Rivière George

Rivière George et son bassin hydrographique

Cet important cours d’eau du Nord-du-Québec, d’une longueur de 563 kilomètres, prend sa source dans la région du lac Juillet à environ 60 kilomètres au nord du lac Michikamau, au Labrador terre-neuvien. Coulant presque en ligne droite vers le nord, la rivière George présente sur son parcours plusieurs élargissements, notamment le lac de la Hutte Sauvage, puis est alimentée par les rivières De Pas, Dumans et Falcoz, avant de terminer sa course dans partie orientale de la baie d’Ungava, entre le cap Naujaat et la pointe Elson.

Ce nom a été donné à la rivière par Benjamin Gottlieb Kohlmester (1756-1844) et George Kmoch, des missionnaires moraves – appartenant à la secte hussite fondée en Bohême au XVe siècle – venus au Labrador, puis à la baie d’Ungava, en vue d’évangéliser les Inuits. Les deux membres de l’Unitas Fratrum ont écrit dans leur journal, en 1811 : « We then proclaimed the name of the Kngertualuksoak to be henceforth George River ». Les frères moraves voulaient ainsi honorer George III (1738-1820), roi de Grande-Bretagne et d’Irlande à partir de 1760.

C’est sous son règne que commence ici le Régime anglais avec la signature du traité de Paris (1763) et que les États-Unis obtiennent leur indépendance (proclamée en 1776 et reconnue en 1783). La rivière George porte entre autre noms ceux de Kangirsualujjuap Kuunga ou « rivière de la très grande baie » en inuktitut, de Mushuau Shien ou « rivière sans arbre » en naskapi et de Metsheshu Shipu ou « rivière à l’aigle » en montagnais. En outre, McLean indique la forme East River, pour situer la rivière George par rapport à la Koksoak (South River). Pour leur part, les Naskapis identifient le segment de la rivière George situé entre la rivière Dumans et les coordonnées 55 33′ 64 45′ sous le nom de Pupun Nikau Shipu, « rivière où l’on allait pêcher l’hiver.

Rivière Geoffroy

Longue d’une trentaine de kilomètres, cette rivière du Nord québécois prend sa source dans la région du lac Uskachikupin, à environ 15 kilomètres au sud du lac De Gannes, coule généralement vers le sud-ouest et finalement mêle ses eaux à celles de la rivière Coats, à 10 kilomètres au nord de l’endroit où celle-ci se jette dans la Grande rivière de la Baleine.

Apparu sur des documents cartographiques au moins depuis le début des années 1960, ce toponyme rappelle le début des années 1960, ce toponyme rappelle Louis Geoffroy (vers 1660-1707) prêtre, architecte amateur et fondateur d’écoles. Ce sulpicien, ordonné par monseigneur de Laval en France, au début de 1685, arrive à Québec la même année et s’installe en Acadie en 1686. Vicaire puis curé de Port-Royal, maintenant Annapolis Royal en Nouvelle-Écosse, il jette les bases de l’enseignement primaire dans cette colonie. La majeure partie de son œuvre est cependant détruite par les soldats anglais de Phips en 1690. Muté à la cure de La Prairie-de-la-Magdeleine en 1692, Georgeroy retourne en France de 1695 à 1697 afin de poursuivre ses études en théologie puis, à son retour au Canada, est nommé grand vicaire de monseigneur de Saint-Vallier, deuxième évêque de Québec. Responsable des paroisses rurales du diocèse, il acquiert une réputation de maître architecte en faisant ériger des églises de pierre à Champlain, Sorel et Contrecœur, paroisses où il réside à titre de curé ou de desservant. Toujours intéressé par par l’éducation, à Champlain, d’un couvent que les sœurs de la congrégation de Notre-Dame ouvrent en 1702. Les Naskapis connaissent cette rivière sous le nom Pikwayipananistiw, « lieu où l’on pose des filets sous la glace ».

Lac de la Hutte Sauvage

D’une superficie de plus de 70 km carrés, long d’environ 35 km et large de 3 kilomètres, cet élargissement de la George, rivière qui coule vers le nord jusqu’à la baie d’Ungava, est situé à environ 35 km à l’ouest du Labrador terre-neuvien, à un peu moins de 40 km à l’est du lac Mina et à environ 90 km au sud-est du lac Jeannin. Il se divise en deux sections bien distinctes, l’une au nord, l’autre au sud, réunies par un assez court passage et se voit alimenté notamment par la rivière Déat. Ce toponyme est la traduction ou l’adaptation de Indian House Lake, nom qu’aurait donné en 1838 John McLean, un des responsables de la Compagnie de la Baie d’Hudson au Canada, après avoir vu ou entendu parler des charpentes d’habitations amérindiennes s’élevant sur les rives de ce lac. Un groupe de Naskapis occupaient encore l’extrémité sud du plan d’eau au début du XXe siècle. En 1918, un document cartographique le désigne par Erlandson Lake, soulignant ainsi le fait qu’Erland Erlandson (vers 1790-1875), employé de la Compagne de la Baie d’Hudson, avait passé l’hiver de 1839 sur la rive droite du lac. Il est connu sous le nom de Mushuau Nipi, « lac des terres sans arbres » en montagnais, et Mistinatuakamau, « bon grand lac » en naskapi. Cette dernière appellation ne s’applique cependant qu’à la section sud de la nappe d’eau.

