Lacs de la Mauricie
Lac Bignell
À l’extrémité sud-est du canton de Laflamme, à mi-chemin entre le réservoir Gouin et le lac Saint-Jean, cette poissonneuse nappe d’eau alimente la rivière du Petit Rocher, affluent du Saint-Maurice, en passant par les lacs Fontaine et Lagacé. Désigné depuis le début du XXe siècle, cet hydronyme rend hommage à John Bignell (1817-1902), considéré à l’époque comme l’un des meilleurs arpenteurs-géomètres du Canada. Il explore ainsi, pendant des décennies, une bonne partie du territoire et des cours d’eau situés entre l’Ontario, à l’ouest, et le Labrador, à l’est, et entre le fleuve Saint-Laurent et la baie d’Hudson. En 1871, les autorités québécoises lui demandent d’ailleurs de compléter l’exploration du Saint-Maurice et de la rivière des Outaouais jusqu’à leurs sources respectives. En 1884, Bignell représente le Québec lors de l’expédition conjointe fédérale-provinciale, dirigée par Albert Peter Low, au lac Mistassini.
Lac Saskatoon
Petite étendue d’eau circulaire de 200 mètres de diamètre qui s’étend à une quinzaine de kilomètres au nord de la réserve faunique du Saint-Maurice dans le plateau laurentien. Le mot « saskatoon » vient du cri « misaskwatomin » qui signifie « fruit de l’arbre à plusieurs branches », de « misaskwat », « arbre à plusieurs branches » et « min », « fruit ». Il désigne l’amélanchier, un arbuste qui produit des baies de couleur presque noire et comestibles. Le mot est surtout connu dans l’Ouest canadien et il a donné son nom à la ville de Saskatoon dans la province de la Saskatchewan. Le lac Saskatoon pourrait tirer son nom de celui de la ville. Le toponyme a été officialisé en 1980.
Lac Bruxelles, lac Liège, lac Dinant
Dans le nord-est du canton de Chouinard, cette nappe d’eau est un élargissement de la Petite rivière Flamand, affluent du Saint-Maurice. Au sud-est du lac Liège et à l’est du lac Dinant, le lac Bruxelles fait partie d’un groupe de lacs baptisé après la Première Guerre mondiale, afin de souligner le rôle de la Belgique durant ce conflit qui en a fait l’alliée courageuse de la Grande-Bretagne et du Canada contre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. Capitale de l’État belge, Bruxelles a vécu sous l’occupation allemande du 20 août 1914 au 18 novembre 1918.
Lac Bureau
À l’emplacement de l’actuel lac Bureau, une carte datant de 1924 présente trois nappes d’eau distinctes, nullement reliées entre elles. Le rehaussement graduel des eaux, provoqué par la création du réservoir Gouin, entraîne la fusion du Grand lac du Sud et des lacs du Nord et de l’Est et, par le fait même, la formation d’une nouvelle entité lacustre. Sise dans la section sud-ouest du réservoir, cette étendue d’eau de près de 28 kilomètres de longueur est partagée entre les cantons de Le May, d’Évanturel,, de Myrand, d’Achintre et de Sulte. Son nom officiel depuis 1935, rend hommage à Joseph Bureau (1837-1914). Né à L’Ancienne-Lorette, en banlieue de Québec, cet explorateur-cartographe a grandement contribué à reculer les frontières de la connaissance topographique du Québec en le parcourant en tous sens, du Labrador à l’Outaouais et du fleuve Saint-Laurent à la baie d’Hudson. Ses services furent notamment retenus en 1870 pour établir le meilleur tracé en vue de la construction d’un chemin de fer vers le lac Saint-Jean et en Mauricie. L’année suivante, il remonte avec John Bignell le Saint-Maurice jusqu’à sa source, le lac du Mâle, maintenant intégré au réservoir Gouin. En 1872, Bureau accepte d’ailleurs de diriger la manœuvre de flottage des billots sur cette rivière. Longtemps associé au curé Labelle pour l’ouverture de territoires propices à la colonisation du nord, il s’intéresse par la suite à l’établissement d’une voie ferrée depuis Québec jusqu’à la côte atlantique, puis explore une grande partie de la Côte-Nord. Jusqu’à la fin de sa vie Joseph Bureau demeura actif. Le lac Bureau porte aussi le nom attikamek Opiskaw Sakahikan, « lac élevé ».
