
Rivière Manicouagan
La rivière Manicouagan prend sa source dans le centre-est du Québec, dans la région de la Côte-Nord, près de la frontière du Labrador. Cette rivière coule depuis le bouclier canadien vers le sud, en passant par le réservoir Manicouagan, et se jette dans le Saint-Laurent à proximité de Baie-Comeau.
Le bassin de drainage de la rivière Manicouagan, d’une superficie de 45 908 kilomètres carrés, est très accidenté et boisé. En fait, la forêt recouvre la presque totalité du territoire.
Dans le passé, jusqu’en 1992, le bassin a servi de voie de flottage du bois pour approvisionner les usines de pâtes et papier situées à l’embouchure de la rivière. L’exploitation forestière dans le bassin est toujours une activité économique importante.
Les principaux affluents sont la rivière Mouchalagane et la rivière Toulnustouc. La première draine 33 %, et la seconde 24 % de la superficie totale du bassin.
La longueur de la Manicouagan est de 560 kilomètres, dont 221 km après le réservoir Manicouagan.
La puissance de cette rivière est utilisée aujourd’hui pour la production d’hydroélectricité. En effet, on y trouve six barrages hydroélectriques et un barrage-réservoir.
Canton d’Audibon
Situé à environ 60 km au nord-ouest du réservoir Manicouagan, proclamé en 1965, ce canton est baigné sur sa limite ouest par le lac Plétipi, source de la rivière aux Outardes, et au nord-est par le lac Matonipi qui se décharge dans cette dernière par la rivière Matonipi. Son terrain raboteux, occupé par plusieurs autres lacs, culminé à 777 m au centre, tandis que les deux lac précités s’étalent à 244 m plus bas, John James Audubon (1785-1851), en l’honneur duquel cette unité géographique inhabitée a été nommée, est né en Haïti et a reçu son éducation à Paris. Il y fut élève du grand peintre Louis David pendant un an. De retour aux États-Unis en 1807, il se consacre à l’histoire naturelle et peint des aquarelles superbes de la flore, de la faune sauvage et des oiseaux exotiques d’Amérique. Il est l’auteur de Birds of America (1827-1828) et de Quadrupeds of America (1845-1848). Selon Cuvier, son œuvres est le plus magnifique monument que l’art ait élevé à la science. Chez lui, le peintre égale l’écrivain et le savant. L’attribution de son nom dans cette région est pertinent puisqu’il explora la Côte-Nord, de Natashquan à la baie de Brador, à l’été de 1833.

Centrale Manic 5, photo Mike Jones, site Web beyondktaadn.org. Chercheurs et naturalistes qui explorent étudient et font la promotion des chaînes de montagnes des zones arctiques-alpines éloignées du Québec, Terre-Neuve et Nouvelle Angleterre.
Le complexe hydro-électrique de la rivière Manicouagan est composé actuellement des barrages Manic 1, Manic 2, Manic 3 et du barrage Daniel-Johnson qui comporte les centrales Manic-5 et Manic 5 PA. Notez que le barrage Manic 4 n’a jamais été construit en raison du manque d’espace entre Manic 3 et Manic 5. Cependant, les plans préliminaires avaient été approuvés, d’où «le chaînon manquant» (tout comme dans le métro de Montréal, où la ligne 4 n’a jamais existé). Les barrages ont été érigés dans les années 1960.
Les aménagements n’ont pas affecté la qualité des eaux de la rivière Manicouagan à l’embouchure. Elle reste bonne, même si on observe une légère acidité de l’eau et la présence de mercure dans la chair des poissons. On note des problèmes relatifs au traitement des eaux usées dans certaines petites localités à l’embouchure, qui n’interfèrent pas, pour le moment, avec la qualité de l’eau de la rivière Manicouagan.
Canton Lamontagne
Désigné en 1962 et proclamé en 1965, le territoire de ce canton inhabité se situe à quelques kilomètres seulement au nord du réservoir Manicouagan et se rattache à la MRC de Caniapiscau. Ce toponyme évoque J.-Théodore Lamontagne, décédé en 1909, homme d’affaires, commerçant de poisson et entrepreneur forestier qui, entre 1878 et 1897, exploita des concessions forestières situées entre les rivières des Grandes Bergeronnes et du Sault au Mouton. Originaire de Sainte-Anne-des-Monts, il s’y fit construire une grande maison de style anglo-normand, aujourd’hui appelée Château Lamontagne et reconnue monument historique. Sa petite-fille, Blanche Lamontagne-Beauregard (1889-1958), connaîtra une carrière littéraire d’une certaine notoriété.
Canton de Pachot
Le canton de Pachot, qui se trouve au nord du réservoir Manicouagan, dans l’arrière-pays de la Côte-Nord, s’étend entre les rivières de la Racine de Bouleau, à l’est et Seignelay, à l’ouest. Ce nom rappelle depuis 1958 François Viennay-Pachot (1628-1698), important marchand de Québec à qui fut concédée la seigneurie Pacot ou de la Rivière-Mitis en 1689. La même année, il obtenait avec plusieurs associés la permission de faire la pêche dans le fleuve et le golfe du Saint-Laurent. Le nom de François Viennay-Pachot figure parmi les directeurs de la Compagnie du Nord en 1690. En 1696, il signait une convention avec Marie Couillard au sujet de la pêche et de la chasse dans toute l’étendue des terres de Mingan. Ce canton a été proclamé en 1965.
Lieu-dit Fire Lake
Le lieu-dit de Fire Lake tire son nom du lac Fire qui se déverse par un petit ruisseau et un lac dans la Petite rivière Manicouagan, à près de 400 km au nord de Port-Cartier. Le nom a été attribué dans les années 1950 par la compagnie minière Québec-Cartier, qui a effectué des prospections sur les bords du lac ; on ne connaît toutefois par les raisons de cette appellation. Long de 2,6 km et large de 800 m, le lac est situé près d’une fosse minière à ciel ouvert, qui a fait l’objet d’une exploitation considérable entre 1977 et 1984 par la compagnie Sidbec-Normines, consortium gouvernemental et privé. Ces travaux ont été précédés, de 1971 à 1977, par la construction d’installations regroupées autour du hameau de Fire Lake et d’une route reliant ce dernier à l’ancienne ville de Gagnon, sise à 84 km au sud. La fermeture de la mine de Fire Lake en 1984 a entraîné l’abandon du hameau et de la ville de Gagnon l’année suivante. La production totale de cette mine a été de 54 millions de tonnes de fer, acheminées sous forme de boulettes de fer et de silice à l’usine de Port-Cartier, puis réexpédiées principalement en Europe.
Pour en apprendre plus :
- Centrales Manic
- Réservoir Manicouagan
- Centre boréal de Saint-Laurent
- Poissons du Québec
- Rivières et lacs du Québec
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