Lacs du Saguenay-Lac-Saint-Jean

 

Lacs de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Lacs du Saguenay-Lac-Saint-Jean : Nous proposons à votre attention quelques-uns lacs de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Bien entendu, il ne s’agit que d’une petite partie des lacs de la région, mais leur description permet de se faire une idée générale des lacs locaux.

Lac du Cran Cassé

Source de la rivière du Cran Cassé, qui se jette dans la rivière Savane, tributaire de la Péribonka, le lac du Cran Cassé est localisé à environ 40 kilomètres au nord-ouest du lac Plétupi, au nord de Chicoutimi. Constituée de deux bassins séparés par une presqu’île, cette nappe d’eau couvre une superficie de 9 km2 et s’étire sur une longueur de 7 km environ.

D’origine descriptive, le nom de ce cours d’eau évoque la présence d’un rocher qui se dresse abruptement à proximité de la rivière ou du lac. L’un des sens habituels du cran au Québec est celui de rocher découpé perpendiculairement, en falaise. Les noms du lac et de la rivière étaient indiqués sur la carte Côte nord du Saint-Laurent publiée par le ministère des Terres et Forêts en 1934, sous les formes de Lac Cran-Cassé et de Rivière Cran-Cassé. La Commission de géographie du Québec a ajouté la particule « du » en 1945. Depuis l’édition de 1969, du Répertoire géographique du Québec, on omet le trait d’union dans les répertoires toponymiques.

Lac Péribonka

Cet important élargissement de la rivière Péribonka, long de 59 km, large de 11 km et d’une superficie de 264 km2, se situe à environ 140 km au nord-est du lac Saint-Jean. En 1926, la Commission de géographie décide de changer le nom qu’il porte à cette époque, Manouan ou « là où l’on ramasse des œufs », parce qu’il existe déjà d’autres lacs ainsi appelés dans la région dont celui situé à 40 km au nord-est. On lui donne alors le nom, également montagnais., de la rivière dans laquelle il s’inscrit mais sous la forme Péribonca.

Ce n’est qu’en 1987 que tous les noms d’entités géographiques semblables sont modifiés pour la forme qu’on connaît aujourd’hui. Pendant le second conflit mondial, la compagnie Alcan aménage la rivière Péribonka afin d’augmenter sa production d’aluminium en produisant davantage d’électricité. Ainsi, entre 1941 et 1043, un barrage est notamment érigé en amont des passes Dangereuses, alors à environ 15 km au sud du lac Péribonka. Le lac s’en trouvera considérablement transformé et agrandi puisque cette construction s’élève maintenant à l’extrémité sud du présent plan d’eau. Les Montagnais l’ont également dénommé Unistakan Shakikan qui signifie « lac où on se lève avec charge de portage sur le dos. »

Lac des Râles

À 70 kilomètres au nord-ouest de Labrieville, ce très petit lac de 200 mètres de longueur sur 150 mètres de largeur se jette dans le réservoir Pipmuacan par un mince filet d’eau de 1 kilomètre de longueur qui court au nord-ouest de la péninsule entourant le lac Gouin. Son nom identifie une famille d’oiseaux, les Rallides, de l’ordre des Gruiformes, comprenant plusieurs espèces de râles et de foulques. Ces oiseaux dont la longueur varie de 25 à 30 cm et qu’on appelle généralement poules d’eau, au Québec, se distinguent par leur plumage aux couleurs variées. Cette désignation, devenue officielle en 1972, a été fournie par le Service de la faune.

Lac Opitoune

Premier à recevoir la décharge du lac Manouane, le lac Opitouane se déverse vers le sud dans le lac Opitounis. Situé au nord du canton de Pontbriand, à 250 km au nord-est du lac Saint-Jean, il est de forme allongée et se rétrécit dans sa partie sud. D’une altitude minimum de 480 m, il a une longueur de 15 km et une largeur maximale de 3,5 km. Aussi relevé sous la forme de Lac Upitshun, ce toponyme est sans doute d’origine montagnaise. La forme Opitoon apparaît dans un rapport de l’arpenteur John Bignell au sujet d’une expédition effectuée entre Betsiamites et le lac Mistassini, en 1884-1885. Upitshun, selon Lynn Drapeau (1991), aurait le sens suivant : c’est une accélération du courant créée par un rétrécissement du cours d’eau.

