa reconnaissance au moyen d’un culte (prières, sacrifices ou autres).
Canton de Dufresne
À environ 70 km au nord-ouest de Dolbeau, on trouve le canton de Dufresne arrosé notamment par les rivières Élizabeth et Brûle-Neige qui se déversent dans le lac Dufresne. Par son réseau hydrographique, il appartient au bassin de la rivière Mistassini dont l’embouchure est à Dolbeau. Son terrain atteint 562 m à l’ouest. C’est le nom d’Alfred-Élie Dufresne (1826-1891) qui identifie cette division géographique inhabitée depuis 1917. Après avoir été vicaire à Saint-Rémi-de-Napierville (1852-1853), il devint curé à Saint-Michel (Sherbrooke) et le demeura de 1853 à 1891. De Saint-Michel, il a été missionnaire fondateur d’au moins six paroisses aux alentours. Il a également fondé le couvent des Sœurs de la Congrégation et le collège de Sherbrooke.
Canton de Merçan
Ce canton inhabité de la MRC de Maria-Chapdelaine se trouve à quelque 80 km au nord-est de Chibougamau. Son territoire est baigné par toute une série de lacs innomés en plus d’être arrosé par la rivière Nestaoucano. Le toponyme Merçan est un rappel, depuis sa création en 1964, de la mémoire de Pierre Merçan, dit Lapierre, sergent de l’infanterie dans la compagnie de Jacques de Chambly du régiment de Carignan-Salières, en 1665. Après sa démobilisation, il demeure en Nouvelle-France et épouse Françoise Bizelon en 1670. Plusieurs Merçan ou Marsan, dits Lapierre habitent Montréal en ses environs au XVIIIe siècle.
Canton de Dolbeau
De forme irrégulière, le canton de Dolbeau, au Lac-Saint-Jean, est limité au nord-ouest par la rivière Péribonka. Sa surface, en grande partie marécageuse et arrosée par la rivière Noire, affluent de la Petite rivière Péribonka, n’offre pratiquement pas d’irrégularités ; de 110 m au sud, elle s’élève graduellement jusqu’à 167 m au nord, laissant paraître de petites étendues défrichées le long des rangs ainsi qu’au village de Sainte-Anne-d’Arc et au hameau de Saint-Amédée-de-Péribonka, à l’est. La plus grosse agglomération est la ville de Mistassini sise à l’ouest du canton, sur la rivière du même nom. Le nom du père récollet Jean Dolbeau (1586-1652), religieux qui a exercé son apostolat à Tadoussac en 1615, identifie cette division géographique. En 1617, il se rend en France, revient à Québec l’année suivante, puis quitte définitivement la Nouvelle-France en 1620, en emmenant avec lui un Amérindien nommé Pastedechouan. Proclamé en 1904.
Lac File Axe
Source de la rivière du Chef, qui alimente la rivière Ashuapmushuan, le lac File Axe est situé au sud-est du lac Mistassini. De dimensions respectables, soit 26 km carrés de superficie, ce lac couvre une surface aux contours très irréguliers, s’étirant en de nombreuses baies à fonds pointus. Le nom de L. File-Axe est inscrit sur la Carte de la province de Québec dressée par E. Taché, en 1880. En 1885, l’arpenteur John Bignell le désigne sous le nom de Grindstone Lake dans son rapport au Commissaire des terres de la couronne de la province de Québec et mentionne qu’il est improprement appelé File Axe. Pourtant c’est ce nom qu’il utilise dans son rapport de 1901, l’arpenteur-explorateur Henry O’Sullivan qui indique dans le texte File Axe Lake et sur la carte en annexe File-axe L. L’expression anglaise « file axe » qui peut se traduire par « limer » (aiguiser) une hache rejoint l’interprétation de Jacques Rousseau (1948) qui prétendait que ce lac « devrait se nommer lac à la Meule, suivant la coutume des Indiens et des forestiers qui fréquentent ces parages ». Il pensait que le toponyme avait été traduit par Henry O’Sullivan.
Canton de Lagorce
Délimité à l’est par la rive ouest de la rivière Mistassini, ce canton se situe à environ 85 km au nord-ouest de Dolbeau et fait partie du territoire de la MRC de Maria-Chapdelaine. Choisi en 1917, le nom évoque Charles-Irénée Lagorce (1813-1864), clerc de Saint-Viateur. Curé à Saint-Charles-sur-Richelieu, l’abbé Lagorce entreprend vers 1846, avec l’aide de Charles Caron, sourd-muet instruit par Ronald MacDonald, laïc de Québec, l’éducation de l’un de ses paroissiens atteint de cette infirmité. Cette expérience allait conduire, avec l’appui de monseigneur Bourget, à la fondation de l’Institution des Sourd-Muets de Montréal (1848) et de l’Institution des Sourdes-Muettes (1851).
Canton de Lauberivière
Le nom de cette division territoriale de la MRC de Maria-Chapdelaine, au Lac-Saint-Jean, fait partie d’un ensemble toponymique de cantons voisins qui honorent la mémoire de six évêques de Québec. Le canton de Lauberivière se trouve entre ceux de Dosquet et de Mornay, à environ 55 km au nord-ouest de Dolbeau. Son territoire est arrosé par les rivières Elizabeth et Micosas. Ce toponyme rappelle monseigneur François-Louis de Pourroy de Lauberivière (1711-1740), cinquième évêque de Québec et successeur de monseigneur Pierre-Herman Dosquet. Sacré à Saint-Sulpice de Paris, en août 1739, le jeune évêque s’embarque à la Rochelle le 10 juin 1740 à bord du Rubis. Au cours de la traversée, une épidémie se déclare et lorsque le navire contaminé se présente en rade de Québec, le 8 août 1740, 47 passagers étaient déjà morts et 150 autres furent hébergés à l’Hôtel-Dieu. Le 13, monsieur De Lauberivière devait lui-même s’allier et il décédait le 20 du même mois. L’inhumation eut lieu le jour même.
Canton de Lecoq
Inhabité et rattaché à la MRC de Maria-Chapdelaine, ce canton est distant de quelque 120 km au nord-ouest de la ville de Dolbeau, au Lac-Saint-Jean. Il est baigné par les lacs Kashishemashimekushikatsh et Kauashikamatash en plus d’être arrosé par la rivière Ouasiemsca. Le toponyme évoque, depuis son adoption en 1917, la mémoire du sulpicien Isaïe-Charles-Marie Lecoq (1846-1926). Directeur fondateur du Séminaire de philosophie (1876), il sera par la suite professeur au Grand Séminaire de Montréal dont il deviendra le directeur (1881-1903) avant d’occuper la fonction de supérieur pour le Canada de la Société des Prêtres de Saint-Sulpice (1902-1917). Signalé alors comme nouvelle désignation, ce canton est répertorié en 1921 dans « Noms géographiques de la province de Québec ».

Pour en apprendre d’avantage :
- Réserves fauniques Assinica et des Lacs-Albanel-Mistassini-et-Waconichi
- Route du Nord
- Baie James – chasse et pêche
- Pêche dans le Grand Nord
- Chibougamau touristique
- Lac Mistassini
- Bleuets et leurs mystères
- Flore et faune de la Baie-James
- Pointe-Mistassini
- Municipalité de Franquelin
- Ville de Dolbeau-Mistassini
- Village forestier d’antan
- Rivière Broadback
- Rivière Rupert
- Rivière La Romaine
- Monastère de Mistassini
- Rivière Mistassibi