Lacs du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Quelques lacs de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Lac de l’Arrachis

Situé en bonne partie dans une région marécageuse, à l’ouest du lac Desgly et au nord-ouest du lac Chigoubiche, ce petit plan d’eau se voit partagé entre les cantons de Denaut et de Lorne. Il se déverse dans le lac d’Ashuapmushuan. Le régionalisme Arrachis dérive du verbe arracher et évoque l’arrachage, l’enlèvement des arbres,d es souches et de broussailles. Sur la Côte-Nord et dans la région de la baie des Chaleurs il désigne les arbres arrachés et échoués sur les rives des cours d’eau. L’arrachis fait également allusion à une partie de forêt dévastée par un ouragan. Ce toponyme a été adopté par la Commission de géographie en 1971.

Lac Arvida

Petit plan d’eau situé au nord-est du réservoir Gouin et qui se déverse dans la rivière Maskoskanaw. Cette appellation figure sur une carte géographique de 1968. Arvida est un mot composé des deux premières lettres des prénoms et du nom d’Arthur Vining Davis, président de l’Aluminium Company of Canada Limited lors de la fondation de la ville d’Arvida (1926) maintenant fusionnée à Jonquière.

Lac de Mirepoix

Plan d’eau de 4,6 km2 de superficie, le lac Mirepoix est situé dans le territoire non organisé de Mont-Valin, à environ 75 km au nord-est de Chicoutimi. Ce lac en draine plusieurs autres avant de se déverser par un étroit passage dans le lac Brazza, son voisin immédiat à l’est. Ce dernier se décharge vers le réservoir Pipmuacan, un peu plus au nord. La région environnante est montagneuse et boisée ; aucune route n’y donnant accès, elle demeure relativement sauvage.

Cette dénomination, agréé en 1948 en remplacement du nom Lac Kasinoushkikim, évoque un personnage de la cour du roi de France, Gaston Charles Pierre de Lévis-Mirepoix (1699-1757), maréchal de France en 1751 et créé duc la même année, puis nommé gouverneur du Languedoc en 1756.

En 1209, alors que faisait rage la croisade des Albigeois, dans le sud de la France, le comte Simon de Montfort donna à Guy de Lévis la ville de Mirepoix, récemment prise aux hérétiques. Depuis ce temps, une des branches de la famille de Lévis a ajouté Mirepoix à son nom. Anciennement entourée de murs, devant lesquels coule l’Hers Vif, cette petite ville de 3 000 habitants, en forme de quadrilatère, s’étend aujourd’hui dans la partie nord-est du département de l’Ariège, à une trentaine de kilomètres au nord-est de Foix. Le nom de Mirepoix est issu d’un composé verbal pour désigner le lieu d’où l’on peut regarder une hauteur ; l’attraction paronymique a amené la confusion entre les formes dialectales de puy (du latin podium, hauteur) et de poisson, d’où la forme actuelle. Les Mirapiciens apprendront sans doute avec satisfaction que la toponymie québécoise a rendu homme à leur ville quand on a baptisé Mirepoix une nappe d’eau de près de 4 km de longueur, sise à environ 75 km au nord-est de la ville de Chicoutimi et à 85 km au sud du réservoir Pipmuacan, dans laquelle elle se jette par l’entremise de son voisin oriental, le lac Brazza. Adopté en 1948, cet hydronyme, tout en rappelant le no, de la commune française, évoque avant tout un personnage de la cour du roi de France, Gaston-Charles-Pierre de Lévis-Mirepoix (1699-1757), qui fut l’un des propriétaires de la seigneurie de l’endroit. Apprécié à la cour de Louis XV, ce noble devint duc et maréchal de France en 1751. Il joua aussi un rôle dans l’histoire du Canada, recevant les doléances des chanoines du chapitre de la cathédrale de Québec qui se plaignaient du peu de faveurs que leur accordait le roi.

Son cousin, François-Gaston de Lévis (1719-1787), tient également une place importante dans l’histoire canadienne. Considéré par certains comme « la plus belle figure militaire du Canada », le chevalier de Lévis fut celui qui prit le commandement des troupes françaises après la mort du marquis de Montcalm, survenue en septembre 1759. En avril de l’année suivante, il remporta la bataille de Sainte-Foy sur l’armée anglaise de James Murray. Ce sera la dernière victoire terrestre de la France en territoire canadien pendant la guerre de la Conquête, car après avoir entrepris le siège de Québec, Lévis dut se replier sur Montréal et, le 8 septembre 1760, capituler devant l’ennemi. Il retourna alors rapidement en France, où il devint gouverneur de l’Artois (1766), maréchal de France (1783), puis duc et pair du royaume (1784). En plus du lac précité, Mirepoix désigne des voies de communication urbaines, notamment, à Lévis, ville située en face de Québec, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, et à Saint-Léonard, dans la région de Montréal.

