
Lacs de la région des Laurentides
Voici quelques-uns des lacs, grands et petits, de la région administrative des Laurentides :
Lac Sienkiewicz
Situé dans le canton inhabité de Chopin, à une altitude de 380 mètres, ce lac ayant environ 1 kilomètre de longueur a été nommé en l’honneur de Henryk Sienkiewicz (1846-1916), auteur du célèbre roman Quo Vadis (1896). Sa trilogie sur la Pologne du XVIIe siècle, parue entre 1884 et 1888, a été suivie par de nombreux romans historiques dont le plus important s’intitule Les Chevaliers Teutoniques (1897-1900). Sienkiewicz a reçu le prix Nobel de littérature en 1905. Le nom de cet écrivain fait partie d’un groupe de Polonais commémorés dans la toponymie, en 1944, par le gouvernement du Québec. Cette étendue d’eau est également connue sous les appellations Lac Crooked et Lac de la Perdrix.
Lacs Bessons
Synonyme de jumeau, besson est un vieux mot de la langue française, peu employé de nos jours mais qui sert à désigner quelques entités géographiques du Québec – îles, rivières, lacs et autres – dont deux petites nappes d’eau de la ZEC de la Maison-de-Pierre, à peu de distance à l’ouest de la rivière Rouge. Unis par un étroit passage, les lacs Bessons ne forment en fait qu’une seule masse liquide se déversant, au nord-ouest, dans le lac Tiona. La Commission de toponymie a approuvé cet hydronyme en 1983.
Lac Kosciuszko
Ce petit lac de 1,4 km de long fait partie du canton de Chopin, au nord de Mont-Laurier ; il alimente, via le ruisseau Busby, le lac et la rivière Tapani, affluent de la Désert. Le lac Kosciuszko, plusieurs autres lacs environnants ainsi que le canton où ils sont situés ont été nommés en 1944 à la suite d’une suggestion du Comité québécois des Amis canadiens de la Pologne, en témoignage de sympathie pour les Polonais, dont le pays était occupé par les armées allemandes et soviétiques ; une partie du patrimoine polonais avait été amenée au Canada en 1944, pour échapper aux nazis. Tadeusz Kosciuszko (1746-1817), général polonais a servi d’aide de camp à George Washington au cours de la guerre de l’Indépendance américaine (1776-1783). De retour en Pologne en 1784, il s’est battu en vain pour défendre l’indépendance de son pays. Il est fait prisonnier en 1794 après avoir dirigé une insurrection contre la Russie. Après sa libération, il séjourne aux États-Unis de 1796 à 1798, où il est reçu en triomphe. Dès 1783, on lui avait octroyé la citoyenneté américaine ainsi que des terres et on l’avait gratifié d’une forte somme d’argent. Au Congrès de Vienne, en 1815, le général Kosciuszko fera une dernière tentative infructueuse pour restaurer l’indépendance de la Pologne, alors partagée entre les Russes et les Prussiens. Ce héros de l’histoire polonaise représentait le symbole de la Pologne une fois de plus occupée par ses deux voisins lors du dernier conflit mondial. Variante : Lac Squelette.
Lac Léon-XIII
À mi-chemin du village de Kiamika et de la municipalité de Lac-Nominingue, dans Labelle, ce petit lac du canton de Montigny se situe immédiatement au nord du lac Pie-IX, dans lequel is se déverse, et à l’est du lac des Zouaves. Membre de la petite noblesse siennoise, Vincenzo Guiacchino Pecci (1810-1903) devient prêtre en 1837. Après une carrière diplomatique et apostolique, Pie IX le nomme cardinal en 1853, mais l’écarte des fonctions importantes, en raison de ses idées jugées libérales, jusqu’en 1877, où il est nommé camerlingue. L’année suivante, il succède à Pie-IX sur le trône de saint Pierre. Il dénonce notamment, dans sa célèbre encyclique Rerum Novarum (1891), les abus du libéralisme économique et insiste sur le droit des ouvriers à une juste rémunération et à des conditions de travail décentes, dont la limitation des heures ouvrables. Le magistrat ultramontain et premier zouave canadien (1861), Benjamin-Antoine Testard de Montigny (1838-1899) dénomme ainsi le lac Léon-XIII vers la fin du XIXe siècle. Le pape avait fait Testard de Montigny chevalier de l’Ordre de Pie IX en 1884.
