Réservoir Cabonga dans l’Abitibi-Témiscamingue
Avant l’exécution de travaux par la Commission des eaux courantes du Québec, en 1928-1929, on considérait le lac Cabonga comme le plus vaste plan d’eau situé entre la rivière Gatineau et la rivière des Outaouais. La construction d’un barrage à la sortie du lac, sur la rivière Gens de Terre, fit monter les eaux et eut comme conséquence de réunir de nombreux lacs et de fermer un réservoir d’une superficie de 404 kilomètres carrés, parsemé d’îles aux proportions parfois considérables et de baies profondes.
Il y a eu pour effet, également, que le trop-plein du réservoir alimente, à la fois, le réservoir Baskatong vers le sud et le réservoir Dozois vers l’ouest régularisant ainsi le débit d’eau des rivières Gatineau et des Outaouais. Descriptif, le toponyme dérive de l’algonquin « kakibonga » et signifie : « un endroit entièrement bloqué par le sable ». L’action des vagues a effectivement provoqué la création d’une batture, d’un banc de sable, à l’une des extrémités de l’étendue d’eau. L’arpenteur H. C. Symmes, dans un rapport datant de 1864, utilise le terme Kakibonga pour désigner le lac. Plus tard, en 1911, une carte le présentera comme le lac Kakabonga. C’est en 1924 que la Commission de géographie de la province de Québec approuva la forme graphique actuelle du toponyme.
Îles Bruyères
Les îles Bruyères sont rassemblées dans la partie sud-est du réservoir Cabonga, à l’intérieur des limites de la réserve faunique La Vérendrye, entre le chenal Junction et la passe Gypsy. La plus étendue de ces îles, situées à quelque 100 km au nord-ouest de ces îles, situées à quelque 100 km an nord-ouest de Mont-Laurier, atteint 7 km de longueur. Vers 1940, alors qu’il était difficile d’accéder à cette région éloignée, le contremaître de drave Amasétus Bruyères s’y installe temporairement durant quelques printemps, emmenant avec lui femme, enfants et animaux de ferme. Ce personnage quasi légendaire et, semble-t-il, très téméraire, serait demeuré prisonnier quelques jours sur une des îles locales portant aujourd’hui son nom. Cette anecdote aurait motivé, en 1942, l’attribution du toponyme.
Canton By
En nommant ce canton, on a voulu honorer le colonel John By (1779-1836), ingénieur militaire anglais qui fut envoyé au Canada en 1826 avec la mission de construire un canal entre Kingston et Ottawa. Il s’était déjà trouvé au pays entre 1802 et 1811, comme lieutenant des Royal Engineers. À ce titre, il s’occupa notamment d’améliorer les fortifications de Québec et de construire les tours Martello.
Le canal Rideau fut ouvert en 1832 et la ville qui surgit sur l’Outaouais s’appela d’abord Bytown, puis Ottawa en 1855, avant d’être choisie comme capitale du Canada-Uni en 1857 par la reine Victoria. Le colonel John By est décédé en 1836 à l’âge de 55 ans. Son nom fut attribué à un canton de forme triangulaire situé à une cinquantaine de kilomètres au nord du réservoir Cabonga.
Dans le coin sud-ouest de ce canton passe la frontière de la réserve faunique La Vérendrye et serpentent la rivière Gens de Terre et son affluent, la rivière Wapus. Le nom est relevé sur la carte du Québec de 1956.
Canton Cardinal
Ce canton au relief peu marqué comprend autant d’eau que de terre, de nombreuses îles et plusieurs lacs, dont la partie méridionale du réservoir Cabonga. Son nom, attribué en 1955, rappelle la mémoire de Joseph-Narcisse Cardinal (1808-1838), notaire et député du comté de Laprairie (1834-1838), qui connut une fin tragique. Bien que n’ayant pris aucune part à l’insurrection de 1837, il se sentit néanmoins contraint de gagner les États-Unis. Impliqué dans un soulèvement dans son comté, fait prisonnier et reconnu coupable de haute trahison, il fut exécuté à Montréal, le 21 décembre 1838, à l’âge de 30 ans. Il était marié et père de cinq enfants.
Lac Carpocapse
Petite étendue d’eau de la réserve faunique La Vérendrye, ce lac est situé au nord du réservoir Cabonga dans lequel il se déverse par le biais de plusieurs petits lacs. La carpocapse est un papillon (lépidoptère), de la famille des Tortricidés, dont la chenille se développe dans divers fruits. Très nuisible, la Carpocapsa pononella, ou pyrale de la pomme, s’attaque particulièrement aux pommes. Ce toponyme d’origine savante fut adopté officiellement en 1973. Ce nom est une des dénominations systémiques attribuées à des lacs de la réserve faunique La Vérendrye.
Canton de Gonthier
Situé à l’ouest du réservoir Cabonga, dans la réserve faunique La Vérendrye, à 100 km environ au nod de Rapides-des-Joachims, ce canton est relié, notamment par ses lacs Joncas, de l’Orignal et Antiquois, au réseau hydrographique de la rivière Dumoine qui débouche pas très loin, à l’ouest de la localité précitée. Sa topographie varie entre 320 et 460 m d’altitude. L’appellation de cette unité territoriale inhabitée, choisie en 1955, rend hommage à Henri-Georges Gonthier (1869-1941). Ce comptable fut le promoteur de la loi fédérale rendant obligatoire la tenue des livres commerciaux, de la fondation de l’École des hautes études commerciales de Montréal, de la vulgarisation de la terminologie française en comptabilité et de la création d’un sous-ministère québécois chargé du contrôle financier des municipalités, fondateur de l’Association des comptables du Québec, il fut également le premier Québécois francophone nommé vérificateur général du Canada (1924-1943).
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