Quelques lacs de la région du Nord-du-Québec
À l’instar de la nomenclature de tous les États du monde, la couverture toponymique du Québec se présente comme une image du milieu humain où, bien souvent, sont attachés les vestiges du passé. Voici un rapide survol d’un nombre des lacs.
Lac Artaud
Fils d’Odon, Artaud de Malartic, aurait participé, en 1252, à la septième croisade dirigée par Louis IX pour délivrer Jérusalem et la Terre sainte de l’occupation musulmane. Le nom de ce chevalier croisé désigne depuis les années 1950 ce lac nordique situé à 18 kilomètres au nord-ouest du lac Mistassini. Alimenté par le lac Armagnac, il se déverse dans la rivière De Maurès, affluent de la rivière Rupert. Plusieurs entités du Québec, dont des villes, un lac et un cours d’eau portent des noms se rattachant à la famille Malartic (Odon, Artaud, De Maurès, Savignac) ou aux lieux d’origine de ses membres (Armagnac, Saint-Urcisse), la plupart situés dans les environs du lac Artaud.
Lac Artigny
En plein cœurs du territoire québécois, ce lac se situe aux sources de la rivière Eastmain, à environ 260 kilomètres à l’ouest de Fermont. Ses rives échancrées enserrent une surface de 20 km de long sur 3,4 km de large, qui contient un bon nombre de baies et d’îles. Une presqu’île sise en son centre est surmontée d’un pic de 640 mètres d’altitude. Il reçoit les eaux de ses voisins, les lacs Ango et Naococane : à son tour, le lac Artigny alimente la rivière Nichicun, tributaire de la Grande Rivière. Le nom, approuvé en 1950, évoque un personnage de l’aristocratie au temps de la Nouvelle-France. Né à Québec, Louis Rouer d’Artigny (1667-1744) a d’abord été seigneur de l’Île-Verte mais vendu cette seigneurie en 1701. Il a ensuite effectué de nombreuses transactions, principalement sur des terres que lui avait léguées son père et qui étaient situées entre les murs de Québec et de Sillery, depuis la Grande Allée jusqu’au fleuve. Il s’est également intéressé à la pêche et à la traite des pelleteries dans la région du Saint-Laurent et même à Terre-Neuve. À l’âge de 50 ans, il fut nommé au Conseil supérieur, poste qu’il occupa jusqu’à son décès. Mort célibataire, Rouer d’Artigny laissa une fortune considérable pour l’époque.
Lac Woollett
C’est à une quarantaine de kilomètres au nord du lac Mistassini que s’étend le lac Wollett ; il est situé sur le tracé de la branche est de la rivière Rupert. Celle-ci constituait autrefois un jalon de la route des canots donnant accès à la rivière Eastmain, qui coule plus au nord. Cette nappe d’eau aux contours très imprécis est composée de plusieurs parties ; elle atteint une longueur maximale de 16 km et une largeur de 13 km. Elle contient un grand nombre d’îles, de presqu’îles et de baies. Cette dénomination a été acceptée en 1945, à la suite d’une suggestion du gouvernement canadien qui voulait souligner le travail d’un pilote britannique, pionnier de l’aviation nordique. Walter « Bab » Woollett était pilote de la Royal Air Force avant de s’établir au Canada en 1928. Il s’est alros mis au service des compagnies Canadian Airways, qui couvrait le Labrador, ainsi que Dominion Skyways, qui desservait les routes du nord-ouest du Québec. Sur certaines cartes, on a relevé le nom de Pinched Neck pour ce plan d’eau.
Lac Paimpont
Le lac Paimpont, au contour compliqué et pratiquement indescriptible, se situe à près de 390 m d’altitude, à la sortie du lac Bienville où débute le parcours de la Grande rivière de la Baleine vers la baie d’Hudson. Attribué par la Commission de géographie en 1944, le nom évoque un matin de Jacques Cartier, Martin de Paimpont, qui a accompagné le découvert à Hochelaga, en septembre 1541. C’est dans la forêt bretonne de Paimpont (Ille-et-Vilaine), aussi connue sous le nom de Brocéliande, que les récits du Moyen Âge plaçaient l’enchanteur Merlin et la fée Viviane. De nos jours, elle offre plusieurs sentiers de promenade, autour de ses quatorze étangs, aux amoureux de la marche à pied et aux adeptes de la randonnée équestre.