Lac Catin
Les Attikameks nomment Irinikekahianik ou Kamicta Wakitik, qui signifient respectivement « lac du masque sculpté » et « lac croche », cette étendue d’eau du canton de la Poterie. Le lac Catin constitue en fait un élargissement de la rivière Vermillon située à environ 85 kilomètres au sud-ouest de La Tuque. Ses contours irréguliers, parfois arrondis, font vaguement penser à un masque. La désignation officielle remonte à 1942 et emprunte apparemment un terme du langage populaire qui peut désigner soit une figurine humaine servant de jouet d’enfant, soit une femme de mœurs faciles. Le terme s’applique également à un pansement que l’on enroule autour d’un doigt. Sur le plan onomastique, enfin, Catin peut être le diminutif du prénom Catherine ou encore un patronyme souvent orthographié Cattin. Des familles Carin ont été recensées au pays dès le XVIIIe siècle. Ce toponyme attend toujours l’explication de son origine précise.
Lac Kiskissink
C’est au nord-est de La Tuque, en Haute-Mauricie, que se situe le lac Kiskissink, avoisinant la réserve faunique des Laurentides du côté est. La ZEC Kiskissink a été créée en 1978. Elle est la troisième en étendue au Québec, avec une superficie de 1 100 km2. Dans la région, on compte plus de 300 lacs et étangs, dont le lac Kiskissink, situé dans la partie nord-est de la région, est l’un des grands plans d’eau. Le lac s’inscrit à près de 400 m d’altitude, dans le bassin hydrographique du fleuve Saint-Laurent mais à proximité de la ligne de partage des eaux entre le bassin hydrographique du fleuve mais à proximité de la ligne de partage des eaux entre le bassin du lac Saint-Jean et celui du Saint-Maurice. Long de 12 km et large de 1,4 km, le lac Kiskissink reçoit les eaux des lacs Lescarbot et Ventadour, situés au sud.. Parmi les autres entités hydrographiques importantes, on compte la rivière et le Grand lac Bostonnais qu’alimente le lac Kiskissink. Grâce à la présence de la voie ferrée menant au Lac-Saint-Jean, un club de chasse et de pêche s’installa près de la décharge du lac, dès la fin du XIXe siècle. Un hameau s’y développa et on y ouvrit en 1889 un bureau de poste sous l’appellation de Kiskising. Ce dernier deviendra Kiskissing en 1963 et sera fermé ensuite en 1972. Le hameau, aujourd’hui déserté,, est devenu le lieu-dit de Kiskissink. Cette appellation serait d’origine à la fois algonquine et montagnaise et signifie « au petit cèdre ». En algonquin, elle est formée de « kijik », cèdre, de « iss », un diminutif et de « ing », un locatif. En montagnais, le premier constituant est « kisk », autres étant identiques à l’algonquin. Le lac a longtemps été dénommé Lac des Cèdres.
Lac Louis-Gill
Relié aux lacs Crow et du Chapeau par la rivière de la Savanne, le lac Louis-Gill se déverse dans la rivière Vermillon au sud de laquelle il se trouve, à environ 4 km. Le terrain qu’il baigne, situé à près de 400 m d’altitude, est marécageux, en particulier entre le lac et la rivière Vermillon. Le nom a probablement été attribué par un descendant de Samuel Gill (1687-1758) enlevé par les Abénaquis en 1697 sur les côtes de la Nouvelle-Angleterre. Thomas Charland, historien des Abénaquis, signale que plusieurs Amérindiens de la réserve indienne d’Odanak, au début du XIXe siècle, se rendaient chasser au nord des comtés de Joliette et de Berthier. Le nom du lac pourrait également rappeler la mémoire de Joseph-Louis Gill (1719-1798), fils de Samuel, qui fut, en plusieurs circonstances, porte-parole des Abénaquis auprès les autorités britanniques du pays. Or, les Abénaquis désignent ce lac sous les appellations Lowigilek, « chel Louis Gill » ou Hiki Sakahikan, « lac aux Outardes ».
