
Lac-Saint-Pierre
Le lac Saint-Pierre constitue l’un des principaux composants des basses terres du Saint-Laurent. Sa superficie est de 480 kilomètres carrés. Sa largeur maximale est de 16 km (25 durant la période de la crue) et sa longueur est de 40 kilomètres (43 kilomètres pendant la crue).
Le lac, n’est toutefois pas profond, puisque à l’exception du chenal de la voie maritime dragué qui traverse le lac (jusqu’aux 12 mètres), la profondeur moyenne du lac est de 3 mètres.
Le lac Saint-Pierre est alimenté par le fleuve Saint-Laurent et par 14 affluents qui créent un débit moyen annuel de 777 m3 par seconde.
Le climat du lac Saint-Pierre s’apparente climat continentale humide, caractérisé par des écarts de température importants, par un hiver long et froid et par des précipitations abondantes.
Il est important de signaler que la région du lac Saint-Pierre est la région la plus ensoleillée du Québec. On compte plus de 2 100 heures d’ensoleillement par année ce qui est beaucoup plus que la moyenne québécoise !
La réserve de la biosphère du lac Saint-Pierre abrite près de 290 espèces d’oiseaux québécois, près de 90 espèces de poissons et 27 plantes rares.
Historiquement, déjà en 1603 et 1609, cette contrée avait attiré les regards de Samuel de Champlain traversant le lac Saint-Pierre : « Du côté du sud, écrivait il en 1609, il y a deux rivières, l’une appelée la rivière du Pont (Nicolet) et l’autre de Gennes (Saint-François ou Yamaska), qui sont très belles et en beau et bon pays ».
La contrée avait tout ce qu’il fallait pour séduire les nouveaux colons. Elle leur offrait, outre les facilités d’approvisionnement et de transport, la beauté de ses grands arbres : érables, chênes, cèdres, pins surtout, la fertilité de son sol et l’abondance du gibier de chasse et de pêche : canards, oies, outardes et poissons de toute sorte.
Au mois de juin 1784, le capitaine La Hontan (Lahontan), qui remontait de Québec à Montréal, notait ses impressions de voyage : « Nous traversâmes le lac Saint-Pierre… On m’a dit qu’il s’y déchargeait trois ou quatre rivières fort poissonneuses, à l’embouchure desquelles je découvris de très belles maisons avec mon télescope. En ce temps-là, l’île du Fort était encore trois quarts boisée. Nous le savons par l’ingénieur du roi, Gédéon de Catalogne, qui l’avait visité. (Voyages dans l’Amérique septentrionale, I, lettre IV, 28).
Rien n’égale l’enthousiasme que la région suscita chez Bacqueville de la Potherie qui écrivait, en 1701 : « Je ne saurais quitter le gouvernement des Trois-Rivières que je vous parle des îles de Saint-François qui en sont les limites. Je ne vois point d’endroit, dans tout le Canada, où l’on n’y était point trouvé dans les temps de la guerre. Ces îles sont cinq ou six à l’extrémité du lac Saint-Pierre, du côté du sud, dans un enfoncement.
Une rivière qui descend de la Nouvelle-York (c’est une erreur : la rivière qui descend de la Nouvelle-York est la rivière Richelieu) vient s’y perdre, qui forme quantité de canaux fort larges, tous bordés de beaux arbres. Si l’on y pouvait goûter avec sûreté les plaisirs d’une vie champêtre, on trouverait tout ce qui peut la rendre heureuse, et il n’y a point de si puissants seigneurs en Europe qui ne voulussent avoir une pareille situation pour y faire leur demeure – un des plus agréables et des plus délicieux endroits du monde. Ces îles sont d’une lieue de long tout au plus, plates et remplies de bois de haute futaie.
On y voit de grandes pinières dont on fait des mâts pour les vaisseaux du roi. Le chêne, l’érable et le cèdre s’y trouvent en quantité. Le blé y est très bon. Les prairies sont charmantes et les pâturages en sont admirables. Le gibier y abonde en tout temps ; celui qui est passager, comme les oies et les outardes, qui n’y viennent qu’au printemps et en automne, s’y trouve à profusion dans ces saisons. Les canards branchus qui perchent y sont en tout temps ; ces oiseaux ont sur la tête une aigrette mêlée de couleur de feu et de violet changeants qui leur donne beaucoup d’agrément. On fait de très beaux manchons de ces houppes. Si le lac est extrêmement poissonneux, tous ces canaux ne le sont pas moins, Ce lieu est donc comme le centre de tout ce que l’on peut souhaiter de meilleur en Canada ». (Bacqueville de la Potherie. Histoire de l’Amérique Septentrionale, I, p. 307).
Aujourd’hui, cinq MRC ont accès au lac Saint-Pierre, soit D’Autray, Pierre-de-Saurel (Bas-Richelieu), Nicolet-Yamaska, la ville de Trois-Rivières, Maskinongé. Au total, 18 municipalités se trouvent sur les bordures du lac.
Le lac Saint Pierre, en plus d’être le dernier bassin d’eau douce du Saint- Laurent avant l’estuaire, est le plus important archipel du Saint-Laurent avec ses 103 îles. Il contient vingt pour cent de tous les marais du fleuve et plus de 40% des milieux humides du Saint-Laurent.
La crue printanière est d’une durée de cinq à neuf semaines et elle débute en avril.
D’importants parc industriels et des ports sont situées sur les rives du lac Saint-Pierre, mais leur influence sur l’environnement est minimale grâce à la stricte surveillance.

Lac St-Pierre. Crédit photo : Fralambert.
Voir aussi :
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Un endroit merveilleux