Le toponyme Paimpont désigne deux plans d’eau du Québec, dont le plus septentrional constitue un élargissement significatif de la Grande rivière de la Baleine, qui se jette dans la baie d’Hudson. L’autre lac se situe en Minganie, sur la Côte-Nord. En 1541, Cartier arriva devant Stadoconé, site où fut fondé Québec en 1608. Cartier avait reçu du roi François Ier le mandat d’aller découvrir le fabuleux Royaume du Saguenay, tant vanté par Donnacona, l’un des Amérindiens amenés en France en 1536. C’est ce qui incita Cartier, Paimpont et quelques hommes à quitter Stadaconé le 7 septembre 1541, afin d’étudier les rapides d’Hochelaga (Montréal) pour mieux les franchir au printemps de 1542. L’hostilité des Iroquois en décida autrement, puisque Cartier et ses hommes retournèrent en France en juin 1542. Arrivé sans encombre, comme le reste de l’équipage, Martin de Paimpont aurait alors vraisemblablement pu se rendre dans la petite commune de laquelle il tirait son nom et où il aurait possédé certains intérêts. Aujourd’hui, Paimpont se trouve en Ille-et-Vilaine, à quelques kilomètres au nord-ouest du chef-lieu de canton de Plélan-le-Grand et à environ 40 km au sud-ouest de Rennes ; son nom est formé d’un mot breton et d’un mot latin pour désigner un village situé au bout d’un pont. La forêt qui l’entoure, la plus grande de Bretagne avec ses 7 000 hectares, était connue et célébrée dès le XIIe siècle par les trouvères et les auteurs de romans de chevalerie.
Lac Auxillon
Ce plan d’eau du Nord québécois se déverse, par une chaîne de lacs, dans la rivière Témiscamie, qui se jette dans le lac Albanel. Accepté en 1945 par la Commission de géographie, ce nom honore Paul d’Aussillon (ou Auxillon), seigneur de Sauveterre, en Languedoc, marin, commandant de l’Anne, un des trois navires affrétés en 1541 par Jean-François de La Roque de Roberval pour son expédition colonisatrice au Canada. L’année suivante, d’Aussillon, trouvé coupable du meurtre d’un matelot lors d’une rixe, bénéficie de la grâce accordée par Roberval. De cet acte découle le premier document légal de l’histoire du Canada. Finalement en 1543, de retour en France, d’Aussillon aurait reçu du roi François Ier la direction de la flotte de secours chargée de rapatrier Roberval et les survivants de la désastreuse aventure canadienne. Ce plan d’eau a été antérieurement connu sous le nom de Lac à l’Eau-Claire.
Îles Ayatawaniwaw
L’archipel d’Ayatawanikaw regroupe un grand nombre d’îles parsemées dans la partie sud-est du lac Auxillon (lac à l’Eau Claire, important plan d’eau du Nord-du-Québec, relevant du territoire non organisé de Baie-d’Hudson. Soulignant les caractéristiques physiques du lieu, les Cris ont donné à cette entité géographique le nom d’Ayatawanikaw qui signifie îles aux nombreux passages étroits. Effectivement, cette multitude d’îles et d’îlots (dans la centaine) divise ce très grand lac en deux parties. Le toponyme a été relevé en 1977.
Lac Ayr
Le lac Ayr se trouve à mi-chemin entre le lac Mistassini, au sud, et la centrale hydroélectrique de LG-Quatre, au nord. D’une longueur et d’une largeur n’excédant pas 4 km, ce plan d’eau présente une forme irrégulière. Il fait partie d’un réseau hydrographique aux multiples ramifications et est entouré de sommets montagneux qui atteignent près de 600 mètres. C’est en souvenir du club de football écossais d’Ayr que le géologue Michel Hock a suggéré cette appellation qui devint officielle en 1984. Centre agricole et commercial du sud-ouest de l’Écosse dont le port s’ouvre sur le canal du Nord, la ville d’Ayr, construite à l’embouchure de la rivière du même nom, est le chef-lieu du comté d’Ayrshire – une race très connue de vaches laitières porte également ce nom – qui compte plus de 60 000 habitants. Le toponyme Ayr dérive du mot gaélique ar ou ad’har qui signifie clair, rapide, ou encore retrait, qui se traverse à gué.
