Rivière Kiamika
La rivière Kiamika, l’une des Trois-Vallées de la région de Mont-Laurier (avec la Lièvre et la Rouge), se situe au centre-est du bassin versant de la rivière du Lièvre, dans les Laurentides à environ trois heures de route au nord de Montréal.
Le nom de Kiamika serait, selon certains, une transformation de l’algonquin kickiamika composé de kicki signifiant «abrupt», et amik signifiant «au dessous de l’eau», le tout signifiant «rocher escarpé». Selon d’autres, cette expression serait constituée des mots amérindiens kiam signifiant «profond», et ka signifiant «tranquille» ; les eaux de la rivière Kiamika sont en effet profondes et son cours est paisible.
Petite rivière sinueuse, la Kiamika débute au lac Chopin dans le Territoire Non Organisé (TNO) du Lac-Oscar et après plusieurs détours, se déverse dans le lac Guérin attenant à la rivière du Lièvre, dans la municipalité de Kiamika. La rivière traverse sur son parcours plusieurs lacs ainsi que le réservoir Kiamika situé aux limites des municipalités de Rivière-Rouge, Lac-Saguay et Chute-Saint-Philippe.
Affluent de la rivière du Lièvre, la Kiamika conflue finalement avec la Lièvre au sud-est de Mont-Laurier. Du barrage Kiamika à son embouchure, la rivière Kiamika fait 77 kilomètres de long et a un dénivelé de 60 mètres.
La Kiamika reçoit les eaux, entre autres, des lacs du Bouleau-Blanc, Franchère, Pérodeau, des Cornes, Kiamika, Rochon, Petit-Kiamika, Gauvin et des Écorces.
Au XIXe siècle et jusqu’en 1930, il y a eu flottage du bois sur la rivière sur toute sa longueur. Entre 1930 et 1954, la MacLaren Co. a construit des barrages-réservoirs Lac du Poisson Blanc, Kiamika et Mitchinamecus qu’elle a cédés au Gouvernement du Québec dès la fin de leur construction ; ces barrages-réservoirs étaient destinés à assurer la constance des forces hydrauliques aux centrales hydroélectrique de la compagnie à Masson, Dufferin (Buckingham) et High Falls (Bowman).
En 1937, un pont couvert fut construit à Chute St-Philippe par l’architecte Oliva Cloutier (1870-1943), employé du département de la Colonisation. Ce pont disparaît le 20 juillet 1974 lors d’un incendie.
Pour les amateurs des sports nautiques, la rivière Kiamika est un parcours de niveau familial, agrémenté de rapides R1 et R2. Les touristes démarrent sur le réservoir Kiamika et ensuite descendent la rivière pour parcourir une distance de 30 kilomètres ainsi que quelques petits rapides. Le camp Tamaracouta est une halte assez populaire.
Historique de la rivière Kiamika
Tributaire de la rivière du Lièvre, dans Labelle, ce cours d’eau traverse de nombreux lacs poissonneux sur son tracé d’une centaine de kilomètres ; parmi ceux-ci, le réservoir Kiamika et le Petit lac Kiamika. La partie inférieure de la vallée a attiré de nombreux colons à la fin du XIXe siècle ; ils ont fondé les municipalités agro-forestières de Chute-Saint-Philippe, de Lac-des-Écorces, de Val-Barrette et de Kiamika.
Les premiers arpenteurs à fréquenter la région avaient auparavant noté que les eux de cette rivière étaient relativement chaudes et canotables, ils ont aussi constaté que la vallée était dotée d’un microclimat plus doux et de terres à bon potentiel agricole et forestier. C’est la compagnie MacLaren qui a amorcé l’exploitation forestière de la vallée. Plusieurs barrages ont été aménagés pour régulariser le débit de la rivière, en particulier sur le lac Kiamika. Ce plan d’eau est finalement devenu un réservoir de 43 km carrés de superficie, avec une profondeur maximale de 46 m; il contient plusieurs grandes îles dont certaines étaient autrefois des terres contiguës.
Un abrupt sous-marin de ce réservoir serait à l’origine du toponyme car, en algonquin, le mot « kiamika » signifie « abrupt » ou « coupé au-dessous de l’eau ». Quant au Petit lac Kiamika, il était désigné sous le nom de Petit lac à l’Écorce sur la carte du canton de 1891. La plus ancienne mention cartographique du toponyme « R. Kiamika » remonte à 1870, sur une carte d’Eugène Taché, mais Stanislas Drapeau, en 1863, soutient que le canton de Kiamika tire son appellation de la rivière, sans doute connue depuis longtemps sous ce nom.
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