Lac du Mâle
Considéré comme l’une des principales sources de la rivière Saint-Maurice, cette nappe d’eau fait partie du réservoir nord-ouest. À l’origine, elle mesurait près de 30 km de longueur ; le lac était alors parsemé d’îles de dimensions variées, qui donnaient l’impression d’entrer dans le pays des Mille-Îles. On l’appelait alors Grand lac du Mâle. Le niveau des eaux a été passablement rehaussé à la suite de la construction du barrage Gouin en 1916. Ses contours se perdent maintenant à travers des rives marécageuses et dans les eaux du réservoir. Il contient plusieurs baies qui étaient autrefois des lacs voisins : Plamondon à l’ouest, Mattawa au sud-ouest, Saraaba au sud-est et Aiapew au nord. Le nom actuel remonte à 1945 mais le toponyme montagnais Ayamba Sacahigan avait été relevé par l’arpenteur John Bignell en 1871. Ce dernier prétendait que ces mots signifiaient « lac au mâle ». Une enquête effectuée en 1980 en territoire attikamek a permis de relever l’appellation Aiapew Sakahikan, qui se traduit par « lac de l’orignal mâle ». La forme Acohonan qui signifie « lac où on peut traverser » est également connue des Attikameks .
Lac du Malécite
Ce petit plan d’eau se situe dans la ZEC Wessoneau, à peu de distance à l’ouest des lacs Toronto et Makamik et à environ 50 km au sud-ouest de La Tuque. Son nom a été proposé par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche en même temps que 23 autres noms amérindiens pour identifier autant de lacs de la ZEC. Approuvé en 1980 par la Commission de toponymie, cet hydronyme rappelle l’existence d’une des nations amérindiennes qui habitaient, avant l’arrivée des Européens, une partie de ce qui allait devenir le Canada et les États-Unis. Membres de la famille linguistique algique ou algonquienne, les Malécites occupaient principalement le bassin hydrographique de la rivière Saint-Jean. Leur territoire s’étendait jusqu’au Saint-Laurent, en face de Tadoussac, et comprenait une partie du Nouveau-Brunswick et de l’État du Maine. Les relations entre les Malécites et les Blancs ont vraisemblablement débuté au XVIe siècle, alors que les Basques, les Français et les Portugais venaient pêcher dans le golfe, mais c’est Champlain qui, le premier, fait mention de ces Amérindiens dans ses écrits. Le futur fondateur de Québec a en effet entendu parler des guerriers malécites, qu’il nomme Estechemin, au poste de Tadoussac en 1603. L’année suivante, Pierre Du Gua de Monts tente d’établir une colonie au cœur du pays malécite, sur l’île Saint-Croix, maintenant Dochet Island au Nouveau Brunswick. Mais, après un hiver rigoureux, il doit renoncer à l’entreprise. Alliés des Français, les Malécites aideront ces derniers lors des guerres contre les Anglais et les Iroquois. Sous le Régime anglais, ils seront progressivement dépossédés de leurs terres par les Loyalistes et les colons installés par les autorités britanniques. Quelques réserves malécites sont établies au XIXe siècle, essentiellement au Nouveau-Brunswick. En 1989, les 229 Malécites recensés au Québec y possédaient deux réserves, – Cacouna et Whitworth, créées respectivement en 1891 et en 1876, – mais personne n’y habitait. W. F. Ganong écrit en 1889 dans l’introduction du Maliseet Vocabulary que le nom Mal-e-see-jik vient du mot micmac Mal-e-seet, « il parle mal ». Ganong ajoute que les Micmacs et les Malécites affirment que ce mot fut adopté par les Blancs et qu’il leur a été fourni par les Micmacs qui l’utilisaient. Ceux-ci considéraient que le malécite était une imitation du micmac.
