Lacs de l’Abitibi-Témiscamingue

Lacs de l’Abitibi-Témiscamingue

Lac Nîmes

Située dans la réserve faunique de La Vérendrye, entre les réservoirs Dozois et Cabonga, dans la partie sud de l’Abitibi-Témiscamingue, cette petite étendue d’eau évoque par son nom la ville de Nîmes, dans le sud de la France. Cette dernière entretient un lien significatif avec le Québec puisqu’elle a vu naître dans sa banlieue, au château de Candiac, le célèbre marquis de Montcalm (1712-1759), commandant de toutes les forces armées en Nouvelle-France de 1756 à 1759, mort au champ d’honneur lors de la fameuse bataille des Plaines d’Abraham. Une place importante, située au centre de la ville et traversée entre autres par la rue de la République porte en effet le nom de Place Montcalm. Le nom lui a fut attribué en 1973.

Connue dans l’Empire Romain sous le nom de Nemausus (nom gaulois pour désigner le lieu sacré), cette ville a vécu une grande prospérité, qui se reflète dans les monuments qu’elle a conservés jusqu’à aujourd’hui. Mentionnons les Arènes, la Maison Carrée, le Temple de Diane, la Tour Magne et, dans ses environs, le Pont du Gard. Nîmes connut plusieurs sièges au cours de son histoire, notamment ceux des Wisigoths (465), des Francs (507) et des Sarrazins (725), et elle fut le théâtre de nombreuses luttes religieuses opposant calvinistes et catholiques. Avec plus de 150 000 habitants, Nîmes est aujourd’hui le chef-lieu du département du Gard, dans la région Languedoc-Roussillon, et compte un centre agricole et industriel important, spécialisé dans les textiles, la production agro-alimentaire et les produits chimiques.

Soulignons que le denim, toile servant à la fabrication du blue-jeans, doit son appellation à la ville de Nîmes. Au plan des relations historiques entre cette ville française et le Québec, il faut rappeler qu’aux XVIIe et XVIIIe siècles une douzaine de personnes quittèrent Nîmes pour s’établir en Nouvelle-France. Au Québec, le toponyme Nîmes a également été attribué à un autre lac, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, et à trois rues, situées à Brossard, Laval et La Baie. Par ailleurs, on trouve une rue de Québec à Nîmes.

Lac d’Obiou

Le 13 novembre 1950, un avion s’écrasait sur l’Obiou (2 793 m), massif des Préalpes du Sud situé près de Mens (Isère), à une quarantaine de kilomètres au sud de Grenoble, à la frontière des départements de l’Isère et des Hautes-Alpes, entraînant dans la mort 58 personnes qui revenaient de Rome. De ce nombre, 51 étaient des pèlerins québécois qui avaient fait ce voyage dans le cadre de l’Année sainte, la plupart provenant du diocèse de Québec. Afin de commémorer ce tragique accident, une chapelle fut érigée à La Salette-Fallavaux, à une vingtaine de kilomètres du lieu de la catastrophe. Proche de là, la basilique Notre-Dame-de-la-Salette, érigée entre 1861 et 1879, à 1 770 m d’altitude, est un lieu de pèlerinage marial très fréquenté. Son nom, Notre-Dame-de-la-Salette, fut d’ailleurs repris au Québec en 1966 pour désigner une municipalité de la région de l’Outaouais. Quelques années plus tard, en 1973, afin de rappeler l’événement malheureux de l’Obiou, on attribua ce nom à un petit lac de l’Abitibi-Témiscamingue, situ à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest du Grand lac Victoria, dans la réserve faunique La Vérendrye. Le lac Obiou est une petite nappe d’eau de forme plutôt allongée qui alimente au nord-ouest le lac Hénault. Le nom de la montagne française vient du mot dauphinois qui désigne le peuplier blanc.

Lac Barrière

D’une superficie de 14 km2, cet élargissement de la rivière des Outaouais reçoit la décharge du réservoir Cabonga, par un étroit passage, où est construit le barrage Barrière. Ce lac de la réserve faunique La Vérendrye est situé à peu de distance au nord-ouest du hameau de Barrière, aussi appelé Lac-Barrière et La Barrière, où la Compagnie de la Baie d’Hudson avait établi un poste de traite en 1874. Répertorié depuis au moins 1916, ce toponyme, selon le père Guinard, traduit l’appellation algonquine Mitchikanabikong : à la barrière de pierre. La composition géologique du territoire se transforme effectivement près du lac où le calcaire cède la place à la roche granitique. Aujourd’hui, les Algonquins de Lac-Simon utilisent l’expression Mitchganabïkok Sagahigan, signifiant lac barrière, pour le désigner.

