Rivière de l’Achigan
D’une longueur de 84 kilomètres, la rivière de l’Achigan coule dans la région administrative de Lanaudière, Son cours traverse les municipalités régionales de comté de Rivière-du-Nord, de Montcalm et de L’Assomption. Plusieurs belles municipalités agricoles se sont développées en bordure de l’Achigan, notamment celles de Saint-Lin-des-Laurentides, Saint-Hippolyte, Sainte-Sophie, Saint-Calixte, Saint-Roch-de-l’Achigan et de L’Épiphanie.
Le long de son parcours non navigable (sauf pour quelque segments courts(, la rivière de l’Achigan draine une partie des terres des anciennes seigneuries de Terrebonne, de La Chesnaye, de L’Assomption et de Saint-Sulpice.
La rivière tire sa source principale du lac de l’Achigan, au cœur de Saint-Hippolyte, et déverse ses eaux 35 km à l’est dans la rivière L’Assomption, à 3.5 kilomètres au nord de la ville de L’Assomption. Le lac de l’Achigan, quant à lui, s’approvisionne par la décharge du Lac Jimmy, du Lac des Sables, par la décharge d’un ensemble de lacs dont le lac Malone, Lac des Chûtes, lac Duffy, lac Beaudry et lac William; par quelques ruisseaux de montagne, par la décharge du lac Molson, par le ruisseau Morency drainant le Lac Morency et par la décharge du lac Renoir.
Jadis l’économie du bassin versant de cette rivière était basée sur la foresterie. Pourtant, les activités récréotouristiques se sont développés le long du littoral dès le milieu du 19e siècle. Aujourd’hui, la villégiature s’est développée autour des trois grandes baies de la rive Sud du lac de l’Achigan, autour de la longue baie s’étendant vers l’Ouest, et autour de la baie Nord et sur les berges de la rivière.
Le nom de la rivière honore l’achigan, ce gros poisson d’eau douce qui appartient à la famille des Microptéridés. D’origine amérindienne, plus précisément algonquine, ce terme, attesté chez Hennepin, Charlevoix et Pierre Boucher, est connu dans cette langue sous la forme acigan selon Jean-André Cuoq (1866), G. Lemoine (1911) et Joseph-Étienne Guinard (1960). Cette définition aurait le sens de celui qui se débat.
Les textes anciens identifient ce cours d’eau sous l’appellation Rivière Achigan ou Rivière l’Achigan, comme dans un aveu et dénombrement de la seigneurie Saint-Sulpice, remontant à 1731. La forme actuelle, avec le de d’attribution, doit être asses récente puisque le Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec (éditions de 1914 et 1925) inscrit Rivière Achigan. La carte officielle du Québec, parue en 1946 porte pour sa part Rivière l’Achigan – Saint-Roche-de-l’Achigan (municipalité). Le toponyme dans sa forme actuelle a été officialisé le 5 décembre 1968 à la Commission de Toponymie du Québec.
La ville de L’Assomption, sur la route 344, s’est développée au cœur d’un ample méandre en forme de fer à cheval, en aval de sa rencontre avec la rivière de l’Achigan. Ce noyau historique à l’intérieur du méandre, montre le service de toponymie municipal, est souvent appelé « presqu’île », entre les rues Dorval et Beaupré. Ce secteur est à cheval sur la limite du Domaine des seigneurs, ligne séparant les terres des colons de celles appartenant aux Sulpiciens. Tracée bien avant l’établissement du village, cette ligne était parallèle aux rues dites « montantes », et passait entre les rues Notre-Dame et du Portage. Elle servait de mesure pour l’arpentage des terres concédées.