Baie Cascouia

Par suite de relèvements successifs des eaux du lac Kénogami au début du XXe siècle, la baie Cascouia s’est agrandie aux dépens de l’ancienne rivière Cascouia, devenant une passe du lac longue d’une douzaine de kilomètres. Localisée au nord-ouest du lac Kénogami, dans la municipalité de Lac-Kénogami, cette baie est fréquemment appelée Lac Cascouia, sans doute en raison de son isolement de la partie centrale du lac. Une des premières mentions de ce mot montagnais revient à l’arpenteur Joseph-Laurent Normandin, en 1732, qui écrit dans son Journal :  « Il y a une grande baie, qui est bordée de jongs et herbes, que les Sauvages nomment Les Gachek8illaces de Quinongamingue ». Normandin utilise aussi la forme Baie des Gachek8ilasses. En modifiant sa forme explorateurs ont perpétué ce terme amérindien qui signifie herbages ou joncs. Pour certains, il s’agit en fait de quenouilles. Il existe plusieurs variantes orthographiques pour cette appellation, notamment Kascouia, Kaskauia, Kaskovia, Kaskouia et Kashkouia. Varante : La Tête du Lac.

Premier lac Chailly et Deuxième lac Chailly

Nappe d’eau située dans le parcours de la rivière Portneuf, à une soixantaine de kilomètres au sud du réservoir Pipmuacan, ce lac était connu en 1939 sous le nom de Lac Pécan. Désigné Lac Chailly en 1968, il évoque un officier du régiment de la Sarre au XVIIIe siècle. En juin 1991, pour tenir compte de la coutume dans la pourvoirie Dégelis, on a attribué les noms de Premier lac Chailly et de Deuxième lac Chailly respectivement à la partie nord et à la partie sud de cette nappe d’eau. Un petit détroit réunit ces deux parties dorénavant distinguées sur le plan toponymique. Variante : lac au Pécan.

Lac Au Lou-Girard

À 40 km au sud-ouest de Roberval et du lac Saint-Jean, cette nappe d’eau longue et étroite de la ZEC de la Lièvre jette son trop-plein dans la rivière Croche. Probablement en raison de sa configuration particulière – deux plans d’eau réunis par un étroit passage -, il fut jadis connu sous deux noms : Lac Facteur et Lac Garenne. Depuis 1975, ces deux toponymes ont été remplacés par le nom actuel qui rappelle le mesureur de bois Ladislas Girard, amateur de chasse et de pêche, décédé au milieu des années 1960. Pour le distinguer d’un homonyme, qui, dans cette région exerçait le même métier, les gens de son entourage l’avaient surnommé Lou.

Lac Avrie

Situé à près de 150 km au nord-ouest du lac Saint-Jean, ce lac du canton de Le Ber, de 2 km de longueur, rejoint, par une chaîne de lacs, la rivière Hilarion, affluent de la Dolbeau. Pour des raisons mal expliquées, le toponyme reprendrait le nom d’Antoine Avrie, dit Dubuisson dont la veuve, Madeleine Arcouet, par acte notarié en 1723, vendait aux Sulpiciens un terrain qui allait permettre la construction d’une digue au moulin à eau de la côte des Neiges, à Montréal. Ce nom a été adopté le 28 mars 1972.

Lac de la Baboche

À environ 60 km au sud-est de Chicoutimi, ce petit lac de la ZEC du Lac-Brébeuf se déverse dans le ruisseau Épinglette, affluent de la rivière à la Catin. Le régionalisme baboche possède une double signification. S’il fait surtout allusion à de l’alcool frelaté ou à une boisson alcoolisée, il désignait aussi jadis la matrone ou la marraine qui portait l’enfant au baptême. Ce nom paraît sur une carte de la ZEC du Lac-Brébeuf en 1980.