Lac Yser

L’Yser est un fleuve côtier des Flandres, long de 78 km, qui prend sa source en France, dans le département du Nord, au sud-ouest du chef-lieu de canton Wormhout et au nord-est de Saint-Omer. Serpentant vers l’est, il entre en Belgique puis prend la direction du nord, traverse Dixmude et Nieuport pour enfin se jeter dans la Mer du Nord ; son nom est issu du même étymon que l’Oise et l’Isère. Les rives de ce cours d’eau connurent une période fort mouvementée lors de la Première Guerre mondiale. En effet, le 6 août 1914, les Allemands commencèrent l’invasion de la Belgique, pays pourtant officiellement neutre, afin de contourner les forces françaises et de prendre les ports stratégiques de Dunkerque et de Calais.

L’armée belge, repliée sur l’Yser et puissamment soutenue par ses alliés franco-britanniques, réussit cependant à contrecarrer l’offensive allemande. Les soldats de Kaiser Guillaume II purent traverser le fleuve et résister un certain temps, mais durent abandonner, le 23 octobre, en raison de l’inondation du secteur. Ils se tournèrent alors vers Ypres, ville belge sise un peu plus au sud-est. La bataille de l’Yser dura ainsi du 18 au 27 octobre 1914 et fut l’une des plus violentes de ce que l’on appela la mêlée des Flandres. Le front de l’Yser demeura inondé et stable jusqu’en octobre 1918, alors que les Alliés, incluant les Canadiens, entreprenaient la libération de la Flandre Maritime.

Les troupes canadiennes avaient déjà participé à la bataille d’Ypres (Belgique) du mois d’avril 1915, au cours de laquelle les Allemands avaient utilisé des gaz au chlore. Près de 7 000 Canadiens périrent ou furent blessés pendant cet engagement. L’implication canadienne lors de la Première Guerre mondiale, notamment dans la région de l’Yser, amena les autorités toponymiques ou administratives en souvenir du premier conflit mondial. Ainsi, en 1935, l’on baptisa du nom d’Yser un plan d’eau de l’Abitibi-Témiscamingue. Le lac Yser, long de 13 km, s’étend dans la partie sud-ouest du canton d’Ypres, à quelques kilomètres au sud-est du lac Ypres et à l’est du lac et du canton de Denain. Il est la source principale de la rivière Yser, affluent de la Chochocouane.

Lac du Wapiti

Élargissement de 1 km le long de la rivière des Outaouais, ce lac est situé à 45 km au nord-est du réservoir Cabonga et à 120 km à l’est de Val-d’Or. Cette appellation a été proposée par les autorités de la ZEC Festubert en 1986. Le mot algonquin wapiti – que l’on a parfois écrit ouapiti – désigne le grand cerf d’Amérique du Nord dont les bois peuvent atteindre 1,8 m. Trois autres lacs portant officiellement cette dénomination sont situés dans les régions du Québec, des Laurentides et du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le mot wapiti signifie croupe blanche. Relativement abondant autrefois, le wapiti est disparu du Québec depuis la première moitié du XIXe siècle.

Lac du Vieillard

C’est dans le Témiscamingue que se trouve le lac du Vieillard, à la limite ouest de la réserve faunique La Vérendrye. Mesurant 8 km de long sur 1,5 km de large, ce plan d’eau avoisine un groupe de lacs, dont le plus important est le Grand Lac de la Vieille. Décrit en 1894 par l’arpenteur Henry O’Sullivan, il comporte de nombreuses îles et deux décharges qui aliment la rivière des Outaouais. L’appellation n’a toutefois été officialisée qu’en 1962 ; auparavant, c’est une désignation algonquine qui prévalait. Les formes Mishomis, Wichomis, Comisi Sakaikan et Michomis ont été recensés dans différents, dont le plus ancien remonte à 1893 et contient également le toponyme actuel. La signification varie légèrement selon les traduction de ces termes : lac du grand-père, lac du vieillard, lac du bonhomme. On a aussi relevé la forme anglaise Old Man Lake.

