Rivière Harricana
La rivière Harricana prend sa source près de la ville de Val-D’Or, dans les lacs Blouin, De Montigny, Lemoine et Mourier pour se jeter dans la Baie James après un parcours de 553 kilomètres. Elle est ainsi l’une de plus longues rivières canadiennes, D’ailleurs, la rivière Harricana, avec ses 170 kilomètres de voie navigable, est la deuxième plus longue voie navigable au Canada.
Le bassin hydrographique de la rivière Harricana est de 29 300 kilomètres carrés. Comme la rivière Harricana franchit la frontière avec l’Ontario, une partie du bassin couvre des territoires ontariens.
Le nom « Harricana » vient du nom algonquin Nanikana, déformé par des missionnaires français. Le terme Nanikana signifie en algonquin « La voie principale ». Notons que selon une autre version, le nom vient du mot algonquin anakona, dont la version ojibway est uhnahkonah et la version crie est ayukoon’w. Les trois termes signifient « route fluviale ». Une autre étymologie suggère que Harricana signifierait « rivière aux biscuits » en algonquin, et que ce nom serait dû à la présence des pierres de fée que l’on trouve dans la rivière et qui rappellent la forme d’un biscuit.
Au XIXe siècle, ainsi qu’aux premières décennies du XXe siècle, on faisait de la drave sur la rivière Harricana. Jusqu’en 1920, on produisait sur ses berges du bois de pulpe, de planche et des dormants, c’est-à-dire, des billes de bois placées entre les rails du chemin de fer, des éléments d’extrême importance à l’époque.
Aujourd’hui, le projet ambitieux de la création d’une réserve aquatique dans la section nord de la rivière Harricana est en train d’être réalisé. Cette réserve projetée se situera entre les kilomètres 32 et 125, le long du cours de la rivière Harricana. La rivière a été choisie comme un territoire représentatif des conditions écologiques des hydrosystèmes de la région.
Rapides Ekomadadjiwanag
La rivière Harricana, qui se jette dans la baie James, contient plusieurs ruptures de pente qui portent des dénominations cries ou françaises. Parmi les plus importantes, les rapides Ekomadadjiwanag, s’étendent sur plus de 1 km de longueur. Le nom adopté en 1983 à la suite d’une enquête toponymique menée en territoire cri, signifie aux limites du courant.
Canton de Céloron
Ce canton, institué en 1938, dont le nom paraît sur la carte du Québec en 1946, est traversé par quelques-uns des affluents de la rive ouest de la rivière Harricana, l’un des grands cours d’eau qui débouchent dans la baie James. Il évoque la mémoire de Pierre-Joseph Céloron de Blainville (1693-1759), né à Montréal et qui fit carrière dans l’armée. Capitaine en 1738, il conduisit avec succès une campagne contre les Chicachas en 1739-1740 et mérita la croix de Saint-Louis dès 1741.
Par la suite, le chevalier Céloron fut successivement commandant à Détroit, à Niagara et au fort Saint-Frédéric. En 1749, le gouverneur La Galissonière lui confiait une importante mission de reconnaissance de a Belle Rivière (Ohio) en vue d’y affirmer la souveraineté française.. Céloron revint avec des nouvelles alarmantes qui incitèrent les autorités à construire des forts et à déployer des troupes dans cette région au cœur de la rivalité anglo-française en Amérique du Nord. Du nouveau commandant à Détroit en 1751, Céloron fut rappelé en 1753 et devint major de Montréal, fonction qu’il exerça jusqu’à son décès.
Canton de Maizarets
Ce canton du Nord-du-Québec se retrouve à quelque 60 km au nord de la ville d’Amos, dans la région de la baie James. Il est arrosé par les rivières Harricana et Gale. Louis Ango Des Maizarets (1636-1721) dont le nom a été donné en 1938 à ce canton, était d’origine normande. Après avoir étudié chez les Jésuites (il y rencontre François de Laval, futur évêque de Québec), il est ordonné prêtre en 1662. Arrivé à Québec de l’année suivante, il fait partie de la première recrue du Séminaire de Québec dont alternativement avec l’abbé Henri de Bernières, il remplira la fonction de supérieur pendant 31 ans. Au cours de cette période, il sera affecté à diverses autres tâches dont celles de procureur du Séminaire, de curé de L’Ange-Gardien et de Notre-Dame-de-Québec. Lors de la création du chapitre de Québec, en 1684, on le nommera vicaire général et chanoine de Québec. Son nom a servi à désigner une ancienne ferme du Séminaire de Québec, située près des battures de Beauport, utilisée aujourd’hui comme centre communautaire culturel et de plein air.
Canton de Fénelon
Le canton de Fénelon, situé à environ une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Matagami, est irrigué par la rivière Samson et par plusieurs petits cours d’eau qui le relient au réseau hydrographique de l’Harricana. Sa surface presque plane et parsemée de marécages varie en altitude de 259 à 320 m. Cette division géographique, dont la dénomination remonte à 1947, rappelle le souvenir de François de Salignac de la Mothe-Fénelon (1641-1679), frère aîné de l’illustre écrivain et archevêque de Cambrai, l’auteur entre autres, des « Aventures de Télémaque ». Membre de la Compagnie de Saint-Sulpice, il est ordonné prêtre par monseigneur de Laval en 1668 et envoyé comme missionnaire à Kent ou Quinté, chez les Iroquois du nord du lac Ontario (actuel site de Kingston, toponyme précédant Cataracoui ou Fort Frontenac). Il revient à Montréal pour se ravitailler l’année suivante, hiverne de nouveau à sa maison, puis se rend en France (1670), d’où il revient en 1672 avec le gouverneur général Frontenac devenu son ami personnel. Toutefois, prenant parti pour le cupide gouverneur de Montréal François-Marie Perrot et dénonçant au cours d’un sermon (mai 1674) l’attitude ambiguë du gouverneur général au sujet des profits de la traite des fourrures, Frontenac, ulcéré, intente un procès à Fénelon et le renvoie en France. Interdit de séjour au Canada par le roi, le sulpicien ne quitter plus son pays d’origine et mourra cinq ans plus tard, à l’âge de 38 ans seulement. Orthographié Fénélon, ce toponyme paraît sur la carte officielle du Québec en 1951.