Lac de la Maison de Pierre
Cette nappe d’eau se trouve à l’extrémité nord du canton de French, à la limite nord du parc de récréation du Mont-Tremblant, dans la région des Laurentides. Plus grand lac de la ZEC de la Maison-de-Pierre, il offre une configuration très irrégulière et mesure 10 km de longueur. Par l’intermédiaire du Petit lac de la Maison de Pierre, il se déverse dans la rivière Rouge qui coule vers l’est. Plusieurs petits lacs, dont le plus important est le lac Médora, sont tributaires du lac de la Maison de Pierre. L’origine de ce toponyme demeure obscure, mais il s’agit peut-être de la traduction de Stonehouse qui paraît sur la carte Mont Laurier, publiée en 1928 par le département de l’Intérieur. Le nom français actuel sera indiqué sur une carte du ministère de la Colonisation datée de 1935. En 1925 toutefois, une rivière voisine avait été répertoriée sous le nom de Ruisseau de la Maison-de-Pierre.
Lac Saint-François-d’Assise
Immédiatement au sud de la montagne du Ségo, non loin à l’est des lacs Léon-XIII et Pie-IX, ce plan d’eau du canton de Montigny se déverse dans le lac des Sept Frères. Le lac Nominingue est situé à environ 10 km à l’est de ses rives. Le nom du lac fut attribué, à la fin du XIXe siècle, par Benjamin-Antoine Testard de Montigny, premier Canadien devenu zouave, en 1861, et qui joignit plus tard les Frères et Sœurs de la Pénitence, institut séculier mieux connu sous le nom de tiers ordre, fondé en 1221 par saint François d’Assise.
Lac Saratoga
À 35 km à l’ouest du lac Kempt et à près de 400 mètres d’altitude, on trouve ce toponyme qui désigne un lac de 2 km de longueur au contour très compliqué. Après avoir reçu les eaux du lac Omer au sud, il se décharge ensuite vers le nord-est par un ruisseau qui va rejoindre la rivière Bazin, elle-même tributaire de la Gatineau. On ignore le motif d’attribution et l’auteur de cette désignation. Parmi les quelques Saratoga qui émaillent la carte des États-unis, il y a Saratoga Springs, ville de l’État de New York sur le fleuve Hudson où le général anglais Burgoyne fut défait en 1777. S’il ne s’agit pas du transfert de ce toponyme, on peut conjecturer que le nom vient du porte-avions américain Saratoga qui a connu une certaine renommée pendant la guerre du Pacifique en 1942. Par la suite, l’auteur anonyme de ce toponyme a peut-être voulu honorer nos voisins du Sud qui venaient dans la région du lac Kempt, pour s’adonner à la chasse et la pêche, ou pour des voyages touristiques. Le toponyme est répertorié depuis 1968.
Lac des Sept Frères
Ce lac de la réserve faunique de Papineau-Labelle appartient au territoire non organisé de Lac-Nominingue, localisé à environ 35 km au sud-est de Mont-Laurier. Il se déverse dans le lac Montjoie par le ruisseau des Sept Frères. Ses eaux rejoignent finalement la rivière de la Petite Nation qui se jette dans la rivière des Outaouais. Long et étroit, il possède une superficie de 3,1 km2 et une longueur de 6,7 km. Ce toponyme figure sur une carte du canton de Montigny, arpenté en 1898. Il a été attribué par Benjamin-Antoine Testard de Montigny (1838-1899) en l’honneur de ses sept fils. Ce lac paraît dans le Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec d’Eugène Rouillard, en 1914.