Grand-Lac-Victoria

Dénommé Kicisakik Sakaikan ou lac à la grande embouchure par les Algonquins, ce grand lac de la réserve faunique La Vérendrye constitue effectivement un vaste élargissement de la rivière des Outaouais qui s’étend de la baie de Missionnaires, au sud, à la baie Kawastaguta, au nord. Considéré par un explorateur de la fin du XIXe siècle, comme le plus curieux des lacs du Québec, en raison de sa forme très longue, près de 62 km, et plutôt étroite, moins de 4 km, il possède une superficie de 108 km. Poissonneux, il se situe dans une région où le gibier ne manque pas, à l’ouest du réservoir Dozois et à environ 40 km à l’est du réservoir Decelles. L’établissement amérindien du Grand-Lac-Victoria s’élève sur la rive est, à proximité de la baie Barker. Baptisé Grand lac puis lac Missionnaire, il prend son nom actuel dans les années 1860 et rend hommage à celle qui est devenue l’incarnation de la Grande-Bretagne de la majeure partie du XIXe siècle. Fille d’Édouard, duc de Kent, Victoria (1819-1901) succède à son oncle Guillaume IV le 20 juin 1837, et règne sur l’empire britannique, là, où le soleil ne se couche jamais, pendant près de 64 ans. Importante zone d’exploitation forestière à partir des années 1940, la région du Grand-Lac-Victoria avait déjà vu la construction d’un poste de traite vers 1785, encore en service en 1923, et l’arrivée des missionnaires, au XIXe siècle, chargé de l’évangélisation des Amérindiens. Variante : Lac Lambert.

Lac Namekos

De forme triangulaire et situé dans le canton de Giroux, à environ 90 kilomètres à l’est de la ville de Témiscaming, ce lac est alimenté par les lacs Kitcimikiwakami et Namekoses, respectivement au sud et au nord de cette nappe d’eau.Il se déverse dans le lac Dumoine et, de là, dans la rivière Dumoine jusqu’à la rivière des Outaouais. Namekos, mot des langues algonquine et montagnaise, signifie truite de lac ou truite grise, à l’exemple des variantes Namego, Namegos, Namegose, Nemogosis (petite truite) et Nemegos. Bien que le toponyme Namekos Shakaikan n’est été recueilli qu’en 1980 d’informateurs algonquins, on peut présumer d’un usage beaucoup plus ancien. En effet, la plupart des Algonquins ayant conservé leur mode de vie nomade jusqu’au XXe siècle, ils ont ainsi émaillé le territoire de l’Abitibi et du Témiscamingue de leur toponymie particulière. Ce lac était signalé en 1921 dans Noms géographiques de la province de Québec, sous la forme de Namegos.

Lac Bleu

Cette étendue d’eau du canton de Sébille, dans le Témiscamingue, se nomme Kamocakonak Sakaikan en algonquin, ce qui pourrait se traduire par lac bleu ou qui émerge des flots bleus. Source principale de la rivière Bleue, tributaire de la rivière des Jardins, il se situe dans la ZEC Restigo, immédiatement au nord du lac Maganasipi et à l’ouest du lac des Jardins. La ville de Témiscamingue est établie à environ 50 km au nord-ouest de ce lac d’une longueur de 19 km, large de 2,1 km et d’une superficie de 17 km2. Le spécifique Bleu désigne plusieurs entités géographiques au Québec, des monts, un sommet, mais surtout des lacs et des ruisseaux, sans doute en raison de la couleur de l’onde, du moins autrefois. Le toponyme Lac Bleu, pour identifier ce lac-ci, paraît notamment sur un plan d’arpenteur de 190 et sur une carte de 1927.