Lac Bachant
Rattaché au territoire non organisé de Rivière-Koksoak, dans le Nord-du-Québec, ce petit lac de 4 km de longueur s’étend à 125 km à l’ouest de la municipalité du village nordique d’Aupaluk, situé sur le littoral ouest de la baie d’Ungava. Le lac Bachant se déverse dans le lac Faribault, importante nappe d’eau localisée à une soixantaine de kilomètres au nord de la rivière aux Feuilles. Son nom, attribué en 1973 par les autorités toponymiques québécoises, évoque la mémoire de Nicolas Bachand ou Bachant, dit Vertefeuille, habitant de la seigneurie de Boucherville au début du XVIIIe siècle.
Lac Bachelor
Situé près de la route allant de Chapais à Miquelon, dans le Nord québécois, ce lac du canton de Le Sueur est la source de la rivière Bachelor ; ces deux entités hydrographiques se trouvent au sud de la rivière Waswanipi et à l’est du lac du même nom. Le hameau de Lac-Bachelor est situé à l’extrémité ouest de la nappe d’eau qui lui a donné sa dénomination. Approuvé en 1936 par la Commission de géographie, le spécifique anglais traduit le terme amérindien Pekochemeashish, désignation auparavant utilisée qui signifie précisément célibataire.
Lac Bacqueville
Situé dans le Nord québécois, à quelque 40 kilomètres à l’est du lac Chavigny, 80 kilomètres au nord-est du lac Minto et 90 kilomètres au sud-ouest du lac La Potherie, ce plan d’eau aux contours irréguliers, large d’au plus 5 km, long de près de 58 km et ayant une superficie de 185 km2, constitue la source principale de la rivière La Goudalie, elle-même tributaire de la rivière aux Feuilles. Approuvé en 1951 par la Commission de géographie, ce toponyme rappelle le souvenir de Claude-Charles Le Roy de La Potherie, dit Bacqueville de La Potherie (1663-1736). Écrivain principal de la Marine à Brest en 1691, il devient, six ans plus tard, commissaire de la Marine à bord de la flotte commandée par Pierre Le Moyne d’Iberville et chargée d’éliminer les postes anglais de la baie d’Hudson. Bacqueville fera d’ailleurs le récit de cette expédition. Devenu contrôleur de la Marine et des fortifications au Canada en 1698, il revient au pays mais, dès 1701, il est muté à la Guadeloupe. Bacqueville termine en 1702 une Histoire de l’Amérique septentrionale qui ne sera publiée qu’en 1722. Cet ouvrage en quatre tomes décrit le Canada et le mode de vie de ses habitants. L’auteur y note déjà, mais sans insister, l’existence d’une rivalité entre Québec et Montréal. Le lac Bacqueville est appelé par les Inuits Qasigialilaaq, ce qui signifie « endroit des phoques de lac ». Il s’agit d’une sous-espèces du phoque commune (Phoca vitulina mellonae) confinée dans certains lacs de la péninsule d’Ungava. En France, Bacqueville et La Poterie désignent des communes, des hameaux et des lieux-dits.
Lac Barou
Situé à environ 200 km au sud-est du barrage LG-Quatre, ce lac fait partie du territoire du Nord-du-Québec. Source de la rivière du même nom, le lac Barou s’étire sur environ 2 km de longueur. Trois petites îles surgissent de ses eaux. Le patronyme Barou, attribué en 1963 par par les autorités toponymiques québécoises, honore la mémoire de Joseph Barou (1839-1918), oblat missionnaire dans la région de l’Outaouais, de 1868 à 1887, et à Pointe-Bleue, au Lac-Saint-Jean, aujourd’hui la réserve indienne de Mashteuiatsh, de 1891 à 1918.
Lac Baudeau
Bourgeois de Paris, Mathurin Baudeau devient le 20 mai 1628, pour un court laps de temps, membre de la Compagnie de la Nouvelle-France, société alors responsable du développement général de l’Amérique française. Au moins depuis 1945, le nom de ce notable désigne une longue et étroite nappe d’eau du Nord québécois située au nord du lac Mistassini et immédiatement au sud de la rivière Tichégami ou Shigami, mots dérivés du montagnais tshihekamu, lac de beaucoup d’eau.
