Réservoir et décharge, définitions et caractéristiques
Un réservoir est un bassin fermé par un verrou rocheux ou par un ouvrage construit par les hommes. Il peut donc être naturel ou anthropique. Dès la plus lointaine Antiquité, les sociétés humaines ont aménagé des réservoirs à des fins de régularisation de débit, d’irrigation, d’alimentation en eau potable.
Un réservoir peut donc être naturel ou anthropique. Dès la plus lointaine Antiquité, les sociétés humaines ont aménagé des réservoirs à des fins de régularisation de débit, d’irrigation, d’alimentation en eau potable. Plus tard, dans la foulée de la révolution industrielle, des réservoirs ont été pensés pour participer à la production d’hydroélectricité.
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En raison de sa géologie, de son relief et de son climat, le Québec a privilégié la production hydroélectrique, d’abord au pourtour des Basses-Terres du Saint-Laurent, puis sur l’ensemble de son territoire. Il a donc fallu régulariser de nombreux cours d’eau. D’où l’apparition de réservoirs, en les créant de toutes pièces, tel le Manicouagan sur la Côte-Nord, ou à partir de lacs ou divers plans d’eau existants, comme il en existe sur l’Outaouais supérieur.
La confusion entre le terme « lac » et le terme « réservoir » se répète à plusieurs endroits au Québec. L’exemple certes le plus connu est celui du « lac » Saint-Jean, dont le niveau et l’écoulement sont contrôlés par des ouvrages, tel le barrage de L’Isle-Maligne à Alma, installé à sa sortie. À proprement parler, il s’agit d’un réservoir. Mais qui oserait parler du pays du réservoir Saint-Jean ?
Une décharge est l’émissaire qui permet l’évacuation des eaux d’un étang, d’un lac et, bien sûr, d’un réservoir. La Grande Décharge et la Petite-Décharge, qui enserrent l’île d’Alma, s’inscrivent dans cet esprit.
(Tiré de Normand Gazelais « Dictionnaire géographique du Québec »).
Réservoir Blanc
À environ 50 km au nord-ouest de La Tuque, cet élargissement de la rivière Saint-Maurice, d’une superficie de 72 km2 atteint une longueur de 54 kilomètres et une largeur de 2 km en moyenne. Il traverse la partie centrale des cantons de Cadieux et de Cloutier. Le réservoir est le résultat du rehaussement des eaux en amont du barrage du Rapide-Blanc, construit en 1932. On l’appelle d’abord Réservoir du Rapide-Blanc. Puis Réservoir Blanc. Ce nom apparaît donc dans le Répertoire géographique du Québec en 1969. Avant la formation du réservoir, le lac s’appelait Windigo, Coucoucache et Coucache.
L’utilisation des déterminants Blanc ou Blanche est très fréquente dans la toponymie québécoise. On le constate puisqu’on dénombre au moins 192 lieux qui intègrent cet élément dans leur dénomination. Ainsi, parmi les entités géographiques les plus nombreuses, on retrouve 57 lacs Blanc, 24 ruisseaux Blanc, 31 rivières Blanche et 9 montagnes Blanche. Le choix de cette couleur pour décrire ces lieux d’ombre et de lumière observés, soit la couleur de l’écume des eaux ou des rapides ou soit la couleur qui les compose s’apparentent au blanc.
Réservoir Taureau
Le réservoir Taureau, contrôlé par le barrage Matawin, alimente la portion en aval du Saint-Maurice. Il résulte du rehaussement, de 1929 à 1931, de plusieurs nappes d’eau. Tels les lacs Aigu et Barré. L’usage courant, que ce soit à Saint-Michel-des-Saints ou ailleurs, est de parler du « lac » Taureau. Alors qu’il s’agit en réalité d’un réservoir.
Illustration : Réservoir Gouin.