Lac Saseginaga

C’est au nord-est de la réserve indienne de Kebaowek, au Témiscamingue, que se trouve ce lac ; il se jette dans le lac Ostaboningue qui alimente lui-même le lac Kipawa. Le lac Saseginaga est situé dans le territoire fréquenté traditionnellement par les Algonquins de la réserve de Kebawek à laquelle il est d’ailleurs relié par un réseau de chemins d’eau et de portages. Le nom est ancien puisqu’il paraît sur la carte du Québec d’Eugène Taché, de 1870. Quelques autres nappes d’eau du Québec ont déjà porté une dénomination semblable. Le lac Baby, situé à environ 75 km au nord-ouest du présent lac, dans la municipalité de Saint-Eugène-de-Guigues, est identifié sous le nom de Sasseganega par l’arpenteur Arthur Cimon, en 1881. En Haute-Mauricie, c’est le lac Troyes qu’on retrouve nommé Sasekinagog, en 1894, dans un rapport de l’arpenteur J.-B. Saint-Cyr. L’Ontario (Sasaginaga Creek, Sasiginaga Lake, Sesikinika) et le Manitoba (Sasaginnigak Lake) témoignent de l’usage répandu du toponyme. La plupart des sources consultées s’entendent pour attribuer à ce nom, qu’on retrouve dans les langues algonquine, atikamekw et crie, le sens de parsemé d’îles. Une source cependant lui donne plutôt la signification de grêle ou grêlon.

Lac Boucane

Nappe d’eau du canton de Ducros, en Abitibi, ce lac est situé à 25 kilomètres au nord de la ville de Senneterre le long de la route 113 menant à Lebel-sur-Quévillon. Il est accroché au lac Parent, élargissement de la rivière Bell, et en constitue presque une baie. C’est sans doute pour cette raison qu’on le dénomme aussi Baie Boucane. Le toponyme paraît sur les documents cartographiques au moins depuis 1918. Toutefois, on retrouvera aussi, au passage, les appellation Lac Smoke, Lac Smoky et Odoskonak Sagahigan qui, en algonquin, signifie « lac aux Coudes ». La forme « boucan », qui est entrée dans l’usage français dans le sens de « gril de bois sur lequel les Caraïbes fument leur viande », est un mot tupi attesté en français depuis 1578. Il a donné lieu à de nombreux dérivés dont boucané, boucaner, boucaneux et boucanier, termes se rattachant à la technique du fumage de la viande et recueillis par les dictionnaires depuis 1611. Par extension sémantique, boucan se dit en Normandie de la fumée épaisse. Dans la langue courante au Québec,, ce terme est largement usité pour désigner tout genre de fumée qui provient de la combustion. Plusieurs entités, principalement des lacs et des rivières, portent le spécifique Boucane ou Boucané au Québec.

Lac Canimina

Formé de deux grandes baies reliées par un étroit passage, ce lac du canton de Beaumouchel possède une superficie de 14 km2. Ses eaux contribuent, après avoir emprunté le lac Camitogama, à l’alimentation du réservoir Dozois. La ville de Val-d’Or se situe à plus de 100 kilomètres au nord-ouest de son rives. L’hydronyme Canimina est tiré de l’algonquin « kak munikak » et signifie « là, où il y a des bleuets ». La désignation a été officiellement reconnue en 1935. Son origine lui a valu plusieurs formes graphiques telles Caluminnie, Canimind et Kanimina. On l’a également désigné sous le nom de Lac Phillipps.

Lac Canachigama

Cet élargissement de la rivière Camachigama, occupe une superficie de près de 28 kilomètres carrés à l’extrémité sud du canton de Vimy et à une quarantaine de kilomètres au nord-est du réservoir Cabonga. Après avoir traverse les lacs Blavet, Akos et Bouchette, ses eaux se mêlent à celles de la rivière des Outaouais, plus au sud. Camachigama vient de l’algonquin « kamichigamaw », formé de « michi », « grand, gros et de « kamaw », lac etendue d’eau, et signifie « grand lac ». Le nom a paru sous la forme Kamachigama dans le « Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec (1914).