Lac Sobieski
De petites dimensions, soit 1,4 km de longueur sur 0,5 km de largeur, ce lac est situé à la limite nord du canton de Chopin, à 10 km au sud-ouest du réservoir Mitchinamecus et fait partie de la ZEC du même nom. L’altitude est d’environ 380 m et les terres qui l’environnent, surtout à l’ouest, sont de nature marécageuse. Ses eaux alimentent le lac Chopin par la voie du ruisseau Mickiewicz et de là, le lac des Polonais. Le 21 janvier 1944, le Comité québécois des amis de la Pologne demandait aux autorités gouvernementales du Québec de doter certaines entités géographiques de noms polonais afin de témoigner d’une manière permanente de leur sympathie réciproque. Le 18 février 1944, le lac, aussi connu sous les noms de Lac Judieski, Little Gull Lake et Petit lac des Mauves, reçut officiellement le nom de Sobieski. Jean III Sobieski (1624-1696), roi de Pologne de 1674 à 1696 et grand stratège guerrier, délivra la ville de Vienne (1683) alors assiégée par les Turcs. Sous son règne, la Pologne confirme son rôle de rempart de la chrétienté et contribue au déclin de l’empire turc.
Lac des Sentinelles
Très petite nappe d’eau comprise dans les limites de la réserve faunique des Laurentides, à quelque 90 kilomètres au nord de Québec, ce lac est situé à 12 km à l’ouest du hameau de l’Étape et constitue l’un des multiples élargissements de la rivière Launière, affluent du bassin supérieur de la rivière Jacques-Cartier. La compagnie Domtar a d’abord appelé ce plan d’eau Lac Cruiser. Quant au nom actuel, il a été approuvé en 1971 pour un motif encore obscur. On pourrait y voir une désignation descriptive inspirée par les deux collines qui flanquent le petit lac et qui ont l’air de monter la garde, comme des sentinelles.
Lac Carabosse
Située dans la réserve faunique des Laurentides, cette petite nappe d’eau, entourée de quelques marais, nourrit le lac Féerique, son proche voisin au sud. Le nom donné à ce lac, en 1971, rappelle le personnage de l’imaginaire collectif, soit la fée Carabosse, caractérisée par sa méchanceté, sa laideur et, surtout, sa bosse à 36 carats, c’est-à-dire énorme. Les adultes utilisent son image, comme celle du marchand de sable ou du bonhomme Sept Heures, pour inciter les enfants récalcitrants à aller au lit. Ce nom est une des désignations systémiques et artificielles attribuées à des lacs de la réserve faunique des Laurentides.
Lac du Sachem
Ce lac appartient au territoire non organisé de Lac-Oscar, situé à 80 km de Mont-Laurier. Il constitue un élargissement de la rivière Duplessis qui se jette dans la rivière Gatineau. Le lac du Sachem a une superficie de 0,4 kilomètres carrés et une longueur de 1 kilomètre. Approuvé en 1952, ce nom d’origine iroquoise désigne un vieillard, un Ancien qui faisait fonction de conseiller et de chef chez les peuples amérindiens du Canada et du nord des États-Unis. Attesté en anglais dès 1622, le mot sachem a été introduit en français, en 1784, dans un récit de voyage. On trouve le synonyme sagamo dans les langues de la famille algonquienne.
Lac Nominingue
Le toponyme amérindien Nominingue identifie trois entités géographiques de la région administrative des Laurentides, soit deux lacs situés dans la municipalité de Lac-Nominingue et une rivière située dans celle de Marchand. Le lac Nominingue atteint 22 km carrés de superficie, 9 km de longueur, 5 km de largeur et son tributaire qu’est le Petit lac Nominingue, sis immédiatement au sud, compte quant à lui 6 km de longueur sur 3,2 km de largeur, pour une superficie de 7 km carrés. Quant à la rivière, elle constitue une décharge de 4 km, à partir du nord-est du plus grand des deux lacs jusqu’à son embouchure dans la rivière Rouge, à seulement 3 km au nord de L’Annonciation. L’endroit est un site de villégiature très fréquenté et, l’automne venu, la chasse au chevreuil offre beaucoup de satisfaction aux amateurs de ce sport.

Facebook
Twitter
RSS