Lac Beaufort
Le lac Beaufort se trouve à l’intérieur des limites de la réserve Intown, dans le Nord-du-Québec. Il s’étend sur une longueur de 7 km, à environ 250 km au sud-est de la municipalité de Kuujjuaq. Cette désignation, officielle depuis 1972, rappelle le souvenir de Joseph Beaufort, dit Brunet, capitaine de milice de Gentilly, en face de Trois-Rivières. Ce personnage est signalé en 1754 et encore en 1760. Les Naskapis connaissent ce plan d’eau sous l’appellation Wastayapisit Unipim, le premier élément un anthroponyme féminin.
Lac Bécard
D’une superficie de 106 km2, parsemé d’îles et de presqu’îles, cette nappe d’eau du Nord québécois se situe à mi-chemin entre les villages nordiques de Povungnituk, sur la baie d’Hudson, et Kangirsuk, sur la baie d’Ungava. Ce toponyme, accepté par la Commission de géographie en 1946, est un hommage rendu à Louis Bécard de Granville ou de Grandville. Né à Québec le 14 janvier 1673, il fait partie, dès 1687, d’une groupe de jeunes Canadiens envoyés en France par le marquis de Denonville afin de servir dans la Marine royale à titre de gardes-marines. Dix ans plus tard, il est officier à bord du Pélican, navire commandé par Pierre Le Moyne d’Iberville qui remporte une brillante victoire contre la flotte anglaise à la baie d’Hudson. En 1704, Bécard commande l’Atalante, vaisseau chargé de ravitailler la baie d’Hudson à partir de Québec. Promu enseigne de vaisseau en 1707, il devient capitaine d’une compagnie des troupes de la Marine en 1716. Bécard meurt le 29 juillet 1718. Le lac Bécard a aussi porté le nom de Lac Flaherty, en l’honneur du cinéaste américain Robert J. Flaherty.
Lac Bellinger
Au nord-ouest du lac Mistassini, cet élargissement de la rivière Rupert, qui coule au nord des grandes îles du Sud-Est et de l’Est, a une superficie de 27 km2, une longueur de 19 km et une largeur de 2,4 km. Marchand de Rouen, intéresse par le commerce des fourrures et des denrées alimentaires, comme le poisson. Étienne Bellinger ou Bellenger explore en 1583 le littoral au sud et à l’ouest du Cap-Breton afin de commencer avec les Indiens et éventuellement, ouvrir un comptoir, noyau d’un futur établissement colonial. Si la seconde partie de ce projet échoua – les autochtones auraient représenté une menace – il permit à Bellinger d’examiner de près les ressources forestières et minières de la région et de reconnaître géographiquement un vaste territoire qui comprend le Cap-Breton, la baie Française )Baie de Fundy) et il a dessiné une carte qui fut présentée au cardinal de Bourbon, parrain de cette expédition avec le duc de Joyeuse, amiral de France. Ce toponyme est d’imposition récente. Le nom Lac Bellinger paraît sur la carte topographique Mistassini de de 1945. Variante : Lac Thrée.
Lac Saffray
Ce lac fait partie du territoire non organisé de Rivière-Koksoak, au sud de la baie d’Ungava. Sis dans un environnement très accidenté, le lac Saffray se trouve sur le parcours de la rivière Marralik, affluent de la rivière à la Baleine. Son pourtour est très irrégulier et sa surface de 37 km2 comprend beaucoup d’île, de baies et de presqu’îles. On trouve mention de ce toponyme sur une carte de 1957. Il rappelle un gouverneur de la Nouvelle-France, Augustin de Saffray de Mézy (vers 1635-1665). Issu d’une grande famille de la vieille noblesse normande, il était doté d,Une grande piété qui attira l’attention de monseigneur de Laval, lequel le recommanda au roi en 1663 pour le poste de gouverneur. Premier à servir sous les ordres de Louis XIV, après la dissolution de la Compagnie des Cent-Associés, Saffray de Mézy se retrouva à appliquer un édit royal mal conçu, qui ne partageait pas clairement les responsabilités et devoirs du gouverneur et de l’évêque censés collaborer en tout. Des divergences répétées ne tardèrent pas à l’opposer à son protecteur, monseigneur de Laval, notamment à propos de la composition du Conseil souverain. Même s’il réussit à adopter des mesures utiles pendant la première année, son mandat fut marqué par de multiples conflits et querelles. Il tomba malade et mourut en 1665, après s’être réconcilié avec le clergé et l’évêque. En naskapi, cette nappe d’eau est identifiée par Mistasuwapun, poste de guet. Variante : Marraliup Tasinga.