Lac Maringouin
Le lac Maringouin baigne le territoire du Haut-Saint-Maurice, à environ 5 km au sud-est de la municipalité du village de Parent, soit à quelque 40 km au sud du réservoir Gouin. La ligne de chemin de fer du Canadien National passe à proximité de ce petit plan d’eau. Le toponyme paraît sur une carte régionale de 1948. Le maringouin est un petit diptère de la famille des Culicidés. Emprunté aux parlers brésiliens, plus spécifiquement au tupi-guarani, de « mbarigui » qui signifie « cousin », moustique, ce terme est attesté sous la forme « maringon » dès 1566 ; il est recueilli dans les dictionnaires français à partir de celui de Thomas Corneille, en 1694. Maringouin apparaît dans les écrits de la Nouvelle-France au début du XVIIe siècle, notamment en 1632 chez Sagard ; Québec, ce nom est d’un emploi généralisé et s’applique à plusieurs insectes de genres Aedes et Culex.
Lac Mékinac
Situé en Mauricie, à 70 km au nord de Trois-Rivières, ce plan d’eau qui s’étire sur 16 km, couvre une superficie de 23 km carrés. Ses eaux se déversent dans la rivière Mékinac, tributaire du Saint-Maurice. Il chevauche les limites des MRC du Haut-Saint-Maurice et de Mékinac, de même que celles des cantons de Carignan, de Hackett et de Mékinac. Ce nom provient d’un mot algonquin, mikinak, qui signifie « tortue ». On a avancé l’hypothèse que le nom désignait d’abord une montagne qui épousait la forme d’une tortue. Il est possible aussi que le lac et la rivière tiennent leur nom de l’abondance de tortues dans ce coin de pays. On peut noter en effet que le lac Mékinac se trouve à une quarantaine de kilomètres au nord du lac à la Tortue. La désignation Lac Mékinac, notée en 1914 dans la première édition du Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec, avait déjà paru en 1899 sur le plan officiel du canton de Mékinac. On retrouve par ailleurs la mention de la rivière Mékinac dans un rapport de 1870 de l’arpenteur Hilarion Lefebvre. Quant au nom du lac lui-même, il figure en 1863 sous la forme de Mékina dans un ouvrage de Stanislas Drapeau.
Lac Nipissing
Ce tout petit lac de 500 m de longueur est situé à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest-sud-ouest de La Tuque, près du lac Geoffrion. Connu d’abord sous le nom Lac Twin, cette petite étendue d’eau a été nommée officiellement en 1980. Elle porte le même nom que le lac de 75 km de longueur situé à la hauteur de la rivière Mattawa et qui se déverse dans la baie Georgienne par la rivière des Français, en Ontario. Dans ce cas, selon le père J.-E. Guinard, le nom signifie « lac des saules » et non pas « petite eau » ou « petit lac » ou « dans la petite eau ». Au début de la colonie, une nation de la famille algonquienne vivait sur ce lac ontarien et portait le nom de Nipissings (Nipissingues, Népissingues, Nipissins, Nipissisiniens), nation appelée Sorciers par les Français.
