
La qualité de l’environnement de la rivière des Outaouais
Géographiquement et économiquement, le plus important affluent du fleuve Saint-Laurent, la rivière des Outaouais draine un bassin hydrographique de plus ou moins 146 000 kilomètres carrés. De nombreuses rivières tributaires, dont les principales sont la Gatineau, la Lièvre, la Kipawa, la Rouge, la Madawaska, la rivière Montréal, la Blanche et la Petwawam gonflent son cours dont le débit moyen s’établit à prèes de 2 000 mètres cubes par seconde.
La rivière prend sa source au nord de la ville d’Ottawa, dans un fouillis de plans d’eau comprenant le lac Capimitchigama et le lac des Outaouais. Elle se fraie d’abord un chemin vers l’ouest à travers une chaîne de lacs longue de 500 kilomètres, puis s’incurve vers le sud-est en dessinant le lac Témiscamingue. Elle baigne l’agglomération d’Ottawa-Gatineau avant de filer en direction de Montréal. Après un plongeon d’environ 360 mètres et une course de plus de 1 200 kilomètres, dont la moitié à cheval sur la frontière de l’Ontario et du Québec, la rivière s’évase pour former le lac des Deux-Montagnes d’où elle sort taquiner les îles de Montréal, Jésus (Laval) et Île Perrot en se jetant dans le fleuve.
Qualité de l’eau de la rivière des Outaouais
La qualité de l’eau de la rivière des Outaouais est reconnue bonne ou satisfaisante dans son ensemble, s’étant nettement améliorée au cours des décennies 1980 – 1990 par la mis en place de pogrammes d’assainissement. Le fort débit de la rivière et le nombre croissant d’usines d’épuration en fonctioon dans les municipalités riveraines contribuent à la maintenir en bonne santé.
Les principaux problèmes qui l’affectent relèvent de la contamination bactériologique, locale dans la plupart des cas, ce qui rend les coefficents difficiles à quantifier et à contrôler. Plusieurs causes ont été cernées : les rejets municipaux sans traitement, la non-désinfection de certains effluents, les débordeemnts des réseaux d’égouts, en particulier dans le tronçon Aylmer-Hull-Gatineau. Trois usines de pâtes et papiers de cette région contribuent à une hausse discrète, mais générale, du niveau de pollution de l’eau en aval de l’agglomération. Par contre, l’ensemble des industries du papier en activité dans le bassin de l’Outaouais ets désormais pourvu d’installations de traitement primaire et secondaire des rejets liquides. Des sources diffuses de pollution d’origine agricole se manifestent au gré des précipitations qui entraînent le ruissellement de surface et l’érosion.
Parmi les rivières tributaires, la Gatineau affice une qualité de l’eau très satisfaisante. En revanche, les tronçons des rivières du Lièvre et Rouge sont des zones ponctuelles de pollution que l’on tente de corriger. À l’embouchure de la rivière Petite Nation, des signes de pollution agricole se révèlent par une teneur élevée en phosphore et par l’accroissement de matières en suspension.
Quoique l’eau vive ne semble pas exagérément contaminée, presque 23% des lacs du bassin de l’Outaouais seraient acides ou en voie d’acidification. La région reçoit en effet les plus fortes précipitations acides du Québec. On espère que la mise en place de nouvelles normes environnementales assurera la récupération d’environ 77% des plans d’eau acides dans le futur prochain.
En plus de ce problème, on s’inquiète de la présence de mercure dans la chair des poissons de nombreux secteurs. Plus préoccupants encore, certains lac présentent des proliférations soudaines et sporadiques de cyanobactéries en masses gélatineuses de couleur verdâtre, assez semblables à la peinture ou à de la soupe aux pois, affleurant à la surface de l’eau et s’accumulent sur les berges. Ces algues bleu-vert de la classe des cyanophycées productrices de toxines font l’objet d’une surveillance étroite.
Grâce aux interventions en cours, la réduction de la contamination dans le bassin versant de la rivière des Outaouais permettrait le plein usage de cette rivière sur la majeure partie de son cours et sur les rivières tributaires. Le réseau, qui compte des zones marécageuses précieuses pour les espèces aquatiques, la sauvagine et les autres espèces ripariennes, doit être protégé. Évidemment, l’abandon du flottage du bois a provoqué et accru considérablement le potentiel récréotouristique de la rivière des Outaouais.
Pour sa part, le parc de la Gatineau, créé en 1938, couvre 356 kilomètres carrés ; il occupe une partie de l’interfluve situé entre la rivière des Outaouais et la Gatineau.
Beaucoup de barrages et de digues régularisent le cours de l’Outaouais, plusieurs centrales exploitent son potentiel hydroélectrique. Radisson et Des Groseillers l’ont parcourue en long et en large. Samuel de Champlain l’a remontée entre 1613 et 1616. Il y a, entre autres, trouvé à manger : « Il est vrai qu’il semble que Dieu a voulu donner à ces terres affreuses et désertes quelque chose en sa raison pour servir de rafraîchissement à l’homme, et aux habitants de ces lieux. Car je vous assure qu’il se trouve le long des rivières si grande quantité de bleuets qui est un petit fruit fort bon à manger et force framboises et autres petits fruits, et en telle quantité que c’est merveille. »

La rivière des Outaouais vue de l’espace. Crédit photo : Nasa, image libre de droits.
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