Lac Vannes
À environ 120 km au nord de Schefferville, à plus de 10 km au nord-est de l’endroit où la rivière Murdoch se jette dans la rivière Wheeler, et immédiatement au sud de la réserve de chasse et de pêche Intowin, on découvre un vaste lac de forme irrégulière qui possède une superficie de 88 km2, une longueur de 25 km et une largeur de 4 km. Cette nappe d’eau qui port parallèlement le nom naskapi de Kamusawasich, signifiant lac avec une colline aride à côté, reçut, de la parti des autorités toponymiques québécoises, le nom de Vannes en 1945.
Ce toponyme rappelle François Du Pont Duvivier de Vannes. Né à Sérignac, en Saintonge, en 1713, celui-choisit de faire carrière dans les armes et cumula différentes fonctions, dont celle de lieutenant dans la garnison de Louisbourg, à l’île Royale, de 1750 à 1758. Promu capitaine en 1764, il fut aussitôt mis à la retraite ; mais en 1770, il se vit conférer le titre de chevalier de Saint-Louis pour les services qu’il avait rendus au roi. François Du Pont ajouta à son nom celui de Duvivier de Vannes pour rappeler la seigneurie du Vivier que possédait son père en Saintonge, et sans doute aussi la ville de Vannes, en Bretagne, où les Du Pont auraient eu des intérêts. Cette ville est le chef-lieu du département du Morbihan, au fond du Golfe du Morbihan ; elle tient son nom du peuple des Veneti dont elle était la ville principale. Dans l’histoire de la Bretagne, elle fut, avec Nantes, l’une des deux capitales du duché de Bretagne et c’est dans ses remparts, en 1532, que la réunion de la Bretagne au royaume de France fut proclamée. Aujourd’hui Vannes compte une population de plus de 50 000 qui s’activent dans la production d’armements et de pneumatiques. Avec son port de plaisance réputé, ses vestiges, datant du XIIe au XVe siècle, ses musées et son aquarium océanographique, Vannes et une ville touristique très prisée. Soulignons que le sixième évêque de Québec, Henri-Marie Dubreil de Pontbriand (vers 1708-1760) était natif de Vannes. Au Québec, l’odonyme Vannes désigne également trois voies urbaines, à Laval, Saint-Léonard et Lachenaie.
Lac Teilhard
Nappe d’eau s’étendant à 50 km au nord-est du village cri de Nemiscau et qui est comprise dans la région de Baie-James, dans le Nord québécois. Élargissement considérable de la rivière Nemiscau qui coule en direction est-ouest, le lac Teilhard, aux berges fortement découpées, abonde en baies, îles et presqu’îles. Il couvre une superficie de 18 km2 et a une longueur de 12 km. Les Cris le désignent sous le nom de Kaupuyaskweyau Sakahikan, ce qui signifie lac aux passes semées d’arbres. L’appellation de Teilhard, officielle depuis 1964, évoque la mémoire du père jésuite Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), philosophe et paléontologue français. Son œuvre scientifique, considérable, a pour cadre principal le Chine : découverte de la civilisation des Ordos (1923), fouilles de Chou k’ou-tien et découverte du sinanthrope (1929). Ses écrits théologiques et philosophiques, souvent interdits par l’Église de son vivant, ont été connus et diffusés après sa mort : Le Phénomène humain (1955), L’Apparition de l’homme (1956). Ils traduisent une vision globale du monde dans la perspective d’une conciliation des exigences de la foi et de la science.
Lac De Salleneuve
À quelque 30 km au nord-ouest du barrage LG-quatre, et à une centaine de kilomètres au sud du lac Bienville, s’étend le lac De Salleneuve. D’une superficie d’environ 10 km2, ce plan d’eau en trois parties et au littoral fortement découpé présente un très grand nombre d’anses, de baies, d’îles et de presqu’îles. Ce toponyme, officialisé par la Commission de géographie en 1974, perpétue le souvenir du jésuite Jean-Baptiste de Salleneuve, né en 1708. Professeur de philosophie au collège de Québec de 1743 à 1754, il a été missionnaire à la Jeune-Lorette (1754-1758), à Détroit (1758 – 1761) et chez les Illinois (1761-1764). Expulsé de la Louisiane en 1764 par suite de l’abolition en France de la Compagnie de Jésus, en 1762, le père de Salleneuve se dirigea vers l’Espagne et le reste de sa carrière est peu connu.