Lac Bachois

Cette nappe d’eau, partagée entre les cantons de Mignault et de Cazeneuve, se situe à près de 5 km au nord-ouest du lac Cazeneuve et à environ 15 km au nord du lac Aigremont et de la route Chibougamau-Saint-Félicien. Elle se déverse, par le lac Bouteillet et le lac des Petits-Rapides, dans la Petite rivière du Chef, qui se jette elle même dans la rivière la Loche, affluent de L’Ashuapmushuan. Approuvé par la Commission de géographie en 1935, ce toponyme honore la mémoire de Pierre-Jean Bachoie (Bachois), dit Baraute (Barraute) (1723-1760), originaire des environs de Namur, en Belgique. Capitaine au régiment de Béarn, il sera grièvement blessé en avril 1760 et mourra le mois suivant. Il était chevalier de Saint-Louis. Variante : Lac de la Ligne.

Lac Bailloquet

Ce lac cruciforme, de 2,3 km de longueur sur 1,6 km de largeur, est situé près du lac Brébeuf et à 25 km au sud-est de la ville de La Baie, à l’est de Chicoutimi. Cette dénomination évoque le jésuite Pierre Bailloquet (1613-1692), originaire de Saintes, en France. Entré dans les ordres en 1633, il arrive à Québec en 1647. Il se dévouera auprès des Amérindiens et des colons de la Nouvelle-France et de l’Acadie. Il exercera son apostolat missionnaire notamment au Saguenay en 1661-1662. Eugène Rouillard indique ce toponyme en 1914 dans son Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec. La proximité du lac Éternité lui a valu l’appellation parallèle de Petit Lac Éternité.

Lac à Belley

Se déversant dans la Grande rivière Désir, affluent de la Métabetchouane qui se jette dans le lac Saint-Jean, ce petit plan d’eau est situé au sud-ouest de la municipalité de Chambord. Ce toponymie, comme celui du hameau de Belley de la région de Charlevoix, est une déformation du prénom de Billy Jourdan, contremaître de la compagnie forestière Price qui exploita un chantier dans la région. Ce lac a aussi porté le nom de Lac des Sœurs, lorsque les Augustines de Roberval y établirent leur résidence d’été au début des années 1950. Le lac à Belley était appelé Belly sur un plan de 1893, puis Belley sur un autre document cartographique datant de 1913.

Lac Bernay

Au sud-ouest de la rivière aux Outardes et à l’ouest du lac Plétipi, dans lequel il se déverse par le lac Maublant, ce lac du Saguenay-Lac-Saint-Jean se situe au sud-est des rivières Savane et du Cran Cassé. Approuvé en 1945 par la Commission de géographie, ce nom est emprunté à une ancienne seigneurie du Bassin parisien, propriété de la famille de Charles Huault de Montmagny (vers 1583-1653). Bernay est aujourd’hui chef-lieu d’arrondissement de l’Eure. Officier de la marine, membre de l’Ordre de Malte, Huault de Montmagny arrive au Canada en 1636 et succède à Samuel de Champlain à la direction de la colonie. Premier gouverneur et lieutenant général en titre de la Nouvelle-France, il le demeure jusqu’en 1648 et participe à la fondation de Ville-Marie, aujourd’hui Montréal, en 1642. Il fut le premier à recevoir le surnom d’Onontio que, par la suite, les Indiens attribuèrent à tous les gouverneurs de la Nouvelle-France. Ce lac est aussi identifié par les Montagnais comme Nakoshkan Shakikan, lad cu cimetière.

Lac Betsiamites

Totalement indépendant de la rivière du même nom qui arrose la Haute-Côte-Nord, ce lac de la ZEC Martin-Valin, situé à environ 50 km au nord de la rivière Saguenay et au nord-est de Chicoutimi, alimente, à l’ouest, le lac Le Marié. Il représente l’entité la plus au nord d’un groupe de quatre, formé des lacs Betsiamites, Le Breton, Gosselin et Jalobert. Ce lac, dont le nom a été approuvé par la Commission de géographie en 1948, se trouve à 140 km à l’ouest de l’embouchure de la rivière Betsiamites. Variantes : Lac Fourmont ; Lac Le Breton.

Lac Betsy

Ce petit plan d’eau du canton de Falardeau est situé un peu à l’ouest de la rivière Shipshaw, à environ 30 km au nord de Jonquière et de la rivière Saguenay. Vraisemblablement attribué par Jimmy Tremblay, cet hydronyme remonterait à l’hiver de 1884-1885. Il immortalise Élizabeth, dite Betsy Tremblay, épouse d’un contracteur forestier, Joseph Boulianne. Betsy Tremblay aimait taquiner le poisson dans ce lac et aurait participé à de nombreuses parties de pêche. Ce lac est aussi quelquefois identifié sous la dénomination de Lac à Paul-Tremblay.