Canton de Glandelet
Situé environ à mi-chemin entre Beaucanton et Lebel-sir-Quévillon, le canton de Glandelet est traversé du sud au nord par la rivière Harricana et arrosé par deux de ses tributaires, les rivières Coigny et Octave. D’environ 300 m d’altitude à l’est, le relief s’élève graduellement vers l’ouest, vers les collines Baldwin. Cette unité territoriale marécageuse a été nommée en l’honneur de Charles de Glandelet (1645-1725), prêtre français d’origine bretonne, arrivé à Québec en 1675, neuvième supérieur du Séminaire de Québec (1721-1723). Parallèlement aux diverses fonctions qu’il a occupées dans cet établissement rigoriste et austère fut supérieur des Ursulines de Trois-Rivières (1697-17250 et des Augustines de l’Hôtel-Dieu de Québec (1710-1711). Ce canton, désigné en 1838, est inscrit sur la carte générale du Québec en 1946.
Canton La Peltrie
Arrosé d’ouest en est par la rivière Turgeon, affluent de l’Harricana, ce canton du Nord-du-Québec se situe à quelque 150 km au nord-ouest d’Amos. La dénomination, adoptée en 1947, évoque Marie-Madeleine de Chauvigny de La Peltrie (1603-1671). Veuve à 22 ans du chevalier de Gruel, seigneur de La Peltrie, qui lui laissa une importante fortune, cette pieuse femme fut très marquée par la lecture de la « Relation » du père Le Jeune pour l’année 1635. Elle débarquait à Québec en 1639 et, avec le concours de Marie de l’Incarnation, contribua à la fondation du monastère des Ursulines dont la première pierre fut posée au printemps de 1641. L’année suivante, elle accompagnait Jeanne Mance à la fondation de Ville-Marie. Revenue à Québec, elle habita le cloître des Ursulines, s’adonnant à la prière, à la pénitence et aux œuvres de charité.
Canton de Rainboth
Situé à environ 83 km au nord d’Amos, en Abitibi, ce territoire, désigné en 1938, est généralement marécageux surtout dans la moitié ouest. Il est traversé par la rivière Plamondon, tributaire de la rive gauche de la rivière Harricana qui se jette dans la baie James. Le toponyme rappelle les arpenteurs-géomètres George C. et Edward J. Rainboth. Né près de Saint-Andrews, aujourd’hui Saint-André-Est, dans Argenteuil, George C. Rainboth (1846-1910) a été admis à la profession d’arpenteur-géomètre, en Ontario en 1868 et au Québec, en 1871. Edward J. Rainboth (1855-1929), frère du précédent, né à Aylmer, reçu à la même profession en 1876, a exercé au Québec, puis en Ontario où il fut arpenteur général (1882-1903). Il avait été élu président de l’Association des arpenteurs-géomètres fédéraux en 1888.
Canton La Martinière
Arrosé par la rivière Harricana, ce canton se situe à 170 km au nord-ouest d’Amos. Son nom, adopté en 1950, évoque Claude de Bermen de La Martinière (1636-1719). Venu au Canada sur l’invitation de son parent Nicolas Juchereau de Saint-Denis, il occupe d’abord la fonction de juge seigneurial à Beauport, Notre-Dame-des-Anges, Beaupré et à l’île d’Orléans avant d’être nommé au Conseil souverain en 1678. Devenu propriétaire de la seigneurie de Lauzon en 1664 par suite de son mariage avec Anne Després, veuve de Jean de Lauson, Bermen s’occupa activement de son développement jusqu’en 1699, alors qu’il en perdit les droits. Il dut alors se contenter de la petite seigneurie voisine de La Martinière qui lui avait été concédée en 1692. En 1714, il s’opposa ouvertement à l’intendant Bégon qu’il accusait d’avoir contribué à affamer les habitants, qui se livrèrent d’ailleurs à des émeutes dans la région de Québec, en organisant un monopole du grain qui ne profitait qu’à un petit nombre de spéculateurs. Tout indique qu’il a pu, en quelques occasions, recevoir un peu d’aide de son célèbre cousin, le duc de Saint-Simon, auteur de mémoires qui firent quelque bruit à l’époque.
Canton de la Lavergne
Baigné par le lac Turgeon qui appartient au bassin hydrographique de la rivière Harricana, ce canton est situé dans la partie sud-ouest de la municipalité de Baie-James, à 25 km au nord de La Sarre. Les collines Fenouillet occupent la partie nord-ouest du canton. Cette division territoriale a été désignée en 1934 en l’honneur de Louis Lavergne (1845-1930), député fédéral de Drummond-Athabaska (1897-1910), président de la Chambre des notaires du Québec (1903-1906), nommé sénateur pour la division de Kennebec (1910). Proclamé en 1940.

Voir aussi :
- Réserve aquatique de l’Harricana
- Municipalité de la Baie-James
- Val-D’Or
- Patrimoine de l’Abitibi-Témiscamingue
- Région de l’Abitibi-Témiscamingue
- Tour Rotary
- Les eaux du Québec
- Rivière Grande