Lac aux Goélands

Cet important plan d’eau de la région administrative du Nord-du-Québec, long de 37 km, large de près de 10 km et d’une superficie de 277 km carrés, nourrit la rivière George qui coule en direction nord jusqu’à la baie d’Ungava. Il se situe à plus de 170 km au nord-est de Schefferville, à environ 10 km au nord du lac Raude et au nord-est du lac Resolution dont il est séparé par une zone de marécages. Depuis le début des années 1940, ce lac apparaissait sur les documents cartographiques sous l’appellation de Whitegull. En 1967, la dénomination de Lac aux Goélands lui était attribuée. En naskapi, on le désigne par Kauseskait, là où il y a des pins, ce qui peut paraître assez paradoxal puisque cette essence est peu abondante dans la région.

Rivière Ford

Important tributaire de la rivière George, la rivière Ford est longue d’environ 130 km ; son embouchure se trouve à environ 140 km à l’est de Kuujjuaq. Le paysage de son cours inférieur, en aval de la pointe Akulliakuluk, est celui d’une vallée étroite et encaissée, que tapisse la forêt boréale malgré les hautes latitudes. Le nom Ford R. apparaît sur la carte incluse dans A Woman’s Way through Unknown Labrador, ouvrage de Mme Léonidas Hubbard publié en 1908 et qui présente le compte rendu de son expédition menée tout le long de la rivière George, trois ans plus tôt. On sait avec certitude que Mme Habbard et les membres de son équipe ont été accueillis par un agent de la Compagnie de la Baie d’Hudson du poste de George River, aujourd’hui Kangiqsualujjuaq, au terme de leur voyage. Cet agent portait le nom de Ford et il est plausible que Mme Hubbard ait attribué son nom à la rivière par gratitude envers Ford et son épouse. C’est en 1945 que la Commission de géographie du Québec a accepté le nom Ford appliqué à cette rivière. Les Inuits l’appellent quant à eux Qaanniup Kuunga, c’est-à-dire « la rivière où il y a de l’eau sur la glace ». Ils utilisent aussi des noms pour des segments de la rivière : Avalirquq, de sens inconnu, et Qijualuttaliup Kuunga qui veut dire la rivière où il y a un amas de grands troncs d’arbres. Les noms de ces segments peuvent parfois désigner la rivière elle-même.

Lac Hubbard

Ce lac de 11 km carrés, qui appartient au bassin de la rivière George, se trouve à environ 150 km à l’est de Schefferville, dans le territoire non organisé de Lac-Juillet, l’arrière-pays le plus reculé de la région administrative de la Côte-Nord. Le nom du lac est une désignation commémorative qui rappelle Leonidas Hubbard Jr. (1872-1903), journaliste et explorateur américain mort au Labrador. Parti à la tête d’une expédition patronnée par le magazine Outing de New York, dont il était le rédacteur en chef adjoint, Leonidas Hubbard se proposait d’explorer et de cartographier la rivière Northwest et la rivière George. Il se perdit dans un labyrinthe de lacs du plateau lacustre central et mourut d’épuisement et de faim, seul, sur les bords de la rivière Susan, un tributaire de la rivière Naskaupi, alors que ses compagnons l’avaient quitté, à sa demande, pour chercher du secours. Son journal tenu jusqu’à la fin nous est parvenu. Deux ans plus tard, son épouse, Mina Benson Hubbard, prit elle-même la tête d’une expédition afin de mener à terme la mission de son mari. Cette seconde mission s’est révélée un succès complet. La petite équipe guidée par George Elson, qui avait accompagné Hubbard en 903, fut la première à explorer toute la rivière George, de sa source jusqu’à son embouchure dans la baie d’Ungava. On doit à Mme Hubbard l’établissement de la première cartographie de la rivière George et de la rivière Naskaupi, de même que la démonstration que cette dernière et la rivière Northwest étaient le même cours d’eau. En outre, plusieurs entités géographiques se virent attribuer un nom par Mme Hubbard, comme les Pyramides, les collines Bridgman, les collines Hadès et la colline Wedge. Le nom Hubbard Lake est indiqué sur la carte insérée dans le livre de Mme Hubbard paru en 1908 et qui relate les deux expéditions Hubbard. C’est en 1945 que la Commission de géographie du Québec a accepté le nom de ce lac.

Lac Resolution

Le lac Resolution, coincé entre les Lacs Advance et Lacasse, constitue un des nombreux élargissements de la rivière George qui se jette dans la baie d’Ungava. Il est situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de la frontière du Québec Labrador dans le Nord-du-Québec. Cette grande nappe d’eau dont le périmètre atteint 94 kilomètres possède une superficie de 58 km carrés, une longueur de 19 km et une largeur de 8 km. Cet hydronyme, approuvé le 13 mars 1947, tire son nom du Resolution, l’un des navires de l’explorateur James Cook qui atteignirent le détroit de Béring en 1778. Les Cris désignent ce plan d’eau Kakatshu Shakahikan, qui signifie lac au corbeau.

Voir aussi :

Vue d'une courbe de la rivière George en août 2018.
Vue d’une courbe de la rivière George en août 2018. La rivière George est l’un des grands cours d’eau aux allures de fleuve qui convergent vers la baie d’Ungava. Auteur de l’image : Nicolas Perrault II (auteur du Guide Complet du Canotage, Éd. Broquet 2009). Photographie libre de droit.

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