Lac Opitounis

Ce lac long et étroit est situé à 250 km à l’est du lac Mistassini et au sud du lac Opitoune par lequel il est alimenté. Entouré de terres marécageuses à l’est, sa largeur peut atteindre 2 km. À la limite sud, point de déversement dans le lac Otapoco, on note une succession de rapides et de chutes. Opitounis signifie petit Opitoune et rappelle le montagnais « upitshun et le diminutif « ich ». L’arpenteur John Bignelle cite ce lac sous la forme Opitoonis dans un rapport d’exploration effectuée entre Betsiamites et le lac Mistassini, en 1884-1885.

Lac à la Croix

À environ 75 km à l’ouest du réservoir Manicouagan et à quelque 25 km au sud du lac Plétipi, ce lac constitue la source principale de la rivière à la Croix, affluent de la rivière aux Outardes. D’une superficie de 31 km2, ce plan d’eau justifie bien son nom puisqu’il présente un aspect cruciforme. Malgré que son nom ne soit officiel que depuis 1945, le père jésuite François de Crespieul, dès le mois d’avril 1672, se retrouve à proximité de ce lac après une longue expédition depuis Chicoutimi.

À cet égarg, il écrit, le 2 juin 1672, que « toutes nos routes, qui n’ont été que par des chemins tous semés de croix, se terminèrent bien à propos à un lac qui porte le nom de la Croix, parce qu’il en forme très-parfaitement la figure nous plantâmes aux environs beaucoup de croix, en mémoire de celles que nous y avions souffert pour y arriver. Les Amérindiens le dénomment Tibiatouk-Wagamack, Wagamack ou Uitshakamau qui signifie lac croche.

Lac au Menton

Ce grand lac se trouve à quelque 115 km au nord-est de Chicoutimi. Il se décharge par un petit cours d’eau dans une longue baie effilée qui fait partie du réservoir Pipmuacan, situé immédiatement au nord. Sa superficie de 15 km carrés, s’étale en dessinant un pourtour très capricieux de 56 km et inclut une étroite presqu’île de 5 km de long, qui sépare le lac en deux parties. La configuration du rivage ouest évoque vaguement le profil d’un visage d’homme : front haut, nez perpendiculaire et étiré, mention très allongé. C’est cette dernière caractéristique qui a servi à nommer cette nappe d’eau remarquée par l’arpenteur J.-B.-A.Hould en 1892. Le pays environnant montagneux et boisé, fait l’objet d’une exploitation de chasse et de pêche sportives par l’intermédiaire d’une pourvoirie.

Lac aux Deux Décharges

D’une superficie de 16 kilomètres carrés, le lac aux Deux Décharges s’étend à quelque 350 km au nord-est du lac Saint-Jean, soit à environ 100 km à l’ouest du réservoir Manicouagan. Il s’agit ici d’un toponyme descriptif puisque ce grand lac, long de 10 km, se trouve sur une ligne de partage des eaux et décharge son trop-plein par deux extrémités : au nord par la rivière Boivin et au sud par la rivière du Cran Cassé. Il existe deux autres lacs de ce nom au Québec. La langue montagnaise, fort précisé pour désigner les éléments naturels, a un terme spécifique pour les étendues d’eau à deux décharges, phénomène fréquent dans les régions fréquentées par les Montagnais : « itomamo » ou « itomamis ».