Lac Betty-Baldwin

À peu de distance au sud de la rivière Sainte-Marguerite et à l’est de la baie Éternité, ce lac du par du Saguenay aliment le Saguenay. Dans le cadre de son programme de désignations commémoratives, la Commission de toponymie a rendu ce nom officiel en 1984 afin d’honorer la mémoire de Betty Baldwin (1889-1991), peintre renommée. Née à Leeds en Angleterre, Betty Smiles, dont le père, William F. Smiles était lui-même peintre, commença sa carrière dès l’âge de 10 ans en remplaçant le dessinateur, malade, une bande comique dans un journal londonien. Après avoir vécu à Paris, New York et Portland (Maine), elle et son mari, le violoniste Percy Baldwin, se retrouvent à Québec en 1924 pour donner un concert. Tombés amoureux de la Vieille Capitale, ils s’y installent. Lui devient vite premier violon de l’orchestre symphonique de Québec et elle découvre son inspiration dans les rues, les édifices et les murailles du Vieux-Québec, ainsi qu’à l’île d’Orléans, en Beauce, sur la Côte-de-Beaupré et dans les Laurentides. Son œuvre décrit ou illustre la vie et les beautés de la grande région de Québec sous tous ses angles et conditions climatiques. Betty Baldwin est décédée à Montréal après une longue maladie.

Lac de la Queue d’Avion

Petit plan d’eau de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le lac de la Queue d’Avion se situe à 12 km à l’est du lac Poulin de Courval, à quelque 65 km au nord-est de Chicoutimi. Un rocher émergeant du lac épouse la forme de la partie fixe de l’empesage vertical d’un avion. Ce toponyme a été recueilli lors d’une enquête toponymique en 1984.

Lac Simoncouche

Ce lac qui s’étire sur 3,5 km de long à l’extrémité nord de la réserve faunique des Laurentides, sur le territoire non organisé du Lac Ministuk, est bien connu des voyageurs qui empruntent la route Québec – Chicoutimi. On le trouve en effet à proximité de la route, à 30 km au sud de Chicoutimi, et une aire de repos permet d’y admirer le paysage environnant.. Ce secteur de la réserve fait d’ailleurs partie de la forêt d’enseignement et de recherche Simoncouche, d’une superficie de 27 km2, créée par le ministre des Forêts pour favoriser l’enseignement pratique et la recherche appliqué en foresterie. Ce rôle a été confié à l’Université du Québec à Chicoutimi qui utilisait, déjà en 1981, les installations du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. La route longe et traverse en plusieurs endroits la rivière Simoncouche, qui sert d’émissaire au lac et serpente sur près de 10 km avant de se jeter dans la baie Moncouche située au sud-est du lac Kénogami. L’appellation Moncouche est souvent donnée à la baie voisine, la baie Villa Marie, au fond de laquelle s’élève la digue de Moncouche, ouvrage régulateur des eaux du lac. Derrière la digue s’étend le Petit lac Moncouche. Le lac Simoncouche paraît dans le Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec de 1914, alors que la rivière y était dénommée Moncouche. Les deux noms semblent répandus pour la rivière et la baie mais les plus usités ont été officialisés. L’appellation Moncouche proviendrait de muakush, mot amérindien, signifiant aigle de mer. L’origine de la première syllabe si demeure inconnue de même que sa signification.

Lac Tsuga

Très petit lac situé dans le nord-est du canton de La Bruère, à 95 km à l’ouest de Roberval. Sa longueur et sa largeur maximales sont de 600 m sur 400 m. On note, à l’est, une petite pointe de terre et une île. Ce lac se déverse dans le nord-est du lac Lafrenay par le ruisseau Tsuga. Le tsuga, mot japonais, est le nom scientifique de la pruche qui désigne un grand conifère de la famille des Abiétacées. On le retrouve en abondance dans la partie méridionale des Laurentides, mais il est généralement absent des régions un peu plus nordiques telles que l’Abitibi et le Saguenay.

