Rivière du Lièvre
D’une longueur de 330 kilomètres, la rivière du Lièvre est un des principaux affluents de la rivière des Outaouais. Elle prend sa source dans le lac Orthès et traverse les régions des Outaouais et Laurentides. Les principales villes et villages longeant son cours sont Ferme-Neuve, Mont-Laurier, Notre-Dame-de-Pontmain, Notre-Dame-du-Laus, Val-des-Bois et sa voisine Bowman, Notre-Dame-de-la-Salette et sa voisine Val-des-Monts, L’Ange-Gardien et Gatineau (secteur de l’ancienne ville de Buckingham).
Autrefois, on connaissait la rivière sous le nom algonquin de Wabos Sipi qui signifie en algonquin « rivière du lièvre » (surprise!). En 1686, le capitaine de la marine française Pierre de Troyes l’indique sur sa carte en sa variante française. L’abondance du lièvre d’Amérique explique l’origine du toponyme. D’ailleurs, cet animal occupe une place de choix dans la mythologie algonquine. C’est Michabou (ou Grand Lièvre) qui a envoyé la loutre chercher le grain de sable à l’origine de la Terre et c’est lui qui a créé les êtres humains.
On a déjà dit que la Lièvre débute son cours dans le lac Orthès, située dans le territoire non organisé de Lac-Bazinet et se jette dans la rivière des Outaouais à Gatineau dans le secteur Masson-Angers.
Le bassin hydrographique de la Lièvre a une superficie de 9 542 km2. La vallée de la Lièvre a été sculptée par le retrait vers le nord du glacier Wisconsin, il y a plus de dix mille ans. Cette déglaciation des terres du bassin versant de la rivière a fait place au sud à un immense lac d’eau salée, la Mer de Champlain, tandis qu’un lac pro-glaciaire composé d’eau douce se formait au nord. En se retirant, ces retenues d’eau ont laissé derrière elles d’innombrables petits plans d’eau qui ont formé les lacs et cours d’eau de la région. La rivière du Lièvre est l’un des importants tributaires de la rivière des Outaouais et fait partie de la région hydrographique de l’Outaouais et de Jésus et Perrot.
Aujourd’hui, le bassin versant de la rivière du Lièvre est ceinturé par huit autres bassins versants, faisant partie de quatre zones de gestion intégrées de l’eau par bassin versant (ZGIEBV) différentes. À l’ouest, il est limité par les bassins versants de la rivière Gatineau et de la rivière Blanche (Ouest) (ZGIEBV des Sept), alors qu’à l’est, il y a ceux de la rivière de la Petite Nation et de la rivière Rouge (tous deux dans la ZGIEBV Rouge-Petite-Nation-Saumon), ainsi que la rivière Blanche (Est) (ZGIEBV du Lièvre). Au nord, le bassin de la Lièvre touche celui de la rivière Manouane (ZGIEBV Saint-Maurice). Près de l’embouchure, il y a deux bassins orphelins, un à l’est, qui fait partie de la ZGIEBV du Lièvre (ruisseau Pagé), et l’autre à l’ouest, inclut dans la ZGIEBV des Sept. Ces deux bassins sont des bassins orphelins de la rivière des Outaouais.
Ses principaux affluents sont la rivière Mitchinamecus, la rivière Kiamika et la rivière du Sourd. De multiples ruisseaux et plus petites rivières complètent le réseau hydrographique de la rivière et de son bassin versant.
Le bassin versant de la Lièvre comprend 3 768 lacs dont les plus importants sont le doublé lac du Poisson Blanc/réservoir aux Sables d’une superficie de plus de 85 kilomètres carrés, le réservoir Mitchinamecus (65 kilomètres carrés), le réservoir Kiamika (plus de 42 kilomètres carrés), le lac Némiscanchingue (17 kilomètres carrés), lac des Îles (16 kilomètres carrés), lac du Cerf d’une taille de 13 kilomètres carrés, le réservoir l’Escalier (12 kilomètres carrés), lac à la Culotte (11 kilomètres carrés) et lac Adonis (11 kilomètres carrés).
La population du bassin versant de la Lièvre est estimée à plus de 40 mille résidents, les deux principales agglomérations étant la ville de Mont-Laurier et Gatineau.
Pas moins de 54 espèces de poissons y ont été répertoriées, dont l’omble de fontaine, le grand brochet, le touladi, le doré jaune, l’achigan à petite bouche, le grand corégone, le fondule barré, le chevalier rouge, etc.
Plusieurs barrages sont présents sur le trajet de la rivière. Fait particulier, à partir du barrage Rhéaume situé à Gatineau (secteur Masson-Angers), la rivière est canalisée dans un tunnel de 1,6 km de long, sous terre, jusqu’à la centrale hydroélectrique de Masson. La rivière refait ensuite surface et retrouve son lit initial en aval de la prise d’eau de la papetière Papier Masson (compagnie Papiers White Birch), un peu avant son embouchure.
Sur le territoire du bassin versant de la rivière du Lièvre, 3 768 lacs sont répertoriés. La concentration de lacs est plus importante dans le nord du bassin, à partir du nord de L’Ange-Gardien. Parmi les plus vastes plans d’eau on compte les suivants : réservoir du lac du Poisson Blanc, réservoir Mitchinamecus, réservoir Kiamika, lac Némiscachingue, Lac-des-Îles , réservoir aux Sables, Grand lac du Cerf, lac à la Culotte, lac Adonis, réservoir l’Escalier, lac de l’Argile.
Le réservoir du lac du Poisson Blanc englobe le lac du Poisson Blanc et le réservoir aux Sables. D’une capacité de retenue de 1 405 millions de m3 d’eau, ce réservoir est retenu par trois digues et le barrage Rapides-des-Cèdres.
Le réservoir Mitchinamecus, de son côté, situé sur la rivière du même nom, a une capacité de retenue de 533 millions de mètres cubes d’eau. Le réservoir de forme allongé comporte trois bras principaux et quelques îles. Il est retenu par les barrages Mitchinamecus et Dame Brodrick ainsi que par deux digues.
Le réservoir Kiamika est formé de bords rocheux et escarpés à certains endroits d’où son nom Kiamika qui signifierait, en algonquin, « Rocher escarpé ». Sa capacité de retenue est de 435 millions de m3. Ce réservoir est régularisé par le barrage Kiamika, en plus d’être retenu par trois digues.
D’une capacité de 5,66 millions de mètres cubes, le réservoir de l’Escalier est relativement petit par rapport aux réservoirs situés en amont. Il est retenu par deux barrages de High Falls.
Au moins 2,2 % de la superficie du bassin versant de la Lièvre est occupée par des milieux humides. Près de l’embouchure de la rivière, on retrouve plutôt des marais, des herbiers aquatiques, de l’eau peu profonde et des marécages arborés ou arbustifs.
Du côté des tourbières, la plus importante identifiée sur le territoire est la tourbière Décarie, d’une superficie de 40 km2. Elle chevauche la limite entre les municipalités de Mont-Saint-Michel et de Sainte-Anne-du-Lac (une tourbière est un milieu humide mal drainé et formé par l’accumulation de matières organiques plus ou moins décomposées).
Sur tout le territoire de la rivière, il y a une présence active du castor, qui contribue à créer et à entretenir plusieurs milieux humides en zone forestière. Soit dit en passant, selon les inventaires aériens des colonies de castors, au Québec, les régions de l’Outaouais et des Laurentides sont parmi les régions où l’on retrouve la plus grande densité de castors, après l’Abitibi-Témiscamingue.

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