Mont Le Dos de Cheval

À une cinquantaine de kilomètres au nord de Chicoutimi, ce mont atteint l’altitude de 640 m. Il domine les environs du lac La Mothe. Ce lac représente un élargissement de la rivière Shipsaw. Elle alimente le ruisseau du Dos de Cheval et un lac homonyme. Dès 1909, l’arpenteur Jean Maltais signale le toponyme Rivière Dos de Cheval. Il note donc le potentiel de ce cours d’eau pour le flottage du bois.

Un sentier forestier, le long du ruisseau, permet toujours d’observer le profil en dos de cheval du relief. Cela explique sans doute l’appellation à la fois du mont et du ruisseau. L’expression « dos de cheval », relevée dans plusieurs régions du Québec, fait penser au terme « dos d’âne » (hogback ou hog’s back en anglais). Ce terme les géomorphologues utilisent pour désigner une crête rectiligne en structure sédimentaire. Cela n’est évidemment pas le cas ici. Aussi faut-il sans doute chercher l’origine de ce toponyme dans une simple allusion descriptive aux formes arrondies d’un relief caractéristique du Bouclier canadien.

Lac du Follet

Le spécifique Feu Follet désigne quelques plans d’eau du Québec. Dont un se situe au Saguenay-Lac-Saint-Jean, à environ 120 km au nord-est de Chicoutimi. Relativement petit et allongé, ce lac du feu Follet se déverse dans son voisin est, le lac Ken. L’hydronyme Lac du Feu Follet – forme normalisée le Lac Feu Follet, nom paru sur le plan de 1960 – date du début des années 1980.

Dans le légendaire québécois le feu follet représente la métamorphose d’une personne décédée. Mais elle n’a pas encore trouvé son salut. Ce petit être lumineux et vacillant se sauvera si un vivant lui fait perdre ne serait-ce qu’une goutte de sang. Par la suite il lui fera célébrer des messes ou réciter prières et chapelets. Les feu follets sont particulièrement nombreux dans les tourbières, les marécages et les tourbières. C’est-à-dire là où la décomposition de la matière organique provoque la combustion spontanée du méthane ou d’autres gaz inflammables. C’est un phénomène qui, bien entendu, s’observe dans l’obscurité de la nuit.

Lac Itomamo

Au du début du XXe siècle, l’explorateur Joseph Bureau (1837-1914) a décrit le lac Itomamo en soulignant sa profondeur. Ainsi que la magnificence de la truite qu’on y pêchait. Il notait aussi la richesse du gibier dans ces parages. De nos jours, la chasse et la pêche y sont encore les activités dominantes. Cette nappe d’eau est située à une vingtaine de kilomètres au sud du réservoir Pipmuacan. Elle s’étend sur une superficie de 14 km carrés dans un paysage montagneux et boisé.Le territoire demeure relativement sauvage. En fait on n’y accède qu’en hydravion ou en canot.

Son appellation connaît une variante : Homanno. Comme Étamomiou, ce toponyme provient du mot montagnais aitu-mamiu. Il signifie « hauteur des terres, ligne de partage des eaux ». D’une part, ce lac est sur le tracé de la rivière aux Sables. (Cette rivière se jette dans le réservoir Pipmuacan, vers le nord). D’autre part, il communique par son extrémité sud-est avec le lac Portneuf. Ce lac est la source de la rivière du même nom. Ce phénomène explique qu’on ait souvent traduit ce nom par lac « À deux décharges ».

En réalité, se dit en montagnais « aitu-kupitan », de « aitu, des deux côtés, de chaque côté et « kupitan, décharge ». Le toponyme Lac Itomamo paraît dans le « Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec » (1914). À des centaines de kilomètres au nord, un autre plan d’eau, le lac Itomamis, présente la même caractéristique. Il se décharge à la fois vers le réservoir Manicouagan (sud) et vers celui de Caniapiscau (nord). Variantes : Lac Homamo ; Lac Itomano.

Voir aussi :

Lacs du Saguenay-Lac-Saint-Jean
Lac à la Croix vue des airs. Source de l’image : Marc Boivin. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Baie_Nord_Ouest_Lac_A_La_Croix_-_panoramio.jpg.

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