Lac du Ventre-de-Bœuf

Nappe d’eau située à environ 130 km au nord-est de la ville de Chicoutimi et à 5 km au sud-est du réservoir Pipmuacan, dans lequel elle se déverse par un émissaire. Le lac est de forme triangulaire et présente deux petites îles à la partie nord. L’expression ventre-de-bœufs, synonyme de panse-de-bœuf, de ventre-de-vache et de panse-de-vache, désigne en français québécois un renflement de la chaussée occasionné par le dégel. Ce nom, qui paraissait en 1960 sur un plan de la compagnie Anglo Pulp, est officiel depuis 1974.

Lac des Sizerins

Petit plan d’eau étroit, de moins de 1 km2 de superficie, situé à une soixantaine de kilomètres à l’est de Chibougamau. Le lac des Sizerins alimente la rivière du Chef, affluent de la rivière Ashuapmushuan. Le sizerin est un oiseau qui niche dans la taïga nordique. On distingue le sizerin flammé du sizerin blanchâtre, à sa tache rouge vif sur le dessus de sa tête, à son plumage gris – brun, et à ses raies foncées sur les flancs. Le premier, le plus répandu au Québec, ressemble au chardonneret par sa taille, sa forme et son comportement. Ce nom attribué par le Service de la faune vers 1970, a été approuvé en 1972.

Lac D’Ailleboust

Le lac D’Ailleboust est situé à 110 km au nord d’Alma, à l’extrémité nord de la ZEC des Passes. À 356 mètres d’altitude, cette étendue d’eau de 9 kilomètres de long sur 2 kilomètres de large se déverse par la rivière D’Ailleboust dans le lac Étienniche relié au bassin de la rivière Péribonka. Signalé en 1916 dans la Nomenclature des noms géographiques de la province de Québec, ce lac honore la mémoire du gouverneur de la Nouvelle-France, Louis d’Ailleboust de Coulonge et d’Argentenay (vers 1612-1660). En montagnais, ce plan d’eau porte le nom de Uiashpimi Shakahikan, « lac des graisses de viande », suivant un relevé toponymique de 1981.

Lac Nevoir

Ce plan d’eau du canton de Mance est situé à environ 40 km au sud-est du lac Chibougamau et non loin du lac Dolbeau, source de la rivière du même nom, que ses eaux alimentent. Cet hydronyme honore la mémoire de Charles de Nevoir (ou Nevair), chevalier d’Aiguebelle. Officier dans le régiment de Languedoc, il débarque à Québec en 1755. La même année, les forts Beauséjour et Gaspareau, en Acadie, tombent aux mains des Anglais. Nevoir fait partie du conseil de guerre, chargé, en 1757, d’enquêter sur la capitulation, jugée trop rapide, de ces deux places fortes. Capitaine de grenadiers, il se distingue à la bataille de Sainte-Foy, le 28 avril 1760. Le chevalier de Lévis estimait d’ailleurs son « grand courage » et sa « distinction » dans le service. Nevoir retourne en France, avec les survivants de son régiment, après la chute de Montréal et de la Nouvelle-France, le 8 septembre 1760. Lac Nevoir paraît depuis 1947 sur divers documents cartographiques.

Lac Moncouche

Cette appellation qui désigne un lac de 15 km carrés de superficie dans le canton de Garreau, présente un pourtour fortement échancré et pailleté d’îles et de presqu’îles. Localisé dans la partie nord-ouest de la zec Martin-Valin, il jouxte les lacs Doumic et Maingard, avec lesquels il constitue la source de la rivière aux Sables, qui se jette dans le réservoir Pipmuacan, à 75 km au nord. On trouve un autre lac Moncouche au nord-ouest de la réserve faunique des Laurentides. Voisin du Petit lac Moncouche, ce dernier forme un élargissement de la rivière Moncouche sur 3 de ses 12 km de trajet, cours d’eau qui rejoint la rivière Métabetchouane, à 55 km au sud de Desbiens. Le premier de ces deux lacs est mentionné dans le « Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec », éditions de 1914 et de 1925. L’autre aurait été ainsi dénommé quelques décennies plus tard. En montagnais et en cri, « muak » désigne le « huard » ou « huart », et Moncouche serait la transcription de la forme plurielle du terme, « mwakouch » en cri. Difficile à chasser à cause de son vol rapide et de sa capacité de plongeon vertical, cet oiseau, voisin du canard, était très recherché par les Amérindiens, qui se délectaient de sa char lors de festins.

Pour en apprendre plus :

Lacs du Saguenay
Lacs du Saguenay. Photographie par GrandQuebec.com.

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