
Quelques uns des plans d’eau de la région de la Côte Nord du Québec
Rivière Riverin
D’une longueur d’environ 30 km et situé sur la Côte-Nord, ce cours d’eau prend sa source dans quelques lacs, dont un petit portant son nom à l’ouest du canton de Grenier. La rivière s’écoule vers le sud, dévalant de nombreuses ruptures de pente et débouche dans le Saint-Laurent, au cœur de la municipalité de Rivière-Pentecôte, Jusque vers 1900, au moment où débutent les travaux d’exploitation forestière dans cette région, des Montagnais de la réserve indienne de Betsiamites, portant le nom de Riverin, auraient accédé à des territoires de chasse et de pêche par la rivière ; l’appellation évoquerait donc, depuis cette époque, leur présence en ces lieux.
Lac Robertson
Cette grande étendue d’eau de 40 kilomètres carrés de superficie est située à environ 20 kilomètres au nord-ouest du village de La Tabatière, sur la Basse-Côte-Nord. Le lac Robertson comprend plusieurs grandes îles, toutes innommées officiellement. Il se décharge dans le lac Plamondon avec lequel il communique, puis dans le Petit lac Plamondon.
Leurs eaux réunies constituent un réservoir. Elles se déversent dans la rivière Ha ! Ha !, qui se jette dans la baie des Ha ! Ha ! À cause de cette proximité de la baie formant presque un lac, on l’a aussi appelé Deuxième lac des Ha ! Ha ! L’appellation Robertson, déjà répertoriée dans le « Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec » (1914), honore la mémoire du fondateur du poste de pêche de La Tabatière.
Après avoir été à l’emploi de la Compagnie du Labrador, Samuel Robertson, arrivé à Québec vers 1800, achète les droits du principal actionnaire à la dissolution de cette société, e 1821. Il s’installe au meilleur poste de pêche et s’ingénie à développer cette exploitation sur la côte, entre Musquaro et la baie de Brador. Son initiative stimule l’essor de plusieurs petites entreprises centrées sur l’appartenance familiale. Lui-même crée une échouerie à loup marin, transmise par la suite de père en fils. Son audace est telle qu’il tente même de prendre des baleines dans des filets tendus entre des îles. Robertson s’intéresse aux recherches de John James Auduban lorsque cet ornithologue et peintre américain séjourne dans la région en 1833. Il décrit la vie et la nature de la Côte-Nord pour la Société historique et littéraire de Québec dans un mémoire daté de 1841.
Rivière aux Rochers
Située sur la Côte-Nord, la rivière aux Rochers qui coule sud-est sur une longueur approximative de 30 km, constitue la décharge du lac Walker dans le fleuve Saint-Laurent. Son embouchure divise la ville de Port-Cartier en deux parties ; elle est difficilement accessible en raison du fort courant qui l’anime et de la présence de nombreux rochers qui, d’ailleurs, ont motivé le choix du toponyme. Certains de ces rochers, les plus petits, se déplacent chaque année dans le chenal tandis que d’autres baignent au centre du bassin ou encire gisent, parfois couverts de 2 m d’eau. L’épave du minéralier « Lady Era », qui a fait naufrage à cet endroit en 1977, atteste bien de ces difficultés d’accès.
Dans son livre de 1603, Samuel de Champlain la décrivait comme étant « … fort grande, barrée néanmoins la plupart de rochers » et sur sa carte de 1632, il inscrivait « Rivière, Baye des Rochers ». Durant tout le XVIIe siècle, la rivière a porté les noms de Sault de Petestigoust ou Rivière de Petemgousts, mots montagnais signifiant « le rapide que l’on entend ». En effet, à 1 kilomètre en amont de l’embouchure, les rapides du Chien Blanc et la chute des Noyés, haute de plus de 20 mètres, obligeaient les canoteurs à effectuer un portage, que l’on a déjà appelé Portage des Mousses, estimé à 3 kilomètres de longueur. Une promenade et un parc aménagés en bordure de la rivière aux Rochers permettent aux visiteurs de la contempler. Variante : Rivière Gravel.
Rivière Sainte-Marguerite
Important tributaire du golfe du Saint-Laurent, sur la Côte-Nord, la rivière Sainte-Marguerite, dont la superficie du bassin-versant totalise 6 190 km carrés, prend naissance à l’extrémité nord-est du canton de Hind. Elle coule ensuite vers le sud sur 316 km au débouche dans la baie Sainte-Marguerite, délimitant dans la dernière partie de son cours la municipalité de Gallix et la ville de Sept-Îles. À quelque 12 km en amont de l’embouchure, le hameau de Barrage-Sainte-Marguerite s’est implanté autour de la centrale hydroélectrique qui fut construite par les frères Clarke en 1908, sur le site de la chute d’Amont. Le barrage, doté d’un tablier carrossable, permet à la route 138 de franchir la rivière. Son embouchure sert de refuge aux petites embarcations contre les intempéries du golfe, car le bassin au fond sablonneux qu’elle forme est protégé par la pointe Sainte-Marguerite, prolongement de la plage du même nom, qui s’avance jusqu’en son milieu à partir de la rive est. Le chenal d’entrée, peu profond à marée basse, n’est toutefois pas balisé et son emplacement varie annuellement. Le village de Rivière-Sainte-Marguerite-en-Bas couvre la rive ouest de l’embouchure et la Petite rivière Sainte-Marguerite, longue de 3 kilomètres, vient y décharger les eaux du lac Armand. On ne connaît pas le motif d’attribution de ce toponyme, mais il semblait déjà bien connu en 1603 lors du passage de Samuel de Champlain le long de ces côtes. Ce dernier affirmait : « nous vinsmes mouiller l’ancre proche d’une rivière qui s’appelle Saincte Marguerite ».
Un autre grand cours d’eau porte ce nom au Québec : il afflue vers la rivière Saguenay et mesure 80 km de longueur. Variantes : Rivière Tshimaminishtuk, Tshishe-Manipishtuk.
Autre rivière Sainte-Marguerite
Une autre grande rivière Sainte-Marguerite est l’un des plus importants affluents du Saguenay. Longue de près de 100 km, elle le rejoint à Sacré-Cœur, à environ 25 km en amont de son embouchure dans le Saint-Laurent. Elle prend sa source dans le lac Sainte-Marguerite, dans le canton de Silvy, et coule tout d’abord vers le nord-ouest, très brièvement, puis, brusquement prend une orientation sud-ouest et, après une quinzaine de kilomètres, tout aussi subitement, s’oriente de nouveau vers le sud-est. De là, elle coule parallèlement au Saguenay sur 60 kilomètres dans une vallée glaciaire bordée de montagnes élevées. À mi-chemin, le bras des Murailles, anciennement la rivière Sainte-Marguerite Nord-Ouest, apporte son tribut à la branche maîtresse.
Peu avant son embouchure, elle reçoit les eaux de son affluent principal, la rivière Sainte-Marguerite Nord-Est qui est aussi considérable par sa longueur. Elle forme ensuite un delta sablonneux de plus de 1 k, de largeur dans la baie Sainte-Marguerite. Le nom Sainte-Marguerite s’applique ainsi à un cap situé à 2 km en aval de la baie.. Le toponyme a paru sur la carte du père Laure (1731) et sur une carte de Bellin (1744). Même si la rivière n’est guère canotable, elle a toujours été fréquentée pour la pêche au saumon, elle y a même attiré le prince de Galles en 1860. Ce cours d’eau est alimenté en alevins par la pisciculture de Tadoussac depuis 1875. Des coupes de bois furent effectués le long de la vallée à la fin du siècle dernier ; les billots étaient acheminés par vois de flottation jusqu’au hameau de Rivière-Sainte-Marguerite. La majorité de son parcours fait maintenant partie de la ZEC de la Rivière-Sainte-Marguerite. Son embouchure est incluse dans le parc de conservation du Saguenay.
Rivière Sainte-Marie
Ce cours d’eau de 16 kilomètres de longueur coule à l’île d’Anticosti dans sa partie la plus étroite correspondant au premier quart occidental. Elle prend sa source à 6 km de la côte nord de l’île, à un peu plus de 60 m d’altitude, soit à la ligne de partage des eaux. Son parcours est ponctué par la présence de trois petits lacs dont le plus grand se nomme Grand lac Sainte-Marie.
Ce toponyme est l’un des plus anciens de l’île d’Anticosti puisqu’il apparaît sur la « Carte du Canada ou de la Nouvelle-France », de Guillaume Delisle en 1703, à l’embouchure de la rivière. Bien qu’il soit difficile de préciser le moment où le générique Rivière survient, on constate que le toponyme « Rivière Ste Marie » est employé comme tel en 1904, à l’ouest du toponyme « Falaises Ste-Marie », sur une carte dressée par Joseph Schmitt.
Plus tard, au XXe siècle, apparaîtra Rivière-Sainte-Marie à l’ouest de l’embouchure de la rivière pour identifier un camp sportif. Puisque ce toponyme apparaît si tôt dans l’histoire de l’île d’Anticosti, il est vraisemblable qu’il ait été attribué par Louis Jolliet lui-même, propriétaire de l’île depuis 1680, en l’honneur de sa fille aînée Marie-Charlotte. Déjà, à partir de ce moment, il passait ses étés à l’île d’Anticosti, plus précisément à l’ouest où il avait une maison.
Rivière Portneuf et le lac Portneuf
(Ne pas confondre avec la rivière Portneuf de la région de la capitale nationale)
Importante rivière de la Côte-Nord qui se jette dans le Saint-Laurent, à quelque 230 km en aval de Québec, entre le Saguenay et la rivière aux Outardes. Le cours d’eau mesure 140 km de long entre le lac Portneuf, sa source principale, et Sainte-Anne-de-Portneuf, lieu de son embouchure. La rivière Portneuf Est est un tributaire de cette rivière. Leur point de confluence se trouve à quelque 55 km à l’ouest – nord – ouest de l’embouchure de la rivière Portneuf. Le nom Portneuf est attesté régulièrement depuis la première moitié du XVIIe siècle. Champlain mentionne « le port neuf » dans le récit de ses voyages de l’année 1626. La carte d’Abbeville (1656) indique Port Neuf pour un lieu ponctuel. Celle de Deshayes (1695) mentionne « R. de Portneuf ». Carver (1763) a inscrit « Portneuf R.É et Sax (1829) emploie Portneuf pour un lieu de la côte. Les cartes de la province de Québec préparées par Taché (11870, 1880), donnent R. Portneuf comme désignation de la rivière. Ce nom était absent du premier rapport de la Commission de géographie (1916) ; on l’y retrouve toutefois dès la seconde édition (1921). La rivière elle-même a donné son nom à un village situé dans Sainte-Anne-de-Portneuf (municipalité).

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