Lac Camille-Roy

Située à l’extrémité nord du canton de Granet, dans un secteur marécageux de la réserve faunique La Vérendry, cette étendue d’eau, de forme plutôt arrondie, alimente le lac Granet, un élargissement de la rivière des Outaouais. À une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de ses rives, s’élève la ville de Val-d’or. Le nom de ce lac honore la mémoire de Camille Roy (1870-1943), originaire de Betheir-en-Bas (aujourd’hui Berthier-sur-Mer), ordonné prêtre en 1894. Professeur au Petit Séminaire de Québec, il enseigne à l’Université Laval, où, entre 1924 et 1938, il occupe la fonction de recteur et celle de premier doyen de la Faculté des lettres. Il inaugure d’ailleurs l’enseignement de la littérature canadienne-française dans cette université et participe à la fondation de la Société du parler français au Canada. Monseigneur Roy – il est nommé protonotaire apostolique en 1925 – favorise l’émergence d’une littérature typiquement québécoise, véhiculant les valeurs et les aspirations de la population, une littérature « gardienne toujours fidèle de intérêts supérieurs de la race et de la nationalité ». Membre puis, en 1929, président de la Société royale du Canada, le conférencier de renom qui fut monseigneur Camille Roy écrira, tout au long de sa carrière, de nombreux ouvrages dont l’un des premiers manuels de littérature canadienne de langue française, qui connut de nombreuses rééditions. C’est sans doute peu après sa mort que son nom fut attribué au lac, appelé également Petit lac Granet, puisque déjà en 1949, une carte de la région l’indique. Les Algonquins le dénomment Kawacegemak Sagahigan qui signifie « lac aux eaux claires ».

Lac Carré

Ce lac du Témiscamingue, situé à environ 5 km au sud-est de la baie à la Truite, une partie du réservoir Decelles, chevauche les cantons d’Estimauville et de Garkaonthie. Il reçoit le trop-plein de ses voisins septentrionaux, les lacs Top et Adjidjimôc, et nourrit, à l’est, le ruisseau Carré. Quelques marais sont situés au sud-ouest et au nord-ouest du lac dont la forme plutôt carré explique le nom. Ce toponyme paraît sur des documents cartographiques depuis 1958. Auparavant, le lac Carré décrit ici portait le nom anglais de Square Lake. Le Québec compte au moins une bonne centaine d’entités géographiques qui retiennent le spécifique Carré, en majorité des lacs.

Lac Dufault

Plan d’eau localisé en périphérie nord de Rouyn-Noranda, le lac Dufault a été connu avant 1912 sous le nom Lac des Îles. Peu avant, l’arpenteur Henry O’Sullivan vantait les collines environnantes, couvertes de bois recherchés (hêtre, bouleau), et décrivait les nombreuses îles pittoresques contenues dans ce lac de 21 km carrés de superficie. Les Algonquins le nommaient Natapigique, qui se traduit par « lac où on va chasser le fuffle », selon Eugène Rouillard. La rivière Dufault, qui lui sert de décharge, se jette dans le lac Routhier, un élargissement de la rivière Kinojévis, à quelques kilomètres au sud-est. C’est ce chemin qu’on parcourt en sens inverse les bûcherons venus faire chantier dans les années 1920. Les prospecteurs les avaient toutefois devancés et, encore aujourd’hui, on peut observer les traces de plusieurs mines abandonnées à proximité du lac. Une voie ferrée avait été construite pour permettre leur exploitation, son tracé fermant une baie de côté ouest du lac, la baie Sergius. Celle-ci de même que le lac et la rivière ont été désignés en 1912 en l’honneur de Sergius Dufault, sous-ministre et fonctionnaire impliqué dans la colonisation, la pêche et les mines entre 1887 et 1925. Le lac Dufault est aujourd’hui apprécié pa les villégiateurs de la région de Rouyn-Noranda.

Lac du Gerfaut

Ce petit plan d’eau abitibien à la forme arrondie se situe dans une section assez bien arrosée du canton de Lens, à environ 60 km au kilomètres au nord-est du lac Camachigama. Il se déverse dans la rivière Capitachouane. Le gerfaut, dont le nom a servi à baptiser au moins un autre lac dans la région de Charlevoix, est un grand rapace diurne. Plus gros et plus massif que le faucon pèlerin, le gerfaut )Falco rusticolus) fait partie de la familles des Falconidés et vit habituellement dans les territoire nordiques, pour ne pas dire arctiques, du pays. Il peut cependant hiverner plus au sud et il n’est pas impossible qu’on l’ait observé près des lacs qui portent son nom. L’appellation a été proposée par la ZEC Festubert en 1986. Quant au lac du Gerfaut, situé dans la ZEC des Martres, en Charlevoix, son nom a été fixé en 1985.

Pour compléter la lecture :

Lacs de l'Abitibi-Témiscmingue.
Les villes sont comme les êtres humains sans âme. Photo de Megan Jorgensen.

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