Lac Saint-Pierre
Ce vaste élargissement du Saint-Laurent, situé à 10 km en amont de Trois-Rivières, s’étend de l’embouchure de la rivière Nicolet jusqu’à Sorel. Le lac Saint-Pierre, nappe d’eau naturelle d’une profondeur moyenne de 3 mètres, a quelque 35 km de longueur et 10 km de largeur. Sa superficie est de 353 km2. Le lac reçoit les eaux de nombreux cours d’eau : Le Saint-François, le Richelieu, la Nicolet, au sud, la Maskinongé, la rivière du Loup, la Yamachiche au nord. Il a vraisemblablement reçu son nom de Samuel de Champlain en 1603 parce qu’il l’a découvert le jour de la fête de saint Pierre, le 29 juin. Cependant le fondateur de Québec n’emploie le toponyme Lac Saint-Pierre qu’en 1609 “continuant notre route jusqu’à l’entrée du lac saint Pierre…” Ce nom de lieu, qui n’a pas eu de concurrents français par la suite, s’est immédiatement imposé. IL n’empêche que cette grande nappe d’eau aurait pu conserver sa dénomination primitive française Lac d’Angoulême qui lui avait été attribuée vers 1535-1540. On ignore qui l’avait baptisée ainsi du temps de Jacques Cartier et pourquoi cette appellation est tombée dans l’oubli au XVIIE siècle. La carte Harléienne (vers 1542) indique “Y dangonlesme” pour dénommer les îles de Sorel. Puis Angoulême identifie peu après le lac Saint Pierre: Cabot (1544) “la agado golesme” ; Vallard (vers 1547) :’ago do golesme” ; Desceliers (1550) “Le Lac Dangoulesme” ; Levasseur (1601) “Lac dengoulesme”. Dans sa “Narration du voyage” de 1535-1536, Jacques Cartier décrit le lac Saint-Pierre et les îles de Sorel sans les nommer. Même si aucun toponyme n’est mentionné dans la “Narration”, on a émis l’hypothèse que c’est le découvreur du Canada qui aurait baptisé Angoulême les îles de Sorel ou du lac Saint-Pierre, en l’honneur d’un fils de François Ier. Cartier avait aussi honoré ce prince à Cap-Rouge, en 1541, quand il dénomma Charlesbours-Royal les forts construits au pied et sur le promontoire surplombant le fleuve. Les Abénaquis nomment cette grande étendue d’eau sous le nom descriptif de Nebesek qui se traduit par “au lac”. Dans la toponymie régionale, l’allusion à cette nappe d’eau apparaît dans plusieurs noms de lieux tels Pointe-du-Lac et Saint-François-du-Lac.
Lac Roc-Causacouta
Situé en Mauricie et compris dans les territoires de la MRC de Mékinac et de la ZEC du Chapeau-de-Paille, ce lac de 2,7 km carrés appartient au bassin-versant du Saint-Maurice, que ses eaux rejoignent par les rivières Picard et Vermillon.
Ce nom est encore mal expliqué. On connaît plusieurs variantes de sa partie amérindienne, Causacouta : Caoussacouta, Kahouspcouta, Kaouspcouta, Kausakuta, Kauspcouta et Kawasacouta. La signification n’en est cependant pas connue. Les Attikameks l’appellent Kasasikikamak, qui veut dire « lac des baies ». Par ailleurs, ce lac a été également connu sous les noms de Rock et de Rock (Caousacouta). La présence de Rock seul ou accompagné de la parenthèse pourrait vouloir signifier que le lac possédait deux dénominations parallèles qui auraient fini par se juxtaposer dans l’usage.
L’emploi de Rock – puis de Roc – servait peut-être à distinguer ce lac de son voisin immédiat du sud-ouest appelé officiellement Lac Bréhaut, mais qu’on a connu aussi sous les noms de Lac Kauspcouta, de Lac Kahouspcouta, de Grand Lac Kaouspsouta et de Grand lac Caousacouta.
L’adjectif Grand semble vouloir exprimer une opposition par rapport à un autre lac portant partiellement le même nom.
Les Attikameks l’appellent Wisakotie Sakahikan, c’est-à-dire « lac de la fesse endolorie ». On peut remarquer une resssemblance phonéttique certaine entre Causacouta et Wisakotie. Quel est donc cet autre lac dont l’existence serait signalée par la présence de l’adjectif Grand? On peut conjecturer qu’il s’agit du lac Roc-Causacouta, mais on peut aussi penser qu’il s’agit plutôt du lac Cousacouta situé 10 km plus au nord. Ce dernier possède des variantes dénominatives : Lac Caousacouta et Lac Kahousse. Les Abénaquis appellent la rivière qui le traverse Kawesagweda, qui signifie « la rivière à l’arrachis », dont on doit signaler la ressemblance avec Kawasacouta, variante mentionnée plus haut pour le lac Roc-Causacouta.
La Commission de géographie du Québec a consacré ce nom en 1963. De 1960 à 1963, on écrivait plutôt Lac Rock-Causacouta. En 1941, la Commission avait accepté la graphie Rock-Caousacouta. Quant à la présence du trait d’union, elle a été expliquée, en 1982, par l’hypothèse non encore vérifiée que le nom du lac serait en